Séchilienne en Dauphiné, Berceau des "Grand" de Aire sur la Lys (62)
Historique du Pays D'Oisans et du Dauphiné

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Sources:
Office de Tourisme de Vizille |  Yahoo Encyclopédie, l'Oisans |  Vizille à travers les Ages 
Route Napoléon. Vizille, berceau de la Révolution

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Ruines du Château de Séchilienne - Séchilienne.


Ruines du Château de Séchilienne - Séchilienne.

Le Château de la famille Alleman, seigneurs de Séchilienne, est là, dès le moyen âge. Sentinelle des portes de l’Oisans, il traverse les siècles, évoluant avec le temps et les modes de construction. Cette belle demeure qui avait traversé allègrement 7 siècles a été incendiée en 1944.

Vizille. Le Château du Roy

Couverture du livre de 'Vizille à Travers les Ages'

Vizille, lieu de résidence de Guigues IV dit "Dauphin"

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La commune de Séchilienne

    Séchilienne

    Commune rurale de montagne
    Canton de VIZILLE
    Population (Insee 1999): 676

    38220 SECHILIENNE

    Carte Isère, Sud de Grenoble

    Canton de Vizille


  • Brie-et-Angonnes
  • Champ-sur-Drac
  • Champagnier
  • Chamrousse
  • Jarrie
  • Laffrey
  • Montchaboud
  • Notre-Dame-de-Commiers
  • Notre-Dame-de-Mesage
  • Saint-Barthelemy-De-Séchilienne
  • Saint-Georges-de-Commiers
  • Saint-Jean-de-Vaulx
  • Saint-Pierre-de-Mesage
  • Séchilienne
  • Vaulnaveys-le-Bas
  • Vaulnaveys-le-Haut
  • Vizille

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Séchilienne, ancienne ferme romaine de "Cicilianus".

    Séchilienne : Ancienne paroisse et communauté de Chichilienne ou Chichiliane.
    Ses habitants s'appellent les Séchiliennois (Séchiliennoises) ou Chichilins.

    L'origine du nom, comme pour la commune de Chichilianne, vient probablement du patronyme romain Cicilianus, qui aurait été celui du propriétaire d'une des premières "villa" romaine (exploitation agricole).

    Séchilienne est à 8 km à l'est de Vizille, et 3 km au sud de Livet-et-Gavet, à la sortie des gorges de la Romanche.
    La Romanche borde Séchilienne par le sud.
    Sa superficie s'étire vers le nord sur les pentes boisées de la chaîne de Belledonne, culminant à 1 654 m au pic de l'Oeilly et au plus bas pour 310 mètres à la Croix du Mottet. La réserve naturelle du lac Luitel (17 ha) est près du col de même nom sur la route de Chamrousse.

    En 1790, elle perd la paroisse de Saint-Barthélémy qui est érigée en commune particulière.
    En 1967, elle perd une partie de son territoire, réuni à Saint-Barthélémy-de-Séchilienne.

    Séchilienne compte à ce jour 34 hameaux ou lieudits, les Rivoirands, le Grand Serre, l'Isle, les Michalets, le château, l'Ecluse, les Mouniers, la Sémillière, les Gavets, les Aillouds, les Riveaux, Cotte Fournier, la Chamoussière, les Blancs, les Tourneaux, Séguinière, les Nodes, la Gorge, les Clots, Lecharina, Buissonière, la Croix, le Luittel, les Replats, la Bathie, les Mathieux, le Thièbauds, les Finets, Clos Beney, Montsec, le Pleney, Faux Laurent et Cerley.


La création de la Province du Dauphiné

    Le Dauphiné n'est pas une région naturelle, mais une création féodale avant sa vente à la France par Humbert II en 1349. Au démembrement de l'Empire de Charlemagne et le traité de Verdun de 843, le Dauphiné fait partie de la Lotharingie. Cette dernière ayant été elle-même morcelée, le Dauphiné est rattaché à la France en 875.

    Mais l'affaiblissement du pouvoir royal l'expose à l'invasion les Arabes, qui le dévastent et l'occupent pendant un siècle.

    En 879, Boson, beau-frère de Charles-le-Chauve, est proclamé roi du deuxième royaume de Bourgogne par les notables de la région assemblés à Mantaille (Drôme).

    En 888, Boson meurt. Sa veuve fait reconnaître son fils comme roi de Bourgogne.

    En 890, Louis l'Aveugle est proclamé roi.

    L'archevêque de Vienne Brochard, en 1030, partage le comté de Viennois entre Humbert aux Blanches mains, qui reçoit la Savoie, et Guigues le Vieux, comte d'Albon, qui reçoit le Dauphiné.

    Les cinq comtes qui formèrent la première dynastie delphinale ont régné 152 ans, contemporains du roi de France Louis VI le Gros. Il y eut des luttes incessantes contre l'Eglise : des conflits violents éclataient souvent entre les évèques et les dauphins.

    Les Dauphins de la seconde race régnèrent moins d'un siècle. Avec le petit-fils de Guigues André, Jean 1er, s'éteignait en 1282 la deuxième dynastie, et le Dauphiné passait entre les mains du baron de la Tour du Pin, Humbert, chef de la troisième race delphinale.

    Le règne de la dernière dynastie est marqué par les luttes contre la Maison de Savoie.

    C'est le 30 mars 1349 que le Dauphiné était cédé à Charles V, fils de Jean le Bon, moyennant 120 000 florins et 20 000 livres de rentes donnés à Humbert II.

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Origine des noms "Dauphin" et de "Dauphiné"

    Après les invasions barbares qui empruntèrent la voie romaine, et saccagèrent la région, après l'englobement de Vizille successivement dans le premier royaume de Bourgogne (463), dans l'empire de Charlemagne (1), dans le second royaume de Bourgogne sous la protection de l'empire d'Allemagne (879), profitant de Rodolphe III, dernier roi de Bourgogne, (surnommé "le fainéant"), les évêques et les seigneurs se sont emparés des domaines de la couronne, considérés par eux comme propriétés vacantes. Et c'est ainsi qu'une grande famille de seigneurs féodaux se fit propriétaire du domaine delphinal, qui s'étend sur toute la région des Alpes: les comtes du Grésivaudan. Ils possédaient le vieux château féodal bâti sur le rocher de Vizille, qui défendait la vallée contre les incursions barbares, et protégeait le village ancien.

    Parmi les seigneurs qui se sont emparés des domaines de la Couronne, Guigues le Vieux, les évêques de Vienne et de Grenoble, qui tous possédaient déjà des terres dans ces deux diocèses. Les Alleman, les Bérenger, les Monteynard y créaient de puissantes maisons, et cinq baronnies se constituaient. Mais comme Guigues le Vieux se sait le plus puissant, il déclare qu'en sa qualité de comte du pays, tous les domaines doivent dépendre de son autorité.

    Guigues le Vieux eut pour fils Guigues le Gros, dont nous ne connaissons pas grand'chose, si ce n'est qu'il mourut en 1080. Il laissa un fils, Guigues également, qui est désigné dans les actes sous le nom de Guigo filius Guigonis crassi, ou Guigues III. Par la charte XVI de son cartulaire de 1116, Saint-Hugues donna à Guigues III, à titre définitif, le bourg de Visiliae, le donjon, et ses deux maisons-fortes. Guigues III céda à l'évêque, par acte régulier également, les églises et les dîmes qu'il avait dans son domaine.

    C'est vers 1116 que Guigues III vient s'installer au château de Vizille avec sa jeune épouse, la belle princesse écossaise (certains auteurs disent même "fille d'un roi d'Angleterre") Mathilde, dite également Régina, et La belle Mahaut.

    Ce fut le second fils de Guigues III et Mathilde, le premier étant décédé, qui lui succéda sous le nom de Guigues IV (1128-1142). C'est sous son gouvernement que l'on voit apparaître le surnom de "Delphinus" dans un acte passé en 1140 : "Guigo comes qui vocatur Delphinus". Il y a au moins trois versions parmi beaucoup d'autres, concernant l'origine du surnom "Delphinus", devenu "Dauphin".
    • Lorsque la Charte XVI du cartulaire de Saint-Hugues eut réglé le différent existant entre les évêques et les comtes du Graisivaudan, ceux-ci, pour exprimer symboliquement leur fidélité à l'adhésion au contrat signé, adoptèrent le dauphin sur leurs étendards, et donnèrent ce nom à leur fils aîné.

    • Guigues III, en 1110 a épousé la belle Mathilde, princesse anglaise. En quittant son pays natal, elle laissait un cousin à qui elle vouait une particulière affection. Elle exprima le désir de donner à son fils le prénom de Dolfin, qui était celui de son aimé cousin. Son premier fils étant décédé, son second hérita de ce nom de Dolfin, qui fut traduit en français par "Dauphin". Et les successeurs de Guigues III, en souvenir de cette idylle, donnèrent à leur fils aîné le surnom de baptême de Dauphin.

    • Guigues IV ayant fait quelques voyages outre-mer, avait pris le nom de "Delphinus", et le dauphin, mammifère marin, fut mis sur ses étendards. Ce nom de Delphinus plut à ses successeurs, qui le conservèrent, et portèrent dès lors un dauphin sur leurs armes et effigies sur la monnaie.

    Quelque soit l'origine du nom "Dauphin", Guigues IV fut donc le premier dauphin, et Castrum Visiliae (Vizille) devint le château delphinal.

    Les Dauphins vont occuper ce château delphinal de 1116 à 1349, pendant 233 ans. Après la cession du Dauphiné au fils aîné des rois de France, les Dauphins seront des Dauphins royaux, et le château delphinal deviendra le "château du Roy", nom qui est resté jusqu'à aujourd'hui à ses ruines.

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La cessation du Dauphiné à la France

    La cession du Dauphiné à la France trouva parmi quelques Seigneurs de la Province des opposants. Ceux du Graisivaudan spécialement refusèrent d'assister à l'Assemblée où le Dauphin Humbret II fit remise de ses Etats. Ils exigèrent une nouvelle déclaration du Dauphin, portant qu'il voulait que tous ceux qui lui devaient des hommages les transportassent à son successeur, les tenant quittes et dispensés des engagements anciennement contractés envers lui.

    Après la signature du nouveau traité, les Commissaires nommés par la Noblesse pour la représenter se rendireant à l'archevêché de Grenoble, où logeait le jeune Dauphin Charles (fils aîné du Duc de Normandie, futur Charles V roi de France). Sur leur demande, ce dernier fit de nouveau le serment de maintenir et conserver les libertés, franchises, privilèges et immunités du Dauphiné.

    Le Dauphin Charles, le Dauphin Louis son successeur (bien qu'il fit du Conseil Delphinal une sorte de Parlement), les successeurs rois de France transgressèrent peu à peu les dispositions du statut delphinal.

    Le titre de dauphin ne fut plus qu'un titre honorifique, qu'a toujours porté jusqu'à la révolution de 1830 le fils aîné des rois de France."

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Les origines anciennes de la Romanche et du Dauphiné

  • Période Préhistorique

    L'homme a dû s'installer dans cette région, comme partout dans les Alpes, au fûr et à mesure du retrait des glaciers, de préférence sur les hauteurs, pour se protéger, soit des attaques d'ennemis, soit pour se mettre à l'abri des bêtes féroces, soit encore pour échapper aux inondations des torrents et rivières, comme la Romanche, non point telle que nous la connaissons aujourd'hui, mais d'une Romanche élargie, qui occupe toute la plaine, comme un grand lac.

    Aucun document certain nous donne des précisions quant aux peuples qui alors devaient occuper la majeur partie des Alpes.

    A l'époque où pour la première fois, et d'une manière une peu précise, l'histoire fait mention des vallées désignées collectivement de nos jours sous le nom de Dauphiné, les Allobroges habitaient entre le lac Léman, le Jura, le Rhône et l'Isère. Leur nom a servi, à l'époque moderne, à désigner l'Allobrogie, et dont Vienne en Dauphiné fut la capitale.

  • Période Gauloise

    Les peuples de l'Allobrogie appartenaient à la grande nation des Gaulois, celtes d'origine. Ils sortaient du centre de l'Asie, et avaient pris part à la première invasion connue des terres de l'Occident par les peuples de l'Orient : leur lot fut composé des vallées qui s'étendent au pied des Alpes, et le hasard les rendit maîtres d'une position forte, mais qui devait être la cause de malheurs fréquents pour eux et leurs successeurs.

    Lorsqu'ils pénétrèrent dans nos contrées, ils y trouvèrent une population que l'on croit avoir appartenu à la nation des Ibères (Espagne), qui occupait le midi de l'Europe.

    Ces peuplades, qui devaient être de meurs grossières, et privées de moyens puissants de défense, durent être facilement absorbées par les nouveaux venus.

    Mais ce terme d'Allobroges englobait plusieurs peuplades qui se situaient dans une sorte de triangle dont l'une des bases serait constituée par les Alpes, et le sommet opposé serait à Vizille:

    • les Allobroges, entre Rhône et Isère, depuis Vienne jusqu'à Genève;
    • les Voconces, dans le canton de Villard de Lans, le Royannais, le Vercors, le Diois et les Baronnies;
    • les Brigiani (Briançon)
    • les Quariades (Queyras)
    • les Caturiges (Chorges - Embrun)
    • les Uceni (vallée de la Romanche et Oisans)
    • les Tricorii (haute et moyenne vallée du Drac)


  • Période Romaine

    En 218 avant notre ère, Annibal quitta l'Espagne, et se dirigea vers les Alpes pour envahir l'Italie, où il devait tenir en échec les Romains pendant plusieurs années. Arrivé au pays des Allobroges. On prétend qu'Annibal remonta dans sa marche vers le col du Montgenèvre en passant à Vizille, La Mure, ...

    Les Ucenis et les Allobroges n'échappèrent pas à l'ambition romaine, et la première apparition des Romains dans les Alpes remonte à 122 avant notre ère : les légions romaines battent les Allobroges en 121. Leur marche victorieuse est rapide, et en moins de cinquante ans la Gaule transalpine est soumise.

    Dans le but de s'attacher ses peuplades, Auguste créé toute une série de provinces nouvelles, gouvernées par un préfet relevant directement de l'empereur. Mais il a faalu organiser la conquête, et la relier à l'Italie.

    Vienne, la grande métropole gauloise, doit être en communication directe avec Milan et Rome. Le chemin le plus court passe sans contredit par le Montgenèvre, Briançon, la vallée de la Guisane, celle de la Romanche, Vizille et Cularo (Grenoble).

    Il devait, dans le pays ucénien, y avoir des routes pour les voyageurs et pour le commerce, routes qui n'étaient que des chemins battus par les piétons, les bêtes de somme et les troupeaux, mais non dressés ni empierrés, et encore moins pavés.Les Romains ont utilisé ces chemins, en les élargissant, sur les rochers eux-mêmes en montagne, suivant le bord des rivières à une moyenne hauteur pour ne pas craindre les inondations; en plaine, elles étaient pavées, ces routes, sur une épaisseur de 80 cm à un mètre avec des dalles de pierre, effectuant parfois de véritables travaux d'art.

    Il reste encore d'anciens vertiges de la voie romaine de Vienne, Grenoble, le Montgenèvre, qui passait par la Croix de la Vue, les Mattons, derrière Cornage où subsiste encore un tronçon de route, par endroit taillé dans le roc, avec des traces d'ornières, rainures paraissant parallèles, et distantes de 1.40 m environ, et de profondeur variable. Certains prétendent que ces rainures n'étaient que des sortes de rails pour guider les roues en bois des chars. Vizille, entre autres, aurait été un poste fortifié romain.

    Le nom de Romanche a son étymologie bien précise. En celtique, le mot "ach" signifiant "rivière", romana ach est la "romaine rivière" qui a donné le nom du torrent.

  • Période des Maures

    Au début du Xe siècle, les Sarrazins ou Barbaresques débarquèrent de l'Afrique du Nord. Ce sont des Maures; ils viennent par Gap, Embrun, Briançon, en pillant et brûlant tout, atteignent Bourg d'Oisans, Vizille et Grenoble, qui est occupé. Voici donc les Maures installés dans cette région, et peu pressés d'en sortir.

    L'évêque de Grenoble, nommé Isarn, a pu s'enfuir, en emportant le trésor du diocèse, et s'est réfugié à Saint-Donat dans la Drôme. En 965, soit après onze années d'absence forcée, cet évêque veut à tout prix revenir dans son diocèse, et met sur pied une petite croisade de chevaliers. (dont un comte d'Albon). La rencontre se produit sur le plateau du Chevallon de Voreppe. Le combat est furieux, et il se termine par la victoire de l'évêque et de sa troupe. Les Sarrazins sont poursuivis bien au-delà de Grenoble et de Vizille délivrés. Ils se replient dans les montagnes de l'Oisans et des Hautes-Alpes, où ils s'y cramponnèrent des années.

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Le pays d'Oisans, région de Séchilienne

  • Situation de la région de l'Oisans

    Région des Alpes du Dauphiné centrée sur la haute vallée de la Romanche et sur les massifs cristallins du Pelvoux (3 946 m), de la Meije (3 983 m) et des Écrins (4 103 m).

    Élevage laitier. Électrométallurgie et électrochimie. Tourisme (parc national des Écrins) et sports d'hiver.

    L'Oisans correspond en gros au bassin de la Romanche, en amont du village de Séchilienne. Ce n'est pas une montagne boisée et verdoyante comme on en rencontre en Savoie, ni une montagne sèche et décharnée comme le sont les Alpes méridionales. À mi-chemin des montagnes helvétiques et des montagnes méditerranéennes, l'Oisans est un étonnant mélange d'influences du nord et d'influences du sud. Son caractère sauvage, malgré une occupation humaine millénaire, a valu à ses vallons et à ses sommets les plus spectaculaires d'être des hauts lieux du tourisme alpin depuis le XIXe siècle, autour de grandes stations comme L'Alpe d'Huez et Les Deux Alpes où le ski s'est beaucoup développé depuis le milieu du XXe siècle. La terre

  • Géographie de la région de l'Oisans

    Par la gorge de Livet et Gavet qui sépare en entaille la chaîne de Belledonne du massif de Taillefer, on entre dans les Grandes Alpes qui, du Mont Blanc aux Écrins, rassemblent les plus hauts sommets de la partie française du massif. Le jeu de la tectonique a isolé quelques chaînes cristallines remarquables, telles les Grandes Rousses, et des massifs beaucoup plus étendus et élevés comme celui des Écrins. Entre ces sommets qui dépassent ou approchent les 3 000 m, des fossés d'effondrement, des plateaux conservent une couverture sédimentaire de schistes noirs; leur présence permet à des alpages et à des prairies verdoyantes de s'épanouir. Dans cette structure très chaotique, l'érosion a creusé quelques vallées profondes, tantôt élargies grâce à un jeu de failles ou à une abrasion glaciaire intense, tantôt encaissées en gorges spectaculaires : vallée de la Romanche, principale vallée de l'Oisans, qui s'étend de portes de Grenoble à la limite des Hautes Alpes, en direction du Lautaret; vallée de l'Eau d'Olle, entre Belledonne et les Rousses, de Rochetaillée au col de la Croix de fer; vallée du Ferrand, de Mizoën, qui domine le barrage du Chambon, à Clavans en Haut Oisans; vallée de la Lignarre, ouverte vers le sud, de la Paute au col d'Ornon; vallée de la Sarenne, de Bourg d'Oisans à l'Alpe d'Huez; vallée du Vénéon, à l'orée du Parc national des Écrins.

  • Historique la région de l'Oisans

    Si sauvages que puissent paraître les montagnes d'Oisans, elles n'en portent pas moins l'empreinte millénaire des sociétés humaines. Les traces d'occupation préhistorique sont rares et peu spectaculaires. En revanche les Romains ont davantage marqué le pays: familiers de Gratianopolis (Grenoble) et du mont Genèvre, ils tracèrent en Oisans une route dont on a retrouvé quelques marques. Mais on s'interroge encore sur l'itinéraire précis qu'elle aurait emprunté; on a cru la retrouver sur le plateau d'Emparis à plus de 2 000 m d'altitude, sur le grand replat qui, du col de Sarennes à l'Alpe d'Huez, permettait d'accéder à de nombreux gisements miniers.

    La christianisation de l'Oisans semble remonter au Ve siècle. Peu après les invasions barbares, le pays tout entier passa sous l'obédience des grands monastères qui, de Piémont ou d'Auvergne, cherchaient à contrôler les voies qui franchissent les Alpes. C'est encore cette route transalpine qui, plus tard, fit que les Dauphins s'intéressèrent à l'Oisans. Mais cette sollicitude n'empêcha pas les communautés locales de bénéficier d'une large autonomie par rapport à leurs seigneurs. Dès le XIVe siècle, les droits féodaux furent rachetés; les villages étaient alors assez riches pour payer. Mais la prospérité ne dura pas. Les siècles qui suivirent furent moins heureux; la Réforme, bien implantée en Haut-Oisans, fut violemment réprimée; Besse et Mizoën perdirent la moitié de leurs habitants, tantôt massacrés, tantôt exilés en Allemagne ou à Genève.

    Au XIXe siècle, l'Oisans connut son maximum démographique. Les populations avaient colonisé les moindres pentes; les villages étaient accrochés aux moindres replats; des terrasses de culture avaient été aménagées partout où cela était possible. Mais aujourd'hui cette économie agro-pastorale a presque disparu; elle a cependant laissé des traces nombreuses dans les villages, les chapelles, les alpages.

  • Colporteurs de l'Oisans

    Aux côtés des activités paysannes bien connues, la mine et le commerce ont toujours joué un rôle important en Oisans. Les villages ont envoyé sur les routes de France et du monde entier des générations de colporteurs, souvent gagne-petit, parfois riches notables, pour vendre lunettes, fleurs, draps ou épices. Mais, à partir de 1850, l'émigration des Uissans tendit à devenir définitive. De 19 000 habitants en 1846, la population chuta à 7 941 en 1914. L'agriculture déclina; l'élevage régressa.

  • L'époque moderne et l'hydro-électricité

    Pourtant, la construction de la route de Grenoble au Lautaret, entre 1800 et 1859, avait ouvert l'Oisans à l'économie moderne. Le transit commercial s'intensifia. Plus tard, après 1890, les aménagements hydro-électriques se multiplièrent et donnèrent naissance à des barrages et à des usines sans doute décriées, mais aujourd'hui gravées dans la mémoire de l'Oisans. La mode du ski, enfin, a trouvé à l'Alpe d'Huez et aux Deux Alpes, des sites remarquables, précocement aménagés. Depuis, des stations plus petites, plus villageoises, réparties dans toute la vallée, sont venues compléter ces premiers équipements.

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Vizille, berceau de la Révolution Française et les 100 Jours

  • Commune de Vizille

    Isère (38) - Rhône-Alpes Altitude 315 m. - 7600 habitants - Paris 600 km. - Grenoble 17 km Carte Isère, Sud de Grenoble

    Sur le Route Napoléon, sur la Route Historique Stendhal, Vizille possède une situation géographique privilégiée, au coeur d'une étoile dont les branches sont formées par trois vallées dominées par les massifs de Belledonne, de l'Oisans et du Vercors.

    A la croisée des chemins de l'histoire, le centre ancien et ses fortifications cohabitent harmonieusement avec les canaux et les ruisseaux qui parcourent la ville. La Porte du Prieuré (XIIème) classée monument historique, est unique dans le dauphiné.

    Le Domaine Départemental de Vizille réunit sur un même site prestigieux patrimoine culturel et naturel : son château (XVIIème) abritant le Musée de la Révolution Française, ses jardins s'étendant sur cent hectares de verdure ponctués d'un magnifique plan d'eau et d'une roseraie, son parc animalier composé de nombreuses espèces en toute liberté.

  • Berceau de la Révolution

    Le mardi 7 mars, Napoléon rallie le 5e régiment des troupes royales à son armée, suite à leur rencontre dans la prairie de Laffrey. Ils marchent tous ensemble sur Grenoble et passent par Vizille où ils sont acclamés par la population.

    "C'est ici qu'est née la Révolution, c'est nous les premiers qui avons osé réclamé les Droits de l'Homme ! C'est encore ici que ressuscite la Liberté et que la France recouvre son honneur."

  • Histoire de Vizille

    • Au temps des Allobroges, Vizille était une ville forte qui s'appelait Oppidum Antiquum.
    • Puis les Comtes du Grésivaudan installent sur le rocher le premier château......
    • En 1378, les Vizillois s'insurgent contre la dureté de l'administration de la ville par l'Evêque Aymon de Chissay.
    • C'est de Vizille que part le soulèvement populaire, l'évêque est assiégé dans son palais et s'enfuit se réfugier à Chambéry.
    • Le Roi de France rétablit l'ordre et la répression à Vizille est terrible.
    • Vient ensuite l'époque des Guerres de Religions aux XVIe et XVIIe siècles. L'importance de Vizille en fera un sujet de guerre durant plusieurs décénnies.
    • Pris et repris, le bourg passe des mains des catholiques dans celles des protestants.
    • Lesdiguières, chef des protestants du Dauphiné , est nommé par Henri IV Grand Connétable des Armées du Roi.
    • Il achète la Terre de Vizille en 1593 et fait construire le château actuel dans un immense parc de 130 hectares.
    • En juin 1788, Grenoble se révolte; c'est la journée des Tuiles. Le 21 juillet, 491 représentants des trois ordres du Dauphiné se réunissent
    • au Château de Vizille dans la salle du Jeu de Paume.
    • L'assemblée donne une impulsion décisive au mouvement en faveur de la réforme fiscale et politique. La Révolution française vient de naître à Vizille.
    • Lors de la Restauration de la Monarchie en 1815, après l'épisode des Cents Jours napoléoniens, c'est encore de Vizille que partira la conspiration menée par Didier pour favoriser le retour de Napoléon 1er.

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Le Chateau de Vizille et les Seigneurs de Guigues

  • Le Chateau du Roy

    Avant l'an 1000, on parle déjà de ce château. Un acte daté de septembre ou octobre 993 (ou 996) nous apprend que la forteresse de Visiliae est le château de la famille d'Albon, et que l'évêque de Grenoble Humbert d'Albon (également de la famille des Guigues), donne à Cluny : "La moitié du château, sa maison, le bourg de Vizille et l'église de Séchilienne"

  • Les Guigues

    Guigues le Vieux, en même temps que comte du Graisivaudan, prit le titre de prince de Grenoble. La terre de Vizille était l'une de ses possessions. Il en garda la souveraineté depuis 1030 jusqu'à 1050, date à laquelle il se fit religieux, et se retira dans l'abbaye de Cluny, non sans avoir en 1053 fait une donation à l'église d'Oulx (6).

    "Plusieurs titres représentent Guigues le Vieux comme souverain de tout le Briançonnais. Il y assigne des dîmes aux Eglises; il dispose en leur faveur les offrandes des pélerins qui allaient à Rome; il leur accorde les droits qu'il était en coutume d'exiger en certains lieux dans le temps des foires". (J.-P. Moret de Bourchenu, marquis de Valbonnais - Histoire du Dauphiné, tome 2, page 458 - Genève - 1721-1722).

    Ainsi, sans à-coup, et naturellement, la souveraineté des comtes de Grenoble, Vienne et Albon succède à celle du royaume de Bourgogne. C'est alors que le régime administratif des romains fait place à la juridiction seigneuriale.

    Guigues le Vieux eut pour fils Guigues le Gros, dont nous ne connaissons pas grand'chose, si ce n'est qu'il mourut en 1080. Il laissa un fils, Guigues également, qui est désigné dans les actes sous le nom de Guigo filius Guigonis crassi, ou Guigues III. Comme son père l'avait déjà fait, il conteste la donation que l'évêque Humbert de Grenoble avait faite à Cluny en 993 ou 996 concernant le château, la maison et le bourg de Vizille (voir plus haut).

    Plusieurs procès se succédèrent, avec l'intervention du Pape, donnant le monastère à l'abbaye de Saint-Chaffre en Velay. Finalement, les moines de Cluny en reprenaient possession.

    En compensation, Saint-Hugues, par la charte XVI de son cartulaire de 1116, donna à Guigues III, à titre définitif, le bourg de Visiliae, le donjon, et ses deux maisons-fortes. Guigues III céda à l'évêque, par acte régulier également, les églises et les dîmes qu'il avait dans son domaine.

    C'est vers 1116 que Guigues III vient au château de Vizille avec sa jeune épouse, la belle princesse écossaise (certains auteurs disent même "fille d'un roi d'Angleterre") Mathilde, dite également Régina, et La belle Mahaut.

    C'est à partir de Guigues III que le château de Vizille devient, avec celui de Beauvoir en Royans, l'une des résidences favorites des Dauphins de la première et de la deuxième races. Tout au moins, s'ils n'habitaient pas le château, ils y avaient leur garnison et leur personnel, ou "officiers", et ils y venaient "chasser le faucon, ou poursuivre la bête fauve", et s'y reposer.

    Guigues III mourut dans le château de Vizille en 1128. Quelques années avant, en 1105, alors qu'il était à Briançon, il manda aux chanoines d'Oulx de comparaître devant les officiers de sa Justice pour y régler un différent que cette Eglise avait avec les Receveurs des Dîmes ...

    Ce fut son second fils, le premier étant décédé, qui lui succéda sous le nom de Guigues IV (1128-1142). C'est sous son gouvernement que l'on voit apparaître le surnom de "Delphinus" dans un acte passé en 1140 : "Guigo comes qui vocatur Delphinus".

    Guigues IV fut donc le premier dauphin, et Castrum Visiliae devint le château delphinal.

    Les Dauphins vont occuper ce château delphinal de 1116 à 1349, pendant 233 ans. Après la cession du Dauphiné au fils aîné des rois de France, les Dauphins seront des Dauphins royaux, et le château delphinal deviendra le "château du Roy", nom qui est resté jusqu'à aujourd'hui à ses ruines.

    Guigues IV fut tué en 1142 dans un combat contre le comte de Savoie. Il avait épousé Marguerite, fille d'Etienne, comte Palatin de Bourgogne, et nièce du pape Calixte II (1119-1124).

    Un chanoine de l'Eglise de Grenoble, qui a écrit l'histoire de cette princesse dont il était contemporain, dit qu'après la mort de son époux, elle fut chargée de l'administration de l'état, et de l'éducation de leur fils Guigues.

    Ce jeune prince, parvenu à un âge plus avancé, alla à la cour de Frédéric 1er Barberousse, empereur d'Allemagne (1152-1190), qui le fit chevalier de sa propre main, et lui donna une de ses parentes en mariage (on suppose que ce fut Béatrix, fille de Guillaume, marquis de Montferrat sur le Pô). L'Empereur ajouta à ces marques d'honneur le don d'une mine d'argent qui était à Rame, dans le Briançonnais, et le pouvoir de battre la monnaie à Césane, petite localité au pied du mont Genèvre.

    Guigues V ne jouit pas longtemps de la souveraineté : il mourut en 1162 au château de Vizille, laissant encore à sa mère la régence du Dauphiné, et le soin d'élever sa fille unique Béatrix, issue de son mariage.

    La princesse-mère Marguerite d'Albon mourut un an après son fils, en 1163 (après le mariage de sa petite fille Béatrix à Guillaume, comte de Saint-Gilles, dit "Taillefer", qui était le fils de Raymond V, comte de Toulouse, et de Constance de France, fille de Louis le Gros). C'est à La Mure que décéda Marguerite d'Albon, ville où elle s'éatit retirée. Elle avait fondé aux Ayes, près de Bernin, un couvent. Sur ses derniers jours, elle fit venir des religieuses de ce couvent, pour mourir avec l'habit de leur ordre. Ici se place une légende : "les Murois la regrettèrent, et l'accompagnèrent jusqu'au couvent des Ayes avec des flambeaux allumés, qui ne s'éteignirent pas, malgré la violence du vent".

    Béatrix, fille de Guigues V, n'eut pas d'enfant de Guillaume Taillefer, qui se tua en 1182 dans un accident de montagne au cours d'une chasse à l'ours dans la combe de Malleval. Elle épousa en seconde noce Guigues, ou Hugues de Bourgogne qui, par ce mariage, devint le souverain du Dauphiné. Après la mort de son second époux (Hugues trouva la mort en 1192 sous les murs de Tyr, lors de la troisième croisade), Béatrix se retira à Vizille, où elle y resta, et y fit son testament, dans lequel elle faisait connaître l'étendue et l'aspect de ses domaines. Avec elle se termine la race des Dauphins surnommés "comtes d'Albon".

    Le premier de la tige des Dauphins de la deuxième race fut son fils André-Guigues (7), ou Guigues VI (1184-1236). Il se maria en première noce avec Marie de Claustral, qui lui apporta en dot l'Embrunais et le Gapençais. Puis en seconde noce (après avoir répudié sa première femme), Béatrix de Montferrat (d'après Pilot - Dictionnaire historique et géographique; N'y aurait-il pas confusion avec l'épouse de Guigues V, elle-même Béatrix de Montferrat ? (voit plus haut)).

    En 1222, il entreprend le cadastre du pays, et fixe le montant des tailles.

    Après l'inondation de 1219, le dauphin Guigues-André VI exempta d'impôts tous ceux qui avaient soufferts de l'inondation. Il mourut le 13 mars 1236, à 52 ans, en laissant un testament assez curieux.

    Ce fut son fils Guigues VII, né en 1225, qui lui succéda. Il fut marié à Béatrice, dite "la Grande Dauphine", fille de Pierre, comte de Savoie. Elle apporta comme dot le Faucigny (Falcinacium). Elle a donné son nom à la maison souveraine de Faucigny (Haute-Savoie), ainsi qu'à la région qui fut sous sa domination durant plusieurs siècles. Les domaines du sire de Faucigny comprenaient non seulement la vallée de l'Arve (sauf Chamonix, réservée au comte de Genevois), mais également diverses seigneuries en Genevois, en Chablais (région Thonon-Evian), en Bresse et en Bugey.

    Le Faucigny fut donc porté par alliance dans la famille des Dauphins du Viennois par Béatrice (1268-1304), qui concéda, notamment dans la vallée de Saint-Gervais, la plupart des albergements qui ont fait la richesse de cette région. Le souvenir de la Grande Dauphine est resté vivant, car elle est demeurée "Madame Béatrice" dans certains villages des montagnes de Savoie.

    En 1349, le Faucigny fut cédé au Dauphin de France par le Dauphin de Viennois. Enfin, par une dernière transaction, cette province revint à la Maison de Savoie : c'est en 1354 que le comte Amédée VI, dit "le Comte Vert", céda les terres qu'il possédait en Dauphiné en échange de la baronnie de Faucigny, qui fit dès lors partie de la Savoie.

    Guigues VII mourut en 1270, à l'âge de 45 ans. Il fut inhumé dans le couvent de Prémol, qui avait été fondé par sa mère en 1234, et qui y fut également enterrée. Il fut le dernier dauphin de la deuxième race. Ce fut lui qui donna une deuxième charte à Vizille en 1261.

    De son mariage avec Béatrice, Guigues VII eut deux enfants : Jean 1er, qui mourut jeune et sans postérité, en 1282, et Anne. Cette dernière, unique héritière de ses ancêtres, épousa Humbert, sire de La Tour et de Coligny, qui devint dauphin de la tige de la troisième race.

  • Humber 1er

    C'est sous la souveraineté du dauphin Humbert 1er que commence le rapprochement du Dauphiné avec la Royauté Française.

    Les anciens Dauphins reconnaissaient la supériorité des Empereurs (depuis Charlemagne) sur tous leurs états. Avant le règne de Philippe le Bel, ils n'étaient pas encore les vassaux de la France. Pour attacher plus particulièrement les Dauphins aux intérêts de la Couronne, Philippe offrit à Humbert 1er une rente en fief sur son trésor. Avec son fils Jean, Humbert se rendit à Paris pour accepter le don du Roi, et pour se plier à la condition qui y était mise par le serment de vassal, c'est-à-dire que durant la guerre entre la France et l'Angleterre, Humbert 1er s'obligeait à mettre sur pied des hommes d'armes qui combattraient les princes voisins du Dauphiné qui prendraient le parti des Anglais. Il reçut même une avance de 10.000 livres pour les dépenses qu'il aurait à faire. De plus, Philippe le Bel s'engageait à le secourir s'il était attaqué, et de lui donner 4.000 livres supplémentaires pour mettre le Dauphiné en état de défense (1294).

    Le roi d'Angleterre, battu à Furnes, demanda une trêve qui devait durer 16 mois. Le roi Philippe en informa Humbert, pour que la même trêve fut observée entre lui et les états voisins avec lesquels il serait entré en guerre pour soutenir la France. Cinq ans plus tard, en 1299, ils se jurèrent une étroite alliance, et se promirent un secours réciproque.

    Pendant les vingt quatre années de son règne, la prudence et la fermeté d'Humbert 1er furent mises à rudes épreuves. Il dut guerroyer continuellement pour la conservation des droits de sa femme, la dauphine Anne, ou pour se garantir contre les entreprises du comte de Savoie, qui se considérait comme le supérieur du Dauphin. Et ce ne fut que le Dauphin Jean qui, par des négociations, mit fin à une guerre qui avait donné lieu à de nombreux traités et compromis, sans pour autant être terminée.

    Humbert 1er se retira en 1305 dans un couvent de Chartreux où il y mourut le 7 mai 1307.

    En ce qui concerne Vizille, ce dauphin eut beaucoup de difficultés avec Béatrice, sa belle-mère, qui avait épousé en secondes noces un vicomte de Béarn. Il dut lui abandonner en jouissance les terres de Vizille, de l'Oisans, de La Mure, de Voreppe et de Cornillon, soit un revenu de 5.000 livres. Mais il se réservait le droit de lever des hommes d'armes pour guerroyer, ou pour les mettre en garnison dans ses places.

    De son mariage avec la dauphine Anne, Humbert 1er eut neuf enfants: 4 garçons : Jean de La Tour, dauphin du Viennois; Hugues de La Tour, baron de Faucigny; Guy de La Tour, baron de Montauban, et Henri de La Tour, élu évêque de Metz. Parmi les 5 filles, Alice, Marie, Béatrice, Marguerite et Catherine, cette dernière fut mariée à Philippe, frère du comte de Savoie, le 3 mai 1312, au château de Vizille. Sa dot fut de 20.000 livres viennoises.

    C'est l'aîné des quatre fils, Jean, qui succéda à son père, sous le nom de Jean II. Il épousa Béatrice de Hongrie, petite-fille de Charles, roi de Jérusalem et de Sicile, et comte de Provence.

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