Construction du Royaume de Belgique
SOURCE: Site de la Wallonie
http://mrw.wallonie.be/sg/dsg/dircom/walcartes/pages/txt317.htm
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La BELGIQUE n'existe comme Etat que depuis 1831.
Sa superficie actuelle se dessine lors du Congrès de Vienne de 1815, lorsqu'est constitué
le Royaume des Pays-Bas (le BENELUX actuel, à l'exception des Cantons de l'Est); elle est
réduite par le Traité des 24 articles appliqué en 1839 et reçoit son aspect définitif après
la Première Guerre mondiale.
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Pays-Bas Méridionaux 1648-1792
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Royaume des Pays-Bas : amalgames régionaux
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La chute de Napoléon détermine un nouveau découpage
de l’Europe. Le 1er mars 1814 déjà, conformément aux accords de Chaumont,
les départements créés des anciennes Provinces-Unies, des anciens Pays-Bas
et de l’ancienne Principauté de Liège, sont réunis dans un même Royaume
des Pays-Bas.
Cet amalgame, décidé par les alliés sans demander l’avis des
populations, était une construction peu appréciée par les provinces
wallonnes, attachées à la culture et à la langue françaises, catholiques
de religion et contraintes de subir une énorme dette hollandaise.
L’amalgame implosera en 1830 pour une série de raisons qui sont bien
connues : les divergences d’intérêt en matière économique s’accentuent
entre les régions du Nord et du Sud qui perçoivent fort différemment la
politique économique menée depuis La Haye; la sous-représentation
politique du sud alimente les griefs de ceux qui souffrent aussi de
l’autoritarisme royal ; enfin, la politique linguistique pose des
problèmes à notre nationalité de Wallons,
ainsi que le dira le comte de Celles aux Etats-Généraux de décembre 1829.
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La révolution de 1830
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La révolution qui éclate le 24 août 1830 à Bruxelles
a des allures à la fois d’insurrection prolétarienne et de manifestation
pro-française. Elle ne sera ni l’une ni l’autre. La victoire des
révolutionnaires sur les troupes royales qui tentent de s’emparer de
Bruxelles en septembre 1830 et la formation d’un gouvernement provisoire
de la Belgique marquent la rupture définitive avec la Hollande.
Des
volontaires wallons y ont joué un rôle important mais non décisif. Plus de
90% des insurgés étaient des journaliers ou des ouvriers domiciliés à
Bruxelles et près de 60% d’entre eux avaient le flamand comme langue
maternelle.
"L’image émergeant de l’analyse de ces données est celle
d’une révolution à majorité bruxelloise écrasante. L’aide reçue du dehors
par les Bruxellois fut minime, tandis que la présence d’étrangers fut
virtuellement inexistante" (J.ROONEY, historien américain,
1981).
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Le nouvel État belge : clivages et tentatives de déstabilisation
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Les premiers mois du nouvel Etat belge sont
difficiles. Plusieurs courants s’affrontent. Orangistes et francophiles,
notamment, remettent foncièrement en cause son existence. Les industriels
et les commerçants se sentent à l’étroit dans le cadre de la Belgique. La
prospérité de leurs activités ne peut venir que d’une réunion à la
Hollande ou à la France... Ils sont sans arrière-pensée politique, ils
recherchent seulement des débouchés et des marchés extérieurs.
Lorsque
le Gouvernement provisoire se tourne vers la France pour désigner un roi,
des sentiments francophiles s’expriment parmi les populations de Wallonie,
dans le Hainaut, mais particulièrement à Liège et à Verviers. Les
pétitions circulent du Borinage au Pays de Liège, en passant par
Philippeville et Fontaine-l’Evêque, demandant la réunion à la France du
roi Louis-Philippe. Certains journaux propagent des idées réunionistes.
L’élection du duc de Nemours au trône de Belgique, le 3 février 1831, est
saluée avec allégresse dans toute la Wallonie.
Le canon tonne à Mons,
Charleroi, Binche, Liège et Verviers; partout ce sont des feux de joie et
des illuminations. Le désarroi est complet parmi les partisans de la
France lorsqu’ils apprennent que Louis-Philippe a refusé d’accepter la
couronne pour son fils. Dès ce moment, le mouvement perd toute la
spontanéité qui faisait sa force réelle.
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Une tentative de "complot" échoua lamentablement et des articles de presse
de journalistes désabusés proposant la séparation des provinces du Sud de
la Belgique ou même le rétablissement de la principauté de Liège restèrent
sans lendemain.
Troupes sans chefs, les réunionistes échouaient là où
les orangistes, chefs sans troupe, connaissaient le même sort. Certains du
soutien du roi Guillaume, les orangistes tentent de montrer aux
industriels et aux commerçants qu’à défaut de la France la survie
économique du pays exige le retour à la Hollande. Le mouvement orangiste
attend tout son succès de l’action des industriels wallons. Conscient des
sentiments francophiles de ses ouvriers, John Cockerill, qui doit à la
protection du roi Guillaume et à ses subsides, une grande part de son
immense prospérité, jouera alors à la fois la carte de la France et la
carte de la Hollande.
Garantissant un soutien populaire à Liège et à
Verviers si les troupes hollandaises pénétrent en Belgique, Cockerill ne
peut tenir sa promesse et l’intervention militaire hollandaise (2 août
1831) se solde par un désastre. La France a aussitôt répondu à l’appel de
Léopold Ier et a fait marcher ses troupes à travers la Belgique pour
arrêter l’invasion hollandaise; les populations wallonnes ont rapidement
pris le parti de la France...
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