CHAPITRE DIX -- MARLES MODERNE


A l’avènement de Napoléon III, Marles avait encore son visage de village agricole, tel que nous avons essayé de le décrire au chapitre Six intitulé: “Marles au cours du XIX° siècle”. Un simple petit fait local nous montre, au début de ce règne, que les soucis de la terre étaient toujours les premiers pour les Marlésiens: depuis des temps immémoriaux, les habitants de Marles jouissaient du droit de faire parquer leurs bestiaux, après la Saint Jean, dans les prairies situées dans la commune, notamment celles appartenant à Monsieur le Comte de Marles et à Mlle Viez. Cette servitude pesait lourdement sur les biens de ces deux personnes qui étaient déterminées à le faire cesser. Le 26 Juin 1853, ils s’avisèrent de transformer ces prairies en terre de labour. Comme ils étaient les plus importants propriétaires fonciers de Marles, cette transformation allait priver les petits cultivateurs de la commune d’un avantage très appréciable pour leur élevage: aussi les plaintes arrivèrent-elles nombreuses au Conseil Municipal qui s’en émut et, par délibération, protesta énergiquement. Par la suite on arriva à s’entendre à l’amiable et la vieille coutume fut conservée. Ce trait, de la vie intérieure du village, nous montre un Marles encore très rural, pendant que deux prospecteurs sondaient ses entrailles pour y découvrir le filon recherché. Nous avons vu au chapitre Sept, concernant l’installation des mines, toutes les péripéties de la découverte, en 1852, de la houille dans le sous-sol de Marles. A cette époque, ce village comptait 430 habitants. Ce chiffre démontre clairement que depuis la Révolution l’augmentation de la population a été peu sensible et, dès l’installation des quelques modestes hangars et baraques en planches nécessaires aux travaux de fonçage du puits de mines, on voir ce chiffre passer de 500 en 1856 par l’arrivée d’ouvriers mineurs. A cette date, le No 2 était terminé et en 1858, il entrait en exploitation, grâce à l’appoint de nombreux ouvriers belge que Monsieur RAIMBEAUX avait appelés pour la mise en route des Mines de Marles; cet afflux d’étrangers augmentant considérablement le nombre d’habitants de la commune qui se fixa et se maintint à 1400 jusqu’au jour de l’écroulement de la fosse 2.

L’installation des Mines allait provoquer et opérer de notable changements dans le petit bourg agricole qui de ce fait devait subir ses premières transformations.

Les bâtiments industriels du siège minier avaient été installés à l’orée d’un bosquet qui se trouvait au centre de la rue Duquesnoy (1), sur son côté gauche en allant vers la route de Vis-à-Marles. Le défrichement de cette partie et les constructions diverse qu’on y avait édifiées, furent les premiers maillons de rompus à la chaîne ancestrale du passé; le nouveau Marles naissait.

(1) Partie de la rue Pasteur d’aujourd’hui, de la rue de la République à la rue de l’Egalité.

En 1861, la Société des Mines de Marles, pour loger une partie de ses ouvriers dont le nombre s’était accru de ménages agricoles abandonnant la terre et que l’appât du gain plus élevé attirait, fit construire au Nord du village, sur le chemin de Bruay à Lillers, du côté de Lozinghem, une cité qu’elle dénomma du nom de la patronne de la corporation minière: Cité Sainte Barbe. Entre cette nouvelle agglomération et le village, le trait d’union naturel qui existait se trouvait être le chemin champêtre appelé: route de Vis-à-Marles, rue Pasteur d’aujourd’hui; le va et vient qui s’établit lui donna une importance toute nouvelle et, petit à petit, l’on vit éclore le long de son parcours, autour des quelques rares demeures en torchis qui s’y trouvaient, de nouvelles bâtisses que la société houillère augmenta par la construction, en 1861 sur le milieu de son trajet, d’une école de filles, qui existe encore de nos jours et dont la direction à cette époque, fut confiée aux Soeurs de Saint Vincent de Paul, qui y demeurèrent jusqu’en 1905, date de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

L’augmentation progressive de la population avait nécessité le 5 Janvier 1854, la création d’un Bureau de la Bienfaisance et dès 1856, l’on causait, pour la première fois, de l’agrandissement de l’église; projet qui ne recevra un commencement d’accomplissement qu’en 1864, pour être entièrement terminé en 1882. On a d’ailleurs vu au chapitre précédent, les étapes successives des diverses transformations de cet édifice religieux.

Un coup terrible qui devait énormément ralentir l’évolution de Marles, fut l’écroulement, le 29 Avril 1866, de la fosse No 2. La Compagnie des Mines de Marles portant, à la suite de ce fait, toute son action à la partie centrale de sa concession, où venait de se terminer le fonçage de la fosse 3 à Auchel, cessa, pendant longtemps, d’être pour Marles une source de transformation et le Conseil Municipal constate en 1866, dans une des ses délibérations: “ la diminution du commerce et de l’importance de Marles après l’abandon de la fosse écroulée”. Certes l’évolution de ce village allait se ralentir énormément, mais non cesser brutalement. Sa population se maintint au même chiffre, les ouvriers du Quartier Sainte Barbe travaillaient, en effet, au siège 3 à Auchel, mais continuaient à habiter la cité et la situation de Marles, tête de ligne du nouveau réseau de chemin de fer des mines lui donnait une nouvelle importance qui allait grandissante au fur et à mesure que les divers services prenaient de l’extension. Les bureaux administratifs des Mines de Marles demeuraient installés dans les locaux du siège 2. En 1896, un lavoir moderne fut édifié près de la gare de triage. En 1872, le chiffre de la population s’élevait à 1417.

Il nous faudrait arriver au début de la III° République pour voir se dégager véritablement les premières lignes nouvelles du nouveau Marles. Lorsque l’on étudie l’évolution de cette commune à travers les temps, on s’aperçoit, à la lumière des faits, que cette évolution s’est accomplie en quatre stades différents en longueur de temps mais ayant eu leur passage bien marqué; l’on distingue en premier lieu le Marles ancestral de l’Ancien Régime, village semblable à tous les autres d’Artois; en second, le Marles du début du XIX° siècle, bourg agricole important; en troisième, le Marles minier fin XIX° siècle; et en quatrième, le Marles moderne, notre Marles d’aujourd’hui.

Durant cette évolution, le coeur même du bourg subit des changements qui marquent de façon saisissante les transformations de la commune. Durant le vieux Marles et le Marles agricole, la vie se cantonne autour de l’Eglise qui est le centre, le coeur du village d’antan; dès la construction de la Cité Sainte Barbe, la route de Vis-à-Marles (rue Pasteur d’aujourd’hui) devient le trait d’union entre le village et la nouvelle agglomération, immédiatement elle occupe le rang de rue principale et quand le commune installe ses services administratifs au centre de son parcours (Mairie-Ecole), le coeur du village passe dans la nouvelle rue; puis, après la guerre 1914-18, le siège 2 bis de Marles-les-Mines, entrant en pleine exploitation et nécessitant la construction de la vaste cité minière qui s’étend entre Marles, Auchel et Calonne-Ricouart, le coeur de la cité, pour la troisième fois, se déplace pour se fixer, de façon certainement définitive avec la construction de l’Hôtel de Ville, au point de rencontre des trois plus ardentes et plus vivantes artères de la cité.

Que le lecteur nous pardonne cette digression, nécessaire, pour mieux lui faire saisir le film de la vie marlésienne. Pour revenir au troisième stade de l’évolution marlésienne, c’est au début du régime républicain, comme nous l’avons dit plus haut, que l’on note les premières réalisations.

En 1871, la société du Chemin de fer du Nord devant créer une voie reliant Béthune à Saint-Pôl, adopta de préférence, pour le tracé de ladite voie, la vallée de la Clarence à celle de la Lawe. L’on comprend facilement l’importance pour Marles de ce choix, mais il sera malheureux de constater, après l’achèvement de cette ligne de chemin de fer, les difficultés auxquelles se heurtera la commune pour obtenir une station à Vis-à-Marles; un voeu déposé en 1872 pour l’établissement d’une gare à cet endroit ne recevra qu’un commencement de réalisation en 1889 par l’installation d’une halte qui certainement ne sera pas modifiée avant longtemps.

L’accroissement de la population nécessita de nouveaux besoins, et l’un des services administratifs qui s’en ressentit parmi les premiers, fut le service des P.T.T. Jusqu’en 1872, Marles était desservie par le bureau de postes de Chocques; l’administration supérieure décida de le faire desservir par Auchel, puis par Calonne-Ricouart. En 1883, un bureau télégraphique fut installé et il nous faut arriver en 1896 pour voir le Conseil Municipal voter les crédits nécessaires pour obtenir l’installation d’un bureau de postes dans la commune; installation qui ne sera réalisée qu’en 1911 par la création d’un bureau de Facteur-Receveur qui ne deviendra une recette définitive qu’en 1925.

En 1884, un nouveau maillon de la chaîne du passé fut brisée: suite aux nécessités de l’heure, le cimetière qui se trouvait autour de l’église s’avère trop exigu et il fut décidé de le supprimer et d’en créer un autre qui fut installé sur le versant sud-est du Mont Coleau. La délibération du Conseil Municipal décidant cet acte contient une phrase qui, aujourd’hui , nous fait sourire lorsqu’elle déclare: “décide de transporter le cimetière à plus de 200 mètres du centre du village” alors que de nos jours ce centre, dont nous avons narré les déplacements successifs, se trouve être le Mont Coleau lui-même.

Cette suppression du vieux cimetière allait permettre, dès la démolition du mur de pierres qui l’entourait et dès la transplantation, en 1908, du calvaire qui fut installé au bout de l’allée centrale du nouveau lieu de sépulture, l’aménagement d’une placette qui s’embellit après le comblement d’un abreuvoir situé rue de l’Epinette, pour se moderniser, plus près de nous en 1929, par la réalisation de la place Pierre Carette.

Dix ans après la translation, le cimetière à nouveau s’avérera trop petit et en 1894, un projet d’agrandissement fut établi.

Une question qui, jusqu’à nos jours, sera relation de l’accroissement continu de la population sera celle des écoles. La population enfantine, fonction de la population, tout court, va sans cesse s’augmentant et en 1887, l’on s’apercevait que la vieille maison-école bâtie en 1842 ne répondait plus aux besoins de l’heure. En 1887, un projet de construction d’une mairie et d’une école sur le parcours de la route de Vis-à-Marles, à l’angle des rues Philippin et Pasteur d’aujourd’hui, fut établi et complètement réalisé, durant les années 1889 et 1890. L’inauguration de ce groupe de bâtiments, que nous connaissons tous, eut lieu le 5 Octobre 1890 et c’est avec solennité que Monsieur le Maire installa dans la nouvelle Mairie un buste de Marianne que le Conseil Municipal debout, acclama au cri de “Vive la République” et le greffier note sur le registre de délibération que la cérémonie se termina par un souper servi chez Jean Baptiste Sartel.

Les écoles terminées, l’administration académique ne voulut pas y nommer d’adjoints, il fallut la démission collective du Conseil Municipal, en signe de protestation et l’intervention de Monsieur Lamendin, député du Pas-de-Calais, pour que les nominations de deux maîtres fussent effectuées.

Progressivement à l’augmentation de la population enfantine, les classes s’ajoutèrent aux classes et jusqu’en 1893, l’école fut mixte. A cette époque après l’abandon d’un projet de construction d’école de filles on décida d’installer celle-ci dans la vieille école du village qui avait été désaffectée.

En 1904, les nouvelles écoles que l’on appelait: “Ecoles du Centre” (école Pasteur filles d’aujourd’hui), déjà trop exiguës, furent agrandies et en 1910, un groupe scolaire, (école Pasteur garçons), uniquement réservé aux garçons, fut construit derrière le premier groupe qui fut réservé aux filles.

Toutes ces constructions, qu’on avait l’habitude de désigner sous le nom d’Ecoles du Centre, furent dénommées le 16 Octobre 1925, par décision du Conseil Municipal: Groupe Scolaire Pasteur.

L’initiative privée n’était pas en reste sur l’initiative publique et pendant que les constructions industrielles et administratives s’édifiaient, des maisons de commerce et des habitations privées se construisaient tout le long des vieilles rues et faisaient perdre, petit à petit, sa figure ancienne au village d’antan.

Ce nouveau monde nécessitait des besoins multiples que les finances municipales ne permettaient pas de réaliser aussi vite qu’ils se faisaient sentir, et, l’une des premières questions vitales qui se posa fut celle de l’eau. Jusqu’à ces temps l’alimentation en eau potable était effectuée par des puits, tant particuliers que publics, qui se trouvaient disséminés à travers tout le village aux bords des rues et des ruelles. Pour le bétail, quelques simples abreuvoirs aux eaux stagnantes existaient. Suite aux travaux miniers, les niveaux s’asséchèrent et, en 1900, l’on constata le tarissement des puits. La Compagnie des Mines de Marles, responsable de cet état de chose, passa en 1906, avec la commune, une convention par laquelle elle se chargea d’alimenter la ville de Marles en eau potable. Deux châteaux d’eau avec machines de pompage existent à cet effet. Quant aux abreuvoirs, l’établissement de l’eau courante, la diminution extraordinaire des cultures au fur et à mesure des constructions minières, l’hygiène et l’esthétique militèrent pour leur suppression. Ils furent comblés un à un.

La chrysalide des temps anciens commençait à livrer passage à un Marles nouveau; certes le terrain à parcourir était encore long et la transformation complète était loin d’être à son point final, mais il y avait commencement. Marles était devenu Marles-les-Mines depuis 1905, et c’est dans cet embryon de réalisations que les événements de 1914-18 survinrent.

Ici, comme ailleurs, le son alarmant d’un triste tocsin s’échappa du clocher et en cet instant, solennel, chacun sentit peser lourdement sur soi sa destinée. Après l’accablement des premiers jours, un calme relatif s’installa, durant les premiers mois, jusqu’à la fin de 1914. A cette époque, les troupes anglaises débarquèrent et s’installèrent en Artois, et, durant toute la guerre, Marles, comme une grande partie des communes de la province, servit de lieu de cantonnement aux troupes alliées en repos.

L’allée et venue continuelle des troupes donnèrent à Marles-les-Mines, la figure spéciale qu’ont connue nos villages artésiens pendant la grande guerre; une vie intense les animait et dès l’arrivée des populations des régions envahies, cette animation s’accentua encore.

En 1915, lors de la “Course à la mer”, les combats se rapprochèrent de chez nous; la bataille fit rage à Lorette et les Marlésiens furent bercés par la canonnade. Les obus commencèrent à pleuvoir, et nos régions furent survolées par l’aviation allemande. Après l’échec des troupes ennemies à Lorette, les combats se reportèrent vers la Somme et l’année 1916 se passa assez calmement pour nos régions.

En 1917, les Allemands reprirent l’offensive sur front d’Artois, afin de renforcer ce dit front, les alliés prirent des mesures nécessaires parmi lesquelles l’installation d’un champ d’aviation à la limite d’Auchel et Lozinghem, au lieu dit “Mont de Lozinghem”, juste face à Marles, ce qui augmenta les dangers auxquels cette commune était exposée, et quand les combats reprirent avec intensité, surtout au cours d’Avril et Mai 1918 où les raids et bombardements se succédèrent, la situation devint sérieuse, pour devenir critique quand le front anglo-portugais fut défoncé. Les troupes allemandes furent à moins de 20 kilomètres de Marles où de nombreux ménages s’évacuèrent vers le Midi de la France. Enfin, Foch rétabli le front, et par sa grande offensive victorieuse, mit fin à l’une des plus terribles guerres de l’histoire.

Du clocher s’échappa à nouveau le son des cloches, mais ici, leur joyeux carillon de victoire remplaça le triste tocsin qui, hélas, sonna encore en bien des foyers où plus d’un Marlésien ne revint pas, car la victoire a coûté cher, et Marles fut atteinte, elle aussi dans sa chair vive: 112 Marlésiens sont tombés sur les champs d’honneur. Le 6 Août 1919, une stèle rappelant leur souvenir a été inaugurée sur la place de l’Eglise, aujourd’hui Place Pierre Carette.

Dès la paix revenue, Marles allait vivre la période la plus active de son existence. Durant les tragiques événements que nous venons de relater, la Compagnie des Mines de Marles, pour les besoins de la défense nationale, avait intensifié sa production et mis en exploitation le nouveau siège 2 bis qui, après le fonçage du 2 ter, en 1917, prit une extension et une importance considérables. Situé sur l’une des plus belles concessions de France, d’une exploitation facile, juste au moment où les besoins d’après guerre sont énormes, ce siège allait prendre un développement, sans cesse croissant, ayant sa répercussion sur la commune de Marles qui une cité des plus grouillantes.

Les installations de la Compagnie houillère, bien que situées à la limite du front d’Artois, n’eurent pas à souffrir des opérations de la guerre, et, dès l’armistice signé, grâce à un programme de modernisation réalisé de façon intensive, surtout en ce qui concerne les deux plus jeunes sièges le 6 et le 2 bis, elle fut l’une des premières sociétés, en 1920 à répondre aux nombreuses demandes du marché charbonnier. C’est de cette époque que date la mise en activité sur une grande échelle des puits situés à Marles. Activité qui allait être génératrice de la troisième phase de transformation de Marles-les-Mines.

Cette troisième forme, celle d’aujourd’hui, que nous connaissons tous, allait donner à cette commune une importance considérable par rapport à son passé et allait influencer de façon extraordinaire, la composition de sa population.

Avant 1921, la population marlésienne est presque entièrement française, le pourcentage des étrangers est insignifiant, on y remarque surtout des belges qui ont suivi M. Raimbeaux lors de l’installation des mines. Durant la guerre elle subit une augmentation occasionnée par l’arrivée de familles évacuées des régions envahies mais celles-ci n’y élirent pas domicile, bon nombre, dès 1919, regagnent leur commune d’origine. En dix ans, de 1911 à 1921, la population a passé de 2983 à 4560 avec une proportion de près de 21 % d’étrangers. Il faut arriver en 1921 pour noter le commencement du phénomène spécial aux cités industrielles qui poussèrent comme des champignons et connurent des afflux considérables de population.

L’activité intense qui a marqué les années 1922 et 1923; la position très favorable des Mines de Marles continuant, après les hostilités, leur exploitation, sur son rythme accéléré, nécessitant une main d’oeuvre considérable difficile à trouver sur le marché français te en conséquence, qu’il faut se procurer sur le marché étranger; vont donner à Marles sa figure nouvelle.

Les chiffres parlent de façon plus saisissante que n’importe quel langage et les tableaux de recensement nous montrent que de 1921 à 1926 la population passe de 4560 habitants à 13755, avec une proportion de 60% d’étrangers.

Cette augmentation considérable de la population étrangère, qui passe de 21 % à 60 %, s’explique par la venue à Marles de nombreux ouvriers originaires de l’Europe Centrale et composés en majorité de polonais, auxquels se trouvaient mêlés des yougoslaves, des tchèques, quelques hongrois et roumains.

L’installation de tout ce monde, bien que rapide, s’effectua tout de même en plusieurs stades. Dès 1921, arrivèrent des colonies d’hommes qui furent rassemblés dans des camps de travailleurs organisés par la compagnie minière. On se souvient tous de régiments d’ouvriers, venant de régions bien différente de la nôtre, tant au point de vue géographique, qu’historique et civilisation et dont les moeurs effarouchèrent quelque peu, aux débuts nos populations. Les premières colonnes se composaient d’un ramassis d’hommes où les mauvais, mélangés aux bons, rendirent souvent difficile la tâche des administrations françaises. La promiscuité dans laquelle vivait ces gens, au tempérament bruyant, ayant la nostalgie du pays, méconnaissant entièrement les moeurs et coutumes du nôtre en faisant des îlots d’êtres remuants et bien souvent insupportables. Un triage des travailleurs honnêtes, ce à quoi s’employèrent les autorités administratives et industrielles.

Pour loger toutes ces personnes, la Société des Mines de Marles entreprit, immédiatement après la guerre 1914-18, un vaste programme de constructions de cités minières sur les terrains de cultures qui s’étendaient entre Marles, Calonne-Ricouart et Auchel. En cinq années, là où ne s’étalaient que les blondes moissons et les vertes prairies, une énormes agglomération s’éleva, transformant ces paisibles coins en un rucher à la vie intense. Mieux conçues que les vieilles cités ouvrières aux mornes corons, ces nouvelles maisons, d’un type plus moderne, répondent mieux, sans encore être parfaites, aux conditions de la vie actuelle; claires, espacées, on a voulu rompre la monotonie, par la diversité des architectures, elles offrent un logement potable aux familles ouvrières qui les occupent moyennant un loyer minime.

Cette agglomération nouvelle, aux trois quarts bâtie sur Marles, a pour artère centrale l’ancien chemin champêtre qui unissait Auchel à Marles et que l’on a baptisé, après sa transformation en longue et large avenue, du nom de Boulevard Gambetta en 1924. De chaque côté de ce nerf vital, s’étendent les longues files de maisonnettes, des corons modernes, qui, du côté droit en allant vers Auchel, s’étendent de la Vallée Carreau au boulevard et qui, du côté gauche, s’étendent du Boulevard à la Vallée de la Clarence. Particularité à ce côté, elles sont groupées en forme d’étoile, aux multiples branches, dont le centre est formé par une place nommée Rond-Point, d’où partent et rayonnent dix rues.

Dès qu’ils purent installer leur famille dans la nouvelle cité, de nombreux ménages d’émigrés dont nous avons parlé plus haut, vinrent les rejoindre à Marles-les-Mines qui devint, comme le faisait ressortir un grand périodique parisien (1) un village polonais en pleine France.

(1) “Matin” du 28 Septembre 1939.

Le groupe polonais, composant près de 90% des étrangers install 3;s à Marles, a pu se développer et conserver son caractère ethni que pour plusieurs raisons: en premier lieu l’assimilation dans la populati on française d’une masse aussi considérable venue s’installer chez nous en si peu de temps, était une chose quasiment impossible; la prudence du gouvernement français dans l’étude des dossiers de naturalisation; la sollicitude de leur gouvernement d’origine qui, par ses consulats, entretient le contact avec la mère-patrie; le maintien d’un culte catholique polonais avec églises et paroisses polonaises, la fondation des sociétés folkloriques, sokol, chorales, etc … leur donnaient une figure bien autonome; en second lieu: la barrière qui sépare deux races, deux civilisations dissemblables de langages et de moeurs, explique la lenteur de l’assimilation qui se fera beaucoup plus rapide avec la jeune génération dont la plupart des membres ont vu le jour en France et ont reçu l’instruction dans nos écoles, car non seulement, ces noyaux étrangers se francisent, peu à peu, mais déjà ils se fondent dans la masse française et l’on constate, plus fréquemment, les mariages mixtes, surtout entre polonaises et français. Un argument, qui ouvre aussi une nouvelle voie vers l’assimilation, est la facilité avec laquelle les jeunes polonais apprennent le français que même les adultes se mettent à comprendre. D’autre part, les ménages français viennent maintenant habiter la nouvelle cité et se trouvent mélangés avec les ménages polonais; au début ces derniers réservaient exclusivement leur clientèle aux commerçants polonais, aujourd’hui, il n’est pas rare de voir les Polonais dans les magasins français et le s Français dans les boutiques polonaises. Ce mélange de deux races, bien différentes, apportera au vieux sang artésien la fougue du sang polonais, qui le rajeunira, et en retour celui-ci, recevra le calme et la sagesse de notre terre d’Artois.

Quant à la population française, le rythme de son accroissement, que nous avons noté depuis la Révolution, a lui aussi, suite aux années d’après guerre, augmenté de façon très sensible et continue; de 3617 unités en 1921, il passe à 4744 en 1926, à 5240 en 1931 et à 5474 en 1936.

Pour la première fois, en 1936, un phénomène spécial se remarque dans la population marlésienne: alors que l’élément français marque une augmentation progressive, l’élément étranger diminue considérablement, et le recensement, effectué cette année là, fait ressortir une nette diminution de la population totale qui de 13.755 habitants en 1926, passe à 13.391 en 1931 et à 11249 en 1936. Ce phénomène est dû à l’abaissement du chiffre des étrangers qui passe de 9011 en 1926, à 8151 en 1931 et à 5775 en 1936. Cette diminution est corollaire de la crise économique qui a sévi dans nos régions et a atteint fortement le marché charbonnier. La Compagnie des Mines de Marles, réduisant sa production, organisa surtout en 1934, le rapatriement de nombreux ménages polonais, ce qui occasionna, un équilibre dans la composition raciale de la population marlésienne qui compte presque actuellement 50 % de français pour 50 % de polonais. L’on peut se demander si les fluctuations de population vont encore s’y mouvoir de façon si marquante ou si elles sont arrivées à stabilisation? En réponse à cette question, il faut noter que tout est fonction de l’industrie houillère qui, de nos jours, semble avoir atteint son plafonnement.

Pendant que le Marles minier se construisait, que devenait le Marles ancien que nous avons laissé au début de ce chapitre à la troisième phase de transformation?

L’extension considérable, prise en si peu de temps, par ce bourg, n’a pas permis de mettre en harmonie le développement des installations communales et particulières avec l’essor industriel et commercial qui s’est produit. Sous la sage administration des municipalités qui se sont succédées, des programmes important d’urbanisme ont vu le jour et ont reçu des commencements de réalisation. L’électrifications, le services des eaux, les routes, les écoles, etc … reçoivent toutes l’attention des pouvoirs publics. Certes, il reste à faire et l’on ne transforme pas un village ancestral en ville moderne en un tour de main. Les temps des baguettes magiques sont révolus. Il faut de nos jours compter avec les événements et surtout avec l’argent.

Afin de répondre aux énormes besoins, la ville de Marles-les-Mines, aidée de l’administration supérieure et de la Compagnie des Mines de Marles, s’est mise à la besogne et le Marles ancien est entré dans sa quatrième phase de transformations.

Le réseau routier s’agrandit. En 1924, le Conseil municipal prend une délibération baptisant les rues de Marles de leur nom d’aujourd’hui. Nous avons vu plus haut la transformation du chemin d’Auchel devenu Boulevard Gambetta sur le parcours rectifié duquel, en 1925, la Compagnie des Mines de Marles construisit l’important groupe scolaire “Gambetta”. Une autre rue, qui elle aussi se transforme, est le chemin de grande communication No 70 qui conduit à Calonne-Ricouart. Il devient la rue Jean Jaurès; la rue Pasteur voit les bâtisses s’élever le long de son parcours et ces trois grandes routes deviennent les trois artères principale de la cité. Le réseau urbain se modernise: la rue des Mareyeurs ou du Lavoir devient un chemin urbain que l’on dénomme rue Philippin; des embryons de rue se dessinent: rue Beaufromé, rue Basly, Chemin Vert et un projet de transformation des trois vieilles rues du village: rue de la République, rue Pierre Titrant, rue de l’Egalité est à l’étude.

Le plan d’aménagement et d’embellissement, adopté en 1931, prévoit de nouvelles artères et aussi des nouveaux immeubles communaux: salle des fêtes, parc des sports, école maternelle, etc … qui doteront le nouveau Marles de toutes les institutions utiles à un grand centre, et, c’est avec fierté que les Marlésiens ont vu, en 1933, s’élever à l’emplacement du “Mont Coleau”, qui fut amputé de plus de 50.000 m3 de terre que l’on dut enlever pour niveler cette butte, un moderne Hôtel de Ville précédé d’une place et entouré d’un joli square public avec kiosque et pergola. La réalisation de ce magnifique ensemble, conçu par M. Godart Albert, architecte à Auchel, a complètement transformé ce coin de Marles qui est devenu le nouveau centre de la cité. Pour la troisième fois avec l’installation de l’Hôtel de Ville, à l’intersection des trois artères principales de la ville le coeur de cette commune a enfin trouvé son définitif emplacement.

C’est un beau coup d’oeil que l’étranger embrasse lorsqu’il arrive à Marles soir d’Auchel ou soit de Lapugnoy, en apercevant cette admirable réalisation.

Face à une place publique triangulaire, dont les côtés sont fermés par l’écartement du Boulevard Gambetta et une portion de la rue Pasteur, s’élève la masse imposante du moderne Hôtel de Ville qui élance ses fins pignons vers le ciel tourmenté d’Artois. L’ensemble de la composition est de style flamand, XVII° siècle, le style de notre pays (1) qui s’accorder le mieux avec la lumière de notre province et que l’on réalise avec des matériaux trouvés sur place. Toutes les façades extérieures de ce bâtiment sont en briques rehaussées de nombreuses sculptures en pierres de taille dont la blancheur s’alliant au rouge vif des briques lui donne, quand le soleil dore cette construction, un aspect des plus riants.

(1) Il ne faut pas oublier qu’Arras était capitale du monde flamand moyenâgeux.

L’ensemble de cet Hôtel de Ville comprend un bâtiment principal de 31m36 de longueur sur 16m64 de largeurs, ayant, en façade, un avant corps surmonté d’un grand pignon flamand découpant en dentelle son faîte à redents. Ce pignon décoré de sculptures diverses, supporte une grande horloge qui complète son ornementation. La façade de cet avant corps est garnie d’un porche desservant le hall central et est flanquée des deux branches latérales d’un grand perron qui y mène.

Les façades latérales de ce bâtiment principal, se terminent, elles aussi, par un pignon du même style que celui de l’avant corps; au sud-ouest, du côté du parc, trois bâtiments en ailes, deux sur les extrémités et un au centre, viennent s’appuyer sur le bâtiment central. Ceux des extrémités ont 4m50 de largeur sur 8m82 de longueur et celui du centre 4m50 de largeur sur 7m40 de longueur. Ils sont conçus comme le reste et dans le même style.

Les toitures, recouvertes d’ardoises grises, sont élancées et limitées à leurs extrémités par les pignons dont les élégantes silhouettes agrémentent, de façon parfaite, l’édifice tout entier et en font ressortir tout le caractère architectural.

L’intérieur a été étudié pour répondre aux exigences d’une ville de près de 13.000 âmes et aux contingences de l’administration française. Le porche central s’ouvre sur un hall d’honneur face au grand escalier qui conduit au premier étage; une galerie d’attente pour le public donne accès aux bureaux qui se trouvent dans les ailes du bâtiment: à droite la conciergerie, les bureaux de fonctionnaires de passage (contrôleur des contributions, percepteur, etc …) à gauche, le cabinet de Monsieur le Maire, le Secrétaire Général, les Services courants de la Mairie.

On accède directement par le grand escalier, situé dans l’aile centrale du bâtiment, au premier étage où là, une galerie distribue les grandes salles et les divers bureaux. Dans le corps central du bâtiment sont situées : la salle des mariages, la salle des délibérations, la salle des Commissions; un jeu de cloisons mobiles permet de réunir toutes ces pièces en une seule qui constitue une vaste salle d’honneur pour réunion ou manifestation de tour ordre. Dans les deux galeries latérales se trouvent des bureaux divers.

Un escalier de service permet l’accès direct aux combles. (Voir hors-texte V).

Si l’on se reporte quelques années en arrière, que l’on se remémore l’état dans lequel se trouvait le “Mont Coleau”, informe tas d’argile, et que l’on effectue, en soi, une comparaison avec l’aspect présent de ce lieu: la place, l’Hôtel de Ville, le Jardin public, qui donne un fond de décor de verdures et de fleurs à tout cet ensemble, l’on réalise immédiatement l’oeuvre accomplie.

Mairie

PHOTO V -- – Hôtel-de-Ville de MARLES-LES-MINES: (Façade centrale) construit en 1933. Albert Godart, architecte, AUCHEL

Dans ce nouveau Marles minier, populeux où la vie fourmille de mille intensités, il est curieux de jeter un coup d’oeil sur les manifestations de cette vie et d’apercevoir l’évolution des moeurs depuis le XIX° siècle. La vie agricole que nous avons essayé de décrire au chapitre Six: “Marles du XIX°”, est presque complètement disparue; Marles ne compte plus, en effet, que six fermiers; une autre vie plus fébrile, d’une activité débordante l’anime aujourd’hui: c’est la vie du bassin minier du Pas-de-Calais, vie que l’on trouve dans tous ses grands centres industriels.

Le mineur éprouve de besoin, dès qu’il est revenu à la lumière, de vivre de façon active, malgré le dur travail musculaire auquel il est astreint et cette façon active de vivre se traduit par des besoins familiaux, physiques, intellectuels et sociaux.

La famille, car chez la corporation minière elle a toujours existé et ne connaît point de crise de dénatalité, donne au mineur bien des soucis. Il lui faut faire preuve d’initiatives pour suppléer à son salaire, afin de nourrir sa nichée. Une des principales occupations, qui lui apporte une aide très substantielle, est le jardinage; dans tous ces hommes, qui sont en fait les descendants d’ouvriers agricoles, l’instinct et l’amour de la terre nourricière sont restés vivants. A la belle maison, c’est plein d’admiration que l’on visite les jardins ouvriers où le travail de tous ces jardiniers amateurs est digne de professionnels. L’élevage est aussi pratiqué, surtout celui des lapins et, par distraction, celui des pigeons voyageurs et des coqs de combat.

Dans ses besoins de détente, le mineur a su conserver deux passions essentiellement nordistes: celle des combats de coq et celle des concours de pigeons voyageurs.

Le combat de coqs, vieux jeu légué, dit-on par les grecs, a toujours eu de nombreux adeptes au pays flamand et à Marles comme partout en Flandre, les éleveurs se lancent des défis. Quelle animation lorsqu’autour d’une sorte de ring grillagé, les pauvres bêtes, s’entre-tuent en un combat où leur instinct, haineux et belliqueux, se réveille et fait voler bien des plumes, casser bien des ailes et des pattes, et bien souvent, se termine par la mort de l’un de ces concurrents qui reçoit, de son adversaire, un terrible coup d’éperon d’acier dont on armé leurs ergots; coup mortel qui le tue; avec quelle fierté le propriétaire du vainqueur prend le gagnant dans ses bras pour le faire admirer à la galerie, pendant que, la tête dressée orgueilleusement, l’oiseau au roux plumage, rayé d’un vert mordoré, lance un cocorico triomphateur. Certes il n’y a rien de moral dans ce jeu, mais il est toléré parce qu’en général le fruit de ces compétitions vont à des oeuvres de bienfaisances et, cela est tellement flamand, que ses racines sont dans chaque homme du Nord et ne peuvent pas se perdre de si tôt.

Plus pacifique et plus utile est l’élevage des pigeons voyageurs. De nombreuses sociétés colombophiles ont vu le jour à Marles et, à la belle saison, elles organisent des compétitions mettant aux prises les produits d’élevage des “coulonneux” qui savent vous vanter les mérites de leurs champions.

Nos temps modernes ont apporté à ce besoin de détente physique la saine pratique des sports et, surtout chez les jeunes, à Marles, le football et la course à vélo sur route, en attendant la construction d’un parc de sports, comptent de nombreux amateurs. Un vieux jeu artésien, pratiqué par l’une des vieilles sociétés marlésiennes , est celui du jeu de paume et de la balle au tamis; depuis 1892 sur la place de l’église, transformée en cours, nos sportifs, le dimanche, au beau temps, s’en donnent à coeur joie. La gymnastique suédoise est enseignée par deux groupements où la jeunesse peut prendre d’utiles leçons pour se développer les muscles.

Il est regrettable que les besoins intellectuels, qui élèvent et ennoblissent l’homme, ne soient pas à la même échelle que les besoins de détentes de cette corporation. Il est regrettable de constater la lenteur avec laquelle la masse ouvrière se porte vers les choses de l’esprit; il est vrai qu’elle est très peu guidée, dans cette voie, et, dès que l’enfant a quitté l’école, il n’existe pratiquement plus rien pour lui permettre de maintenir et parfaire ce qu’il y a appris. Seule la musique s’est développée; le nordiste aine la musique autant, si ce n’est plus, que l’homme du Midi, et à Marles, en 1929, sous l’effort de la municipalité, s’est créée la “Fanfare Municipale”.

La vie sociale et corporative a été la source du mouvement mutualiste qui anime tout le bassin minier et Marles n’est pas en reste sur ses voisins: les ouvriers réunis en sociétés de secours moyennant une minime cotisation mensuelle, s’assurent une aide en cas de maladie.

Le travail, qui à Marles n’est pas un vain mot et se présente sous une de ses formes les plus frappantes, a lui aussi nécessité, afin de s’adapter à la vie moderne, d’importantes sections syndicales affiliées aux syndicats du Pas-de-Calais. L’on comprend qu’une puissante corporation comme celle des mineurs, occupés dans une industrie toujours en évolution, ait matière à revendications.

Afin de faire ressortir le caractère de la laborieuse cité qu’est Marles-les-Mines et pour lui créer sa marque distinctive et individuelle, le Conseil Municipal, dans sa séance du 11 Mai 1941, a adopté des armoiries qui par leur composition, allient le passé au présent et forment un résumé concret de l’Histoire de Marles. En voici la description héraldique:

Portant: “D’azur à deux léopards d’or adossés et accroupis la queue passée en sautoir qui sont les anciennes armes du comté de Marles.”

Tenant: “En un cartouche orné de feuilles de fougères – qui rappellent la houille – et timbré d’une couronne murale à quatre créneaux; le cartouche portant à la base de l’écu les attributs du mineur: pioche, en sautoir avec une hache, la lampe du mineur suspendue au croisement, le tout surmonté de la barrette traditionnelle de la corporation minière.” (1)

(1) Note de l’auteur: Cet additif, concernant les armoiries de la Ville de Marles, a été inséré au texte de mon livre en Mai 1941, avant son impression. Le dessin de ces armoiries est reporté sur la couverture et sur la feuille de tête de ce volume.

Et voici terminé le long pèlerinage à travers les temps; nous espérons, cher lecteur, avant de clore ce livre, avoir réussi à te donner, par cet essai d’histoire, une idée de ce que fut Marles et t’aider à suivre la vie de ce village depuis ses premiers temps jusqu’à nos jours. Vie bien longue que tu ne connaissais pas. Plus on connaît quelqu’un, plus on est à même de l’apprécier. Puissions nous t’avoir appris à mieux l’aimer et ensemble souhaitons que Marles-les-Mines, au labeur intense, ait un jour une figure digne de son travail pour le mieux être et la prospérité de ses enfants qui l’aimeront doublement parce qu’il est le sol natal, où s’enlacent les racines familiales, et qu’il est aussi le père nourricier.

Debut du Livre