Grandes Dates de l'histoire
Source:
Histoire de la Flandre ¦  Les Grands Hivers ¦  La guerre de 1708-1710 ¦  Hiver 1710, curé d'Ecques ¦ 

Histoire du Nord-Pas de Calais ¦  Hivers Rigoureux, Cambrai ¦  Batailles de Tourcoing en 1792 ¦ 

PAGE PRINCIPALE
Quelques Dates dans l'Histoire de la Flandre
Source: Centre de Recherche Généalogique Frandre Artois
Auteurs: Lysiane Varlet / Didier Landron
Page: http://www.crgfa.org/histo.htm
  • 1252 : les oeufs pouvaient cuire dans le sable.
  • 1303 : le Rhin, le Danube, la Loire, la Seine étaient à sec.
  • 1393 : canicule, les oiseaux tombaient morts de tout côté.
  • 1426 : peste.
  • 1596 - 1603 : peste.
  • 1600 : Hiver très rigoureux
  • 1602 : Tremblement de terre en Belgique et aux Pays-Bas
  • 1606 : Chasse aux sorcières, nombreuses exécutions - Un enfant sur deux est mis à mort en Belgique.
  • 1607 - 1608 : Hiver très rigoureux
  • 1609 : Guerres - Inondations
  • 1613 : Invasion de sauterelles en Belgique
  • 1615 - 1617 : Sécheresse, famine, épidémie de peste
  • 1617 - 1618 : La peste à Anvers, Enghien, Lille, Douai (7000 victimes)
  • 1635 - 1637 : peste.
  • 1646 : 58 jours de chaleur extenuante.
  • 1709 : mois de Janvier exceptionnellement froid.
  • 1718 : les rivières se desséchent, une seule pluie en 9 mois.
  • 1740 : 3 mois de gelée qui a fait mourire tous les scorions et prèsque tous les bleds
Les Grands Hivers
Source: Textes tirés de "Recueil de données statistiques relatives à la climatologie de la France" de J. Sanson, 1945
  • 763-764. Hiver très rigoureux au cours duquel la mer fut gelée sur nos côtes. Dans l'intérieur de la Gaule, des froids extraordinaires furent signalés du début d'octobre 763 à la fin de février 764. En certaines contrées de notre pays, il serait tombé, au dire des historiens, jusqu'à 10 m de neige.

  • 821-822. Tous les fleuves d'Europe, en particulier la Seine, l'Elbe et le Danube furent pris par les glaces pendant plus d'un mois. "Les plus grandes rivières de la Gaule et de la Germanie furent tellement glacées que, pendant l'espace de trente jours et davantage, on y passait par dessus à cheval et avec des charrettes".

  • 1073-1074. Fortes gelées du début de novembre jusqu'au 15 avril, accompagnées d'un vent de Nord violent et desséchant. "Les moulins ne pouvant fonctionner par suite de la prise des fleuves et rivières, l'armée d'Henry IV, empereur d'Allemagne, souffrit cruellement du manque de farine et, par suite de pain."

  • 1114-1115. Hiver terrible en Bretagne de même qu'en Angleterre. "La mer gela dans la Manche à quelque distance des côtes, et les pierres les plus grosses se fendirent avec éclat."

  • 1124-1125. Froids extraordinaires avec chutes de neige abondantes en France, Allemagne et Italie. "Dans les rivières, la glace était si épaisse et si solide qu'elle supportait les voitures chargées ; les chevaux circulaient sur le Rhin comme sur la terre ferme. Ces intempéries se prolongèrent tellement que les arbres ne prirent leurs feuilles qu'en mai."

  • 1218-1219. Dans le centre de la France, l'hiver fut si rude et si long que par trois fois la Loire, la Seine et la Vienne se trouvèrent suffisamment gelées pour qu'elles puissent être traversées sur la glace."

  • 1233-1234. Hiver très rigoureux dans l'extrême Est de la France et en Italie. Le Rhône et le lac de Zurich furent congelés. Des voitures chargées purent arriver de la terre ferme jusqu'à Venise en passant sur la glace.

  • 1235-1236. Toutes les rivières furent prises par la glace, dont la débâcle entraîna la chute des ponts de Saumur et de Tours.

  • 1302-1303. en décembre 1302, froids exceptionnels dans l'Est et le sud-Est du pays, surtout vifs du 26 décembre au 6 janvier. Le Doubs, le Rhin et le Rhône furent gelés."En leurs lits, on trouvait mort les gens par angoisse de froid."

  • 1315-1316. L'hiver se montra si rigoureux en France, en Allemagne et en Angleterre, depuis le début de décembre 1315 jusqu'à Pâques 1316, qu'il provoqua une famine générale. "On était obligé, lit-on dans l'Histoire d'Angleterre de Rapin de Thoyras, de cacher les enfants avec un soin extrême, si on ne voulait les exposer à être dérobés pour servir d'aliments aux larrons."

  • 1324-1325. Hiver très rigoureux dans le Nord de la France. La Seine gela deux fois, et au cours de la débâcle, les ponts de bois de Paris furent emportés.

  • 1363-1364. Dans le centre et le midi de la France, l'hiver fut très long et ne se termina qu'à la fin de mars : à Paris, on compta 14 semaines consécutives de fortes gelées durant lesquelles le sol resta couvert de neige. Le lac de Zurich, le Rhône et le Rhin furent gelés jusqu'à une grande profondeur. La Loire étant gelée "la ville de Tours employa 38 hommes pour rompre les glaces de la Loire afin d'empêcher les assiégeants de passer."

  • 1407-1408. En Angleterre, en Allemagne et en France, cet hiver fut un des plus rudes du Moyen Age, et il occasionna la destruction d'un nombre considérable d'arbres fruitiers et de vignes. Il se prolongea du 10 novembre au 31 janvier et du 15 février au 10 avril. On lit dans les Registres du Parlement : "La St Martin dernière passée, il y eu une telle froidure que nul ne pouvait besogner. Le greffier même, bien qu'il eût près de lui du feu en une pellette pour empêcher l'encre de son cornet de geler, voyait l'encre se geler en sa plume de trois mots en trois mots, et tant que enregistrer ne pouvait." Par ailleurs Félibien écrit : "tous les annalistes de ce temps là ont pris soin de remarquer que cet hiver fut le plus cruel qui eut été depuis plus de 500 ans. Il fut si long qu'il dura depuis la St Martin jusqu'à la fin de janvier et si âpre que les racines des vignes et des arbres fruitiers gelèrent. Toutes les rivières étaient gelées et les voitures passaient sur celle de Seine à Paris. On y souffrait une grande nécessité de bois et de pain, tous les moulins de la rivière étant arrêtés et l'on serait mort de faim dans la ville sans quelques farines qui y furent apportées des pays voisins." A Paris, durant 66 jours les gelées atteignirent une intensité exceptionnelle : "Le dimanche après l'Epiphanie les gens allèrent ribber et chouller en traversant la Seine d'un côté à l'autre."

  • 1419-1420. hiver rude en France avec beaucoup de neige. Les loups pénétraient jusque dans les faubourgs de la capitale, qui se trouvait alors aux mains des Anglais.

  • 1434-1435. Hiver très long, appelé en Angleterre la grande gelée car il s'y prolongea du 24 novembre au 10 février : "Dans le Nord, il neigea près de 40 jours consécutifs, la nuit comme le jour". De nombreux lacs et fleuves furent gelés. Les plus lourdes voitures traversèrent la Seine à Paris et la Moselle à Metz. "L'eau qui écoulait des linges mouillés placés devant le feu pour sécher gelait en tombant."

  • 1442-1443. C'est surtout dans le Midi que cet hiver fut remarquable. "Les rivières du pays de Gascogne, du Languedoc et du Quercy gelèrent si fort que nul ne pouvait y aller ni à pied ni à cheval par suite des neiges qui étaient chutes sur la terre." Les chroniques de l'époque relatent qu'en cette année 1442 " la reine de France, Marie d'Anjou, épouse du roi Charles VII, étant en la ville de Carcassonne, y fut assiégée par les neiges hautes de plus de 6 pieds par les rues et fallut qu'elle s'y tint l'espace de trois mois, jusqu'à ce que M. le Dauphin, son fils, vint la quérir et la conduisit à Montauban où était le roi son père." De son côté, en effet, Charles VII avait été contraint à passer l'hiver à Montauban, depuis Noël 1442 jusqu'à la fin de février 1443, sans pouvoir, en raison des rigueurs de la saison, sortir de la ville.

  • 1480-1481. L'hiver fut très froid et très long, car il se prolongea pendant plus de 6 mois. La Seine, l'Oise, la Marne et l'Yonne furent gelées. En Bretagne, des gelées d'une exceptionnelle intensité se produisirent de Noël 1480 à la fin de février 1481. Les vignes périrent en grand nombre dans l'Est : dans certaines contrées, "on coupait le vin avec la hache et la cognée et on le vendait au poids".

  • 1507-1508. hiver rigoureux dans le Midi. Le jour de l'Epiphanie, il tomba à Marseille près d'un mètre de neige (3 pieds).

  • 1534-1535. L'hiver fut rude dans le Massif Central. "Le Lot gela en janvier et on pouvait le traverser sans danger."

  • 1543-1544. "L'hiver fut si rigoureux en Bretagne que la plupart des plantes gelèrent jusqu'à la racine." Dans le Nord du pays, le froid fut si vif en décembre et au début de janvier qu'il fallait couper le vin dans les muids à coup de hache et le vendre au poids.

  • 1552-1553. L'hiver fut dur dans le Nord et l'Est. Lors du siège de Metz par Charles Quint, on fut obligé de couper les jambes à de nombreux soldats transis par le froid.

  • 1564-1565. A Paris, les grands froids durèrent de la fin de décembre 1564 jusqu'au 20 mars 1565. Sur la Somme gelée, "on établit des loges où il se vendait des vivres comme en plein marché". En Provence, les oliviers périrent en grand nombre et, à Arles, le Rhône fut pris dans toute sa largeur. Partout la neige tomba en abondance, en particulier dans l'Aude où les chutes se prolongèrent pendant plus de 8 jours et dans la Vendée où par places son épaisseur atteignit 6 pieds.

  • 1568-1569. En décembre 1568, toutes les rivières de France furent prises par les glaces. Le froid reprit ensuite en février mars et avril. En Vendée, les rigueurs de cet hiver s'y firent sentir "de Noël 1568 à la St Vincent 1569". Devant Bordeaux "la mer gela et la glace y était de la hauteur d'un homme". En Provence, de nombreux figuiers et oliviers furent tués par ces gelées. Le 19 décembre, les rigueurs de l'hiver obligèrent le duc d'Anjou à abandonner le siège de Loudun.

  • 1570-1571. L'hiver fut si rude de la fin de novembre 1570 à la fin de février 1571 que, pendant ces trois mois, les rivières restèrent suffisamment gelées pour supporter tous les charrois : le 10 mars, la Meuse et le Rhin étaient encore pris. Un grand nombre d'arbres fruitiers furent détruits par ces froids, même dans le Languedoc.

  • 1594-1595. Hiver rigoureux du début décembre jusqu'à la mi-janvier. Le froid reprit le 13 avril avec une intensité aussi grande qu'en décembre, ce qui occasionna à Paris beaucoup de morts subites, principalement chez les femmes et les petits enfants : à cette même date, de nombreuses hirondelles tombèrent mortes de froid. Toutes les rivières de l'Europe occidentale et centrale, de même que les lagunes de Venise, furent prises fortement.

  • 1607-1608. Appelé longtemps le grand hiver, car de la mi décembre 1607 jusqu'à la mi mars 1608 les rigueurs d'un froid intense se firent sentir sur toute l'Europe septentrionale et occidentale. Le Rhin fut pris depuis son embouchure jusqu'en amont de Cologne. "Devant Anvers, l'Escaut gela si fort que l'on y bâtit dessus plusieurs tentes et pavillons où s'y vendaient toutes sortes de victuailles : les habitants d'Anvers y menaient banqueter leur femme et leurs enfants." Le 10 janvier, le vin gela dans le calice à l'église Saint-André-des-Arts de Paris, et , écrit l'Estoile, "il fallut chercher un réchaud pour le fondre". En Champagne, "le vin gelait sur les tables, quelles que proches du feu qu'elles fussent". Dans l'Est, de nombreux voyageurs périrent dans les neiges.

  • 1615-1616. en cet hiver, le roi Louis XIII revenait de Bordeaux où son mariage avait été célébré et se rendait à Paris avec sa nouvelle épouse. L'intensité du froid fut telle que, dans le régiment des Gardes composé de 3000 hommes formant l'escorte royale, plus de 1 000 périrent au cours du voyage : aussi la Cour dut-elle s'arrêter à Tours, car, dit le Mercure Français, "le froid fit mourir tant de valets et serviteurs des princes et seigneurs qu'ils furent contraints, étant à Tours, de faire maison neuve". Des historiens rapportent qu'en certains lieux de la Sarthe, l'épaisseur de la couche de neige atteignait la hauteur d'un homme. A Paris, la Seine fut gelée du 1er au 30 janvier, et, lors de la débâcle, un côté du Pont Saint-Michel se trouva renversé.

  • 1620-1621. Hiver très long, avec gelées particulièrement rudes de la fin de janvier à la fin de février. En ce dernier mois, la mer fut par les glaces à Dunkerque. Le port de Calais fut gelé, de même que l'Escaut. Les froids furent également très vifs en Provence, et les glaces des lagunes de l'Adriatique emprisonnèrent la flotte vénitienne.

  • 1640-1641. Dans le Massif Central, cet hiver "le plus terrible qui ait été de la souvenance des vivants" se prolongea du début d'octobre jusqu'au mois de mai.

  • 1657-1658. Les rigueurs de cet hiver se firent sentir dans toute l'Europe. A Paris, le mois de janvier et le début de février 1658 furent extrêmêment froids et la Seine fut gelée du 1er au 21 février. Dans le Massif Central, "il y eu si grand froids que de mémoire d'homme on ne vit tant de glace dans le Lot". Cet au cours de cet hiver que Charles X, roi de Suède, fit traverser le Petit Belt sur la glace par toute son armée, y compris le cavalerie, l'artillerie, les caissons...

  • 1659-1660. Il y eut deux séries de très fortes gelées, la première de Noël à la mi-janvier et la seconde en février. "Cette froidure surpassa, non seulement celle du grand hiver 1607-1608, mais aussi l'industrie et l'expérience des plus grands éventeurs, puisqu'elle purifia le butin et les maisons des pestiférés de la ville incomparablement mieux qu'ils ne l'avaient fait avec leurs feux et leurs parfums." Le Rhône fut gelé.

  • 1676-1677. A Paris, la Seine resta gelée du 9 décembre au 13 janvier, soit 35 jours consécutifs. Pendant 3 semaines de ces deux mêmes mois, on traversait, en Belgique, la Meuse sur la glace.

  • 1683-1684. Des froids rigoureux se firent sentir, surtout au mois de janvier

  • 1684. Le long des côtes de l'Angleterre, de Hollande et de France, la mer fut gelée sur une étendue de plusieurs milles au point que, pendant plusieurs semaines, aucun bateau ne put sortir des ports ou y rentrer : sur la Tamise même, qui resta gelée du 23 décembre au 7 février, on installa une foire qui put subsister pendant une quinzaine. D'après les écrivains du temps, le tiers des campagnes voisines de Tours mourut de faim au cours de cet hiver. Dans le Midi, il tomba des quantités de neige extraordinaires.

  • 1708-1709. "Le lundi 7 janvier 1709, lit-on dans une chronique de l'époque, commença une gelée qui fut ce jour-là la plus rude et la plus difficile à souffrir : elle dura jusqu'au 3 ou 4 février. Pendant ce temps là, il vint de la neige d'environ un demi-pied de haut : cette neige était fort fine et se fondait difficilement. Quelques jours après qu'elle fût tombée, il fit un vent fort froid d'entre bise et galerne (c'est-à-dire d'entre N et NW) qui la ramassa sur les lieux bas, ils découvrirent les blés qui gelèrent prèsque tous". Les céréales manquèrent, en effet, dans la plus grande partie de la France, et il n'y eu guère qu'en Normandie, dans le Perche et sur les côtes de Bretagne qu'on pût juste récolter la quantité de grain nécessaire pour assurer les semences ; aussi dans la région parisienne le prix du pain atteignit-il, en juin 1709, 35 sous les neuf livres au lieu de 7 sous, prix ordinaire. De nombreux arbres furent gelés jusqu'à l'aubier, et la vigne disparut de plusieurs régions de la France. Du 10 au 21 janvier, la température sous abri se maintint à Paris aux environs de -20°, avec des minima absolus de -23.1° les 13 et 14 janvier ; le 11, le thermomètre s'abaissa jusqu'à -16.1° à Montpellier et -17.5° à Marseille. L'hiver de 1709 fit ressentir ses effet sur une grande partie de l'Europe. L'Ebre, la Garonne, le Rhône et la Meuse gelés, mais la Seine resta libre ; au début d'avril, la Baltique était encore couverte de glaces. Aux dires de Réaumur et de Lavoisier, on n'avait jamais encore observé en France de froids aussi rigoureux que ceux de 1709.

  • 1715-1716. Hiver froid et très neigeux du 20 décembre au 31 janvier. A Paris, -20° le 22 janvier. En Savoie la neige avait 20 pieds d'épaisseur : il en était de même en Alsace.

  • 1728-1729. Hiver long et rude, en particulier du 24 décembre au 22 janvier et du début mars à la mi-avril. En Poitou, l'encre gelait dans les plumes, même dans les pièces chauffées. En Provence, les oliviers périrent. A Paris, le thermomètre s'abaissa jusqu'à -15°. Le mois d'avril fut marqué par de fortes chutes de neige.

  • 1739-1740. "Le nom d'année du grand hiver est devenu propre à 1709, écrivait Réaumur dans les Mémoires de l'Académie des Sciences ; celui de l'année du long hiver est dû à aussi bon titre à 1740." En France la saison froide dura du mois d'octobre 1739 jusqu'à mars 1740 ; à Paris on compta pendant ce temps 75 jours de gelées dont 22 consécutifs. Les gelées de 1740 furent moins rigoureuses que celles de 1709, mais la neige tomba en beaucoup plus grande abondance en janvier et février. Grâce à cette dernière circonstance, les blés se trouvèrent protégés et au début de juin ils présentaient une magnifique apparence. Malheureusement la récolte fut compromise par les froids pluvieux de l'été 1740, qui présenta une température si basse qu'on put écrire que dans la région parisienne "il avait gelé en 1740 pendant tous les mois de l'année".

  • 1775-1776. Très rude dans le Nord, cette saison ne présenta par contre aucune anomalie remarquable dans le Centre et le Midi. D'après la description d'un contemporain, "l'embouchure de la Seine sur une largeur de plus de 8000 mètres, se montra, dès le 29 janvier 1776 et les jours suivants, toute couverte de glaces, ainsi que cette partie de la mer comprise entre la baie de Caen et et le Cap de la Hève, en sorte que du Havre, la mer paraissait couverte de glace jusqu'à l'horizon ; cette glace était rompue par le flux et le reflux, ce qui donnait à notre mer l'apparence de la Baltique". Les fortes gelées commencèrent en France dans la nuit du 8 au 9 janvier et durèrent jusqu'au début de février. A Paris, la Seine fut entièrement gelée du 25 janvier au 6 février. Le minimum absolu de température atteignit -17.2° le 29 janvier à Paris et -22.5° à Nancy le 1er février, mais la couche de neige, qui dépassait 4 pouces d'épaisseur, permit à de nombreux végétaux de résister à ces gelées exceptionnelles.

  • 1783-1784. C'est surtout dans le Nord de la France que cet hiver fit sentir ses rigueurs depuis le début de novembre jusqu'en avril, et la neige y tomba avec une telle abondance entre le 26 décembre et le 17 février que la circulation fut fréquemment interrompue. Le 30 décembre 1783, le minimum thermométrique à Paris s'abaissa jusqu'à -19.1° et dans la capitale on enregistra 69 jours de gelée consécutifs. La terre fut gelée jusqu'à 65 cm de profondeur.

  • 1788-1789. L'Europe entière subit les rigueurs de ce remarquable hiver, principalement de la fin de novembre 1788 à la mi-janvier 1789. A Paris, où la Seine resta gelée du 26 novembre au 20 janvier, on compta cinquante six jours de gelée consécutifs avec un minimum absolu de -21.8° le 31 décembre 1788. Le Rhône fut pris à Lyon, la Garonne à Toulouse, de même que le Rhin, la Tamise et le lac Léman. La masse des glaces intercepta les communications entre Calais et Douvres et les navires se trouvèrent bloqués dans les ports de la Manche : on traversait à pied et à cheval le port d'Ostende. A Marseille, les bords du bassin étaient couverts de glace. Au moment du dégel, les blés apparurent très verts et très propres, car la neige qui avait été très abondante les avait protégés et les mauvaises herbes s'étaient trouvées en grande partie détruites. .

  • 1794-1795. Deux périodes de gelée intense : la première de la mi-décembre à la fin de janvier et la seconde de la mi-février à la fin de mars. A Paris, il y eut quarante-deux jours de gelée consécutifs et la Seine fut gelée du 25 décembre au 28 janvier : le 23 janvier le thermomètre descendit à -23.5°. C'est au cours de cet hiver que la cavalerie de Pichegru s'empara de la flotte hollandaise bloquée par les glaces dans le Zuydersée." Le Zuydersée était gelé, raconte Thiers ; nos escadrons traversèrent au galop ces plaines de glace, et l'on vit des hussards et des artilleurs à cheval sommer comme une place forte ces vaisseaux devenus immobiles et qui se rendirent à ces assaillants d'une espèce si nouvelle".

Notes du Curé de Cambrin sur la guerre de 1708-1710
Source:
  • Que s'est-il passé vers les années 1710 dans la région de Saint-Omer? C'est l'époque de la Guerre de succession d'Espagne : Lille 11/07/1708, Malplaquet 11/09/1709, Denain 24/07/1712.

  • La lecture du curé de Cambrin donne quelques informations pouvant donner quelques pistes ! Cambrin se trouve sur la route entre La Bassée et Béthune

  • "L'an de grace 1708 dans le courant du mois de novembre est décédé en cette paroisse Mathieu Caron agé aux environ de 52 ans, marié à Marguerite Myon, il fut inhumé dans le cimetière de ce lieu par les paysans, moy étant réfugié dans la ville de Béthune, ne pouvant sortir à cause des courses journalières des Hollandois en ce quartier, nous lui avons fait ...."

  • " L'an de grace 1708 quelques jours après la mort du précédent est trépassé en cette paroisse Pasquier Beugnier, réfugié chez Ferdiand Marischal, son beau fils, agé aux environ de 80 ans, son corps fut inhumé dans le cimetère de ce lieu par les paysans ayans encor osé sortir de Béthune, ou estos réfugié en raison des mauvais traitements que l'on recevoit tous les jours des troupes Hoolandoises et Angloises après la rebellion de la ville de Lille, ses funérailles luy furent fait dans la fuite."

  • "Le ving quatriemme jour d'aoust mil sept cens et dix, feste de la saint barthelemy aposthume, un convoy de chariots chargé de poudre passant par La Bassée pour être conduit au siège de Béthune, un de ces tonneau, ayant commencé à filer dessus les pavés du grand marché, le fer d'un pied de cheval fit feu dessus le pavé et fit sauter toute la poudre, et de plusieurs autres suivants, ce qui causat en même temps un fracas épouvantable dessus la place et emporta plus de cens personnes de la ville et plusieurs dont on ne sait pas le nom, quelques uns furent brûlés et d'autres sont morts depuis"

  • Cet accident relaté par le curé de Cambrin se déroula en fait au beau milieu du bourg de La Bassée. Il n'existe plus de registres avant 1737 à La Bassée, mais d'après plusieurs sources, cet accident aurait fait entre 150 et 250 vicitmes, pratiquement toutes civiles, dans la populationde La Bassée. Le curé de La Bassée, lors de mariages de jeune gens après 1737 (plus de registres avant cette date), parle encore de "jenue homme ou de jeune fille orphelins après le terible accident de 1710" Je descends moi-même d'un couple où la jeune fille est dite "orpheline dès son plus jeune age depuis la mort accidentelle de ses parents en 1710 lors du passage des Hollandois en cette ville"

  • Le curé de Cambrin a écrit: "le 29 septembre 1710 s'est rendu aux Hollandois, après un siège de trois semaines, la ville de Saint-Venant". " le huitième de novembre 1710 s'est rendu aux Hollandois et après un siège de deux mois la ville d'Aire elle fut vaillement défendue par Mgr de Gabriant"
Histoire du Nord-Pas de Calais
Source: Livre de Paul Joanne edition 1909 Hachette
Géographie du Pas de Calais 1892 d'Adolphe Joanne
  • A l’époque celtique, le département du Pas-de-Calais était occupé par les tribus belges des Morins et des Atrébates. Les Morins couvraient les hautes collines du Boulonnais, avaient des établissements maritimes à l’embouchure de la Liane, près de laquelle était Gesoriacum (nom Gaulois de Boulogne) et ont laissé leur nom aux marais (moërs) de la vallée de l’Aa, qui formait un vaste golfe jusqu’à Sithiu ( Saint-Omer). Ils s’étendaient même au-delà et se confondaient, dans les Flandres, avec les Ménapiens. Les Atrébates habitaient les vallées de la Scarpe et des autres affluents de l’Escaut.

  • Les uns comme les autres d’ailleurs luttèrent avec énergie contre les Romains. Ils entrèrent avec ardeur dans les ligues formées par les peuples belges pour arrêter le conquérant Jules César (57 avant J.C). Les Morins, qui pouvaient armer 25000 hommes, luttèrent à la fois sur terre et sur mer. Ils joignirent leurs vaisseaux à ceux des populations de la presqu’île du Cotentin et de la presqu’île de Bretagne (56 av. J.C). Mais les lourds vaisseaux gaulois furent dispersés par les galères rapides des Romains. Jules César, qui avait apprécié la situation avantageuse de la Morinie, utilisa les ports de ce pays et y rassembla la flotte avec laquelle il se disposait à franchir la Manche pour descendre dans la Grande-Bretagne.

  • S’embarqua-t-il à Wissant ou à Boulogne ? Faut-il placer le port Itius, que mentionnent César et Strabon, dans l’une ou l’autre de ces villes ? Cette question a soulevé parmi les érudits et les archéologues autant de discussions peut-être que celle de l’emplacement d’Alise : on formerait une véritable bibliothèque avec les Mémoires et ouvrages écrits à propos du Portus Itius. Contentons nous de dire que le savant auteur de la Géographie de la Gaule Romaine, M.E.Desjardins, après avoir résumé et pesé tous les arguments produits de part de d’autre, s’est prononcé pour Gesoriacum (Boulogne), en prouvant que le port naturel de cette ville se prolongeait par la Liane jusqu’au Pont de Briques en amont de Boulogne. Il explique les changements apportés par les alluvions dans le lit de la Liane et pense que ce fleuve avait alors une largeur et une profondeur triples de celles qu’il présente de nos jours. ; Ce qui permettait aux navires de le remonter sans difficulté jusqu’à Isques, c’est-à-dire jusqu’à 7 kilomètres de son embouchure actuelle.

  • Les Atrebates, comme les Morins, s’étaient soumis à César, et leur chef Commius avait même, comme presque tous les autres chefs de la Gaule, suivi le général romain en Bretagne. Mais bientôt Commius travailla à soulever ses compatriotes et joua un rôle brillant dans la dernière guerre de l’indépendance gauloise (52) ; il fut l’un des principaux chefs de l’immense armée gauloise qui vint attaquer le camp des Romains devant Alise et qui ne se retira défaite qu’après plusieurs jours de combats acharnés. Malgré le désastre de’Alise, Commius ne désespèra pas. Errant de forêt en forêt, il se recomposa une petite armée, qui toutefois ne lui permit de faire aux légions romaines qu’une guerre de partisans incessante et meurtrière. Obligé à la fin, de demander la paix, mais lié par le serment qu’il avait prononcé de ne plus se trouver face à face avec un Romain que sur le champ de bataille, il traita par des intermédiaires et rentra dans ses forêts pour n’en plus sortir.

  • La civilisation romaine séduisit bientôt les Morins et les Atrébates, qui rivalisèrent avec les autres peuples de la Gaule dans l’industrie et les arts. Les ports des Morins devinrent rapidement florissants, par suite du commerce qui s’établit entre la Bretagne et la gaule. L’empereur Caïus Caligula vint y donner le triste spectacle de sa folie. Claude, plus sérieux, partit de Gesoriacum pour se rendre en Bretagne. Cette ville changea son nom au quatrième siècle, contre celui de Bononia. La contrée avait encore un port à Quentavicus (aujourd’hui Etaples), sur la Canche. Les Atrébates se livrèrent plutôt à l’industrie. Les étoffes d’Arras devinrent renommées, et une insurrection ayant éclaté dans les Gaules, l’empereur Galien s’écria en raillant ses courtisans de leur frayeur : " La République est-elle en danger de périr, si la laine des Atrébates vient à lui manquer ? "

  • Le christianisme paraît dans la Morinie et l’Atrébatie au troisième et quatrième siècle. Saint Victorin, Saint Fuscien et Saint Victrice le préchèrent à Boulogne. Le plus célèbre apôtre des Gaules, Saint Martin, évêque de Tours, parcourut à plusieurs reprises le pays à la fin du quatrième siècle. Enfin, après Saint Maxime, Saint Vaast acquit une grande popularité et devint évêque d’Arras en 500. Saint Eloi et Saint Omer achevèrent la conversion du pays.

  • Les pays qui forment aujourd'hui, le département du Nord furent habites des l'époque préhistorique par des populations qui y ont laisse des traces de leur passage dans le domen de HAMEL, dans les PIERRES-JUMELLES de CAMBRAI et les menhirs de l'ECLUSE, de SARS-POTERIES et de SOLRE le CHATEAU.Suivant une opinion autrefois generale, naguere abandonnee, aujourd'hui reprise par un grand nombre de savants, ces populations ne seraient autres que les GAULOIS eux memes.

  • A l'arrivée de César, le territoire était occupé par deux puissantes nations appartenant à la race belge, plus belliqueuse et moins civilisée que les autres races celtiques :l aussi fit-elle l'opposition la plus acharnée aux armées romaines. Ces deux nations étaient les MORINS, au nord-ouest, et les NERVIENS, au sud-est. Les premiers s'étendaient sur le département actuel du Pas de Calais, où ils avaient leur capitale TARVANNA ou TEROUANNE, et leur ville de commerce BONONIA ou GESSORIACUM, le principal port de la GAULE sur la Manche.; dans le département qui nous occupe, ils ne possédaient guere que DURONUN (ETROENGT), DUACUM ( DOUAI et VIRIVIACUM ( WERVICK), simples bourgades, dont les deux dernières sont meme posterieures à l'occupation romaine. Les Nerviens, plus nomades, ne paraissentg pas avoir eu de centre fixe avant le temps d'Auguste; tout ou moins BAGACUM ou BAVAI, leuir capitale et CAMERACUM ou CAMBRAI, n'apparaissent pas avant le premier siècle de notre ère. FANUM MARTIS ou FAMARS est certainement d'origine romaine, comme l'indique son nom, formé de deux mots latins signifiant "Temple de Mars". N'ayant point de villes à défendre, les Nerviens tinrent la campagne en l'an 57 avant Jesus Christ, dès qu'ils se virent menacés par les premiers succès des Roamins. Avec les Morins eet quelques autres peuples, ils accoururent au secours des Suessins attaqués, mais la soumission de ceux-ci entraina celle de la plupart de leurs alliés; seuls avec les Atrébates et les Veromanduens, les Nerviens se replierent vers leurs foyers pour y organiser la résistance.

  • Sous la conduite de Boduognat, à qui de nos jours ANVERS a élevé une statue, ils attendirent l'envahisseur au bord de la Sambre. La rencontre eut lieu en l'absence du proconsul; la charge des barbares fut si imprévue et si vive que les légionnaires, d'abord culbutés, eussent été mis en pièces sans l'habitude qu'ils avaient de leurs manoeuvres; le combat fut bientôt rétabli, les Nerviens écrasés, et leur general fut trouvé parmi les morts. Leur courage arracha un cri d'admiration à leurs vainqueur, qui! se montra humain evers les femmes, les enfants et les vieillards qu'il trouva dans leur camp, mais ne put réussir à les dompter. Ils lui causèrent encore des embarras sérieux lors du second soulèvement de la Belgique en l'an 54, et plus tard envoyèrent 5000 hommes à Vercingétorix, assiégé dans Alésia.Ce furent leur dernier effort : lorsque les Bellovaques se soulevèrent trop épuisés pour leur venir en aide.

  • Dans la région qui environne CASSEL était etabli un petit peuple, les Ménapiens, qui se renforca, au temps même des campagnes de César, par l'immigration d'une de ses tribus qui habitait les bouches du Rhin et que les invasions des Germains, provoquées elles-mêmes par les incursions des Sueves, peuple puissant et tracassier, avaient forcé d'avancer à l'ouest. Les Ménapiens virent s'agrandir en même temps leur territoire aux dépens des Morins, et pour se mieux protéger désormais, ils batirent le MONT-CASSEL, la forteresse de CASTELLUM MENAPIORUM, dont la ville actuelle a retenu le nom, et qui fut dans les derniers temps de la dominations romaine le siège d'un commandement militaire.

  • Cambrai, alors, avait la préponderance politique et religieuse, que Bavai en décadence ne pouvait lui disputer, ni Cassel partager avec lui, les Ménapiens n'existant plus a l'état de cité. Aussi CAMBRAI fut il vivement disputé entre les Romains et les Francs. Clodion, qui s'en était emparé en 445, en fut chassé deux ans après par Aetius en 508,il appartenait, par droit de conquête sans doute, à un roitelet nomme Ragnacaire, parent de Clovis, qui le fit mettre à mort pour arrondir ses domaines.

  • Au commencement de la féodalite, l'antique pays des Ménapiens formait un comté appelé la Flandre (Flandria), et Nervie le comté de Hainaut ( Hannonia), dont une partie garda une existence distincte sous le nom de Cambresis. Des le temps de Charles le Chauve, la Flandre et le Hainaut sont deux fiefs puissants que les fortunes des mariages firent par deux fois passer aux mêmes mains. Les comtes de Flandre possederent le Hainaut de 1171 a 1280, le laisserent de 1280 a 1433 aux comtes de Hollande, et le reprirent en 1433 alors qu'ils étaient en même temps ducs de Bourgogne. Les capitales des deux comtes étaient hors de France: Mons pour le Hainaut, Bruges pour la Flandre. Néanmoins Bruges eut plus tard une rivale dans l'Ile ou Lille, qui, de simple chateau comtal, devint des le 14e siècle, sous la domination bourguignonne, le second centre administratif de la province, Cambrai, ou les évêques avaient exerce le pouvoir temporel des le temps des fils de Clovis, resta un fief ecclesiastique mais fut le premier, après une lutte energique et parfois sauvage, a conquérir ses libertes communales. Elles lui furent octroyées, quoique à regret, par l'évêque Godefroi, en 1227 ; Lille, huit ans plus tarde, obtint à son tour des comtes de Flandre une charte de privileges qui contribua au développement de son commerce et de son industrie. D'autres villes qui commençaient à prendre le rang qu'elles occupent aujourd'hui: Valenciennes, Douai, Orchies, Maubeuge, furent également dotées au 13e siècle, de franchises très étendues.

  • C'est depuis ce même 13e siècle, que la Flandre et le Hainaut commencent a être vivement disputés entre les français et les peuples voisins.? On voit d'abord un Ferrand comte de Flandre, refuser l'hommage à son suzerain et faire cause commune avec le roi d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne contre Philippe Auguste. Il ne s'agissait de rien moins que de démembrer ; cent mille hommes s'avançaient pour nous accabler.Philippe Auguste était numériquement plus faible de moitié, mais il y avait parmi les siens une force que les guerres intestines de la féodalite avaient assoupie et que le péril national réveillait: le patriotisme, sentiment nouveau qui éclatait surtout parmi les milices communales incorporées pour la premiere fois dans les armees françaises La Victoire de Bouvines, remportée près du village de ce nom, le 27 juillet 1214, excita dans la France une allegresse generale.

  • Malheureusement les guerres soutenues contre les Flamands un siècle plus tard eurent une cause moins honorable. Les Flamands, dont le commerce et l'industrie avaient besoin pour se développer de larges franchises se révoltèrent contre leur souverain. Le roi de France, en qualité de suzerain se crut oblige de soutenir son vassal jusque dans ses injustices; Philippe le Bel vient d'abord tailler en pièces les insurges à Mons en Pevele, en 1304, et 24 ans après, Philippe de Valois se prèsente avec une nouvelle armee pour les assieger dans Cassel, leur place la plus forte et qu'ils croyaient imprenable. Ils avaient peint sur une des portes, en temoignage de leur confiance, un coq avec cette inscription: "Quand ce coq chante aura Le roi Cassel conquetera" Malgre le silence du coq, Cassel fut "conquete" , et ses defenseurs punis de leur insolente bravade par le pillage de la ville. En 1382, nouvelle révolte, que le jeune Charles VI ecrase a Roosbecque, village aujourd'hui belge, ou il fait brillamment ses premieres armes.Vainqueurs, mais epuises eux mêmes par leurs victoires, les comtes de Flandre finirent par comprendre que de la tranquille prosperite de leurs sujets dependait leur propre richesse, et ils se montrerent moins durs aux bourgeois des villes et au peuple des campagnes.

  • Sous les successeurs de Charlemagne, les invasions des Normands, facilites par le voisinage de la mer, hatèrent la décadence de l'autorité royale et la sésorganisation du pays, où se formèrent un grand nombre de seigneuries. Le comté de Flandre, un des premeiers créées (865), par Beaudoin-Bras de fer, comprit tout d'abord, outre la Flandre ,le pays des Atrébates et des Morins. Cette partie du comté de Flandre se démembra elle-même en comtés de Boulogne et de Saint-Pol, comté de Guînes, sans parler du comté de Montreuil et de la baronnie d'Ardres. Le comté d'Artois fut détaché de celui de Flandre en 1191 et rentra pour quelques temps dans la maison de France. Philippe Auguste avait , en effet, épousé une nièce du comte de Flandre Philippe d'Alsace, Elisabeth de Hainaut, et reçu en dot l'Artois avec les cités d'Arras, d'Aire, de St Omer, d'Hesdin, de Bapaume. Après la mort de cette princesse (1190, Philippe garda l'Artois.

  • Le comté de Boulogne passa successivement dans différentes maisons, qui ne furent pas toutes amies des rois de France. Ainsi renaud de Dammartin, comte de Boulogne, se fit remarquer par son acharnement contre Philippe Auguste : il fut l'un des principaux chefs de la ligue formée contre ce prince par plusieurs seigneurs français aidés du roi d'Angleterre, de l'empereur d'Allemagne, du comte de Flandre. A la journée Bouvines, il combattit au milieu des Anglais et ne fut fait prisonnier quaprès une résistance opini¨tre. Un autre comte de Boulogne, Philippe Hurepel, fut encore le chef de la coalition formée contre la régente Blanche de castille pendant la minorité de Louis IX, dont cependant il était l'oncle. Les comtes de Béthune, de Saint Pol, prirent souvent part à ces luttes et se montrèrent jaloux de leur indépendance vis-à-vis des rois de France.

  • Ceux-ci toutefois s'appliquaient de plus en plus à affermir leur influence sur la vallée de l'Escaut, et Louis IX donna le comté d'Artois à un de ses frères, Robert (1237). Robert d'Artois périt à la bataille de Mansourah en Egypte (1250), victime de son aveugle intrépidité. Son fils Robert II d'Artois, héritier de la vaillance de son père triompha des Flamands à la bataille de Furnes en 1297, sous le règne de Philippe le Bel, mais il avait aussi hérité de la témérité paternelle et périt à la désastreuse journée de Courtrai (1302). Puis cette famille, issue de sang royal devint bientôt infidèle aux devoirs que lui imposait son origine : le petit-fils du vainqueur de Furnes, dépouillé du comté d'Artois par sa tante Mahaut, n'écouta que ses rancunes, se fit l'ennemi de Philippe de Valois et passa en Angleterre où il excita le roi Edouard III à revendiquer la couronne de France.

  • Les Anglais, maîtres de la Guyenne au midi, avaient déjà mis le pied au nord de la France, dans le voisinage de l'Artois même. Le roi d'Angleterre Edouard Ier avait épousé une princesse de Castille, Eléonore, héritière du Ponthieu. La possession de ce pays avait été reconnu aux rois anglais par un traité signé dans une des villes importantes de la contrée, à Montreuil(1299), traité d'une importance exceptionnelle, s'il en fut , car il réglait le mariage du fils d'Edouard avec Isabelle, fille de Philippe le Bel. Ce mariage allait donner aux rois anglais des droits à la couronne de France, droits qui eussent été sérieux sans la loi Salique et le patriotisme des Français, mis, en Artois peut-être plus qu'ailleurs, à une rude épreuve.

  • En effet, lros de l'invasion d'Edouard III, en 1346, après la désastreuse journée de Crécy, les Anglais se dirigèrent sur Calais. Cette ville était parvenue, au moyen-âge, grâce à son port, à un haut degré de prospérité : elle avait été admise au nombre des villes Hanséatiques ( La Hanse était une association des villes de commerce de la mer du Nord et de la mer Baltique). Ses marins avaient causé de grands dommages au commerce anglais,et le roi Edouard détestait les habitants de cette ville autant qu'il désirait avoir en sa possession un port à proximité de celui de Douvres, en Angleterre. Il vint mettre le siège devant Calais, et, pour montrer sa ferme volonté de ne point se retirer sans avoir triomphé, il fit construire une ville de bois destinée à abriter son armée. Grâce à l'émouvant récit de froissard, ce siège fameux est un des épisodes les plus dramatiques et les plus connus de l'histoire de France. Le dévouement d'Eustache de Saint Pierre, de Jean d'Aire, de Jacques, de Pierre de Wissant, de Jean de Fiennes et d'André d'Andres, sera éternellement cité comme un trait du plus noble patriotisme, malgré les critiques dont il a été l'objet , de nos jours, à Calais même.

  • Calais, Guines et le Ponthieu furent cédés aux Anglais par le traité de Brétigny en 1360, mais, sauf la ville de Calais quiq devait rester deux cent onze ans aux mains des étrangers, les autres pays furent repris, sous Charles V, grâce à la vaillance et à l'habileté de Du Guesclin. L'Artois, le Boulonnais, eurent beaucoup à souffrir de ces guerres, car leur territoire était le premier traversé par les armées anglaises venant de Calais.

  • Cependant les destinées de l'Artois allaient etre bien changees, et ce pays qui,depuis si longtemps, se regardait comme francais, allait par les consequences bizarres d'alliances raisonnables en apparence etre separe de la patrie francaise. La succession d'Artois avait ete en partie cause de la guerre de Cent ans. La meme succession fut aussi la causse de la gravite que cette guerre prit dans sa seconde periode. En effet, une serie d'alliances avait uni des les premieres annees du quatorzieme siecle les maisons d'Artois et de Bourgogne. Meme lorsque, en 1361, se fut eteinte, en la personne de Philippe de Rouvre, fils de Jeanne de Boulogne, la premiere maison capetienne de Bourgogne, l'Artois fut rattache a la seconde maison de Bourgogne, qui devait etre si redoutable a la maison de france. En effet, Marguerite II (neuvieme successeur de Mahaut d'Artois, devenue veuve de Louis de Creci, epousa en 1368, Philippe le Hardi, fils de Jean le Bon et chef de la nouvelle maison de Bourgogne. Ce qui etait plus grave encore, c'est que Marguerite possedait non seulement l'Artois, mais la Flandre, et la deuxieme maison de Bourgogne devenait ainsi maitresse de pays riches et importants au nord du royaume. Les princes de cette maison surent etablir et developper leur puissance dans les deux groupes d'etats qui constituaient leur domaine, et l'Artois se trouva ainsi oblige de suivre les destinees de cette famille devenue bientot ennemie de la maison de France.

  • Lorsqu'eclata entre la famille du duc d'Orleans et celle du duc de Bourgogne la rivalite qui, sous le nom de querelle des Armagnacs et des Bourguignons, troubla si profondement la France, l'Artois devint necessairement un des principaux theatres de la guerre. En 1414, Jean Sans-Peur eut a se defendre dans Arras contre une armee royale que commandaient les Armagnacs.Le pays fut horriblement ravage; les assiegeants faisaient des courses jusqu'a Saint Polo et incendierent les faubourgs de cette ville.Jean signa avec ses ennemis un accommodement qui fut le premier traite d'Arras, mais qui ne dura guere, car les hostilites ne tarderent pas a recommencer.

  • Le Roi d'Angleterre intervint cette fois et profita de nos discordes civiles pour renouveler les anciennes invasions. Henri V descendit en Normandie, a Harfleur (1415) ; mais, apres quelques mois de campagne, son armee ayant eu beaucoup a souffrir, il chercha a regagner Calais. Les chefs des Armagnacs, qui tenaient alors le gouvernement, se mirent a sa poursuite et l'atteignirent, en Artois, a Azincourt ( 25 Octobre 1415). La bataille s'engagea sur un terrain mou et effondre par les plues. Les Francais voulurent combattre a pied, comme a Poitiers, mais ils etaient si charges de leurs armures qu'a peine pouvaient ils se porter en avant: ils etaient serres en longues files et tellement presses que, sauf ceux du premier rang, ils ne pouvaient lever leurs lances pour frapper l'ennemi.La poussee qui partait des profondeurs de cette masse renversait ceux qui se trouvaient en premiere ligne. Arretes par l'ennemi, excites par les derniers rangs, les Francais s'etouffaient. Les archers anglais eurent beau jeu a tirer sur cette masse confuse. Jetant arcs et fleches, ils saisirent les pesantes haches qui pendaient a leur ceinture ou ces lourds maillets de plomb qui devenaient dans leurs mains des armes terribles. Ce fut un desastre epouvantable qui depassait ceux de Poitiers et de Crecy.

  • Bientot le duc de Bourgogne fut assassine au pont de Montereau (1419); alors le fils de Jean Sans Peur, Philippe le Bon, se jeta dans les bras des Anglais et ne se rallia a la cause francaise qu'en 1435 par le deuxieme traite d'Arras ( le plus important). On le vit alors, revenu a des sentiments patriotiques, prouver sa sincerite en allant mettre le siege devant Calais (1436), mais sans succes. Toutefois le fils de Philippe le Bon, Charles le Temeraire, trop ambiitieux, ne tarda pas a redevnir l'ennemi de la maison de France. I fut l'ame de toutes les ligues qui se formerent contre Louis XI : il voulait demembrer le royaume pour se rendre independant, et le roi ne fut delivre de cet adversaire redoutable qu'en 1477.

  • Grande fut la joie de Louis XI lorsqu'il apprit que Charles avait peri sous les murs de Nancy, et il se hata de mettre la main sur sa riche succession, car Charles ne laissait qu'une fille pour heritiere de ses immenses domaines. L'Artois etait une des partie les plus enviees de cette succession, et surtout des plus utiles pour reculer la frontiere vers le nord. Ne pouvant s'appuyer sur des droits incontestables comme pour la réunion du duche de Bourgogne, et sachant bien que l'Artois etait un fief feminin, Louis XI employa la force : il fit entrer ses troupes dans l'Artois et soumit rapidement la province. Mais la perfidie avec laquelle il avait agi vis-a-vis de la fille de Charles le Temeraire, Marie de Bourgogne, ne tarda pas a soulever de nouvelles difficultes. Les habitants d'Arras se revolterent contre le roi eet obligerent les Francais a un siege en regle. Confiants dans la solidite de leurs remparts, ils ne craignaient pas de les insulter. Ils avaient ecrit au-dessus d'une porte : < "Quand les souris mangeront les chats, Le roi sera seigneur d'Arras. Quand la mer, qui est grande et large, Sera à la Saint Jean gelee, On verra par-dessus la glace Sortir ceux d'Arras de la place. br>
  • Mais les Artesiens durent céder ; Louis XI voulut entrer dans la ville a cheval et par la breche, et ordonna de nombreux supplices. Puis, deux ans apres, comme les habitants d'Arras avaient averti les habitants de Douai d'une attaque préparée contre eux, Louis XI donna cours a sa colere jusqu'alors contenue : avec la rigueur tyrannique qui a fait fletrir la memoire de ce prince, il chassa de la ville d'Arras, tous les habitants, sans egard au sexe ni a l'age. Pour la repeupler, il donna l'ordre d'y envoyer des colons de toute la France, et pour arreter autant que possible la ruine du commerce, il fit venir des marchands de tout le pays; il avait efface le nom meme de la ville, voulant qu'elle s'appelat "Franchise" ( 1479)

Les hivers rigoureux
Source: l'Histoire de la ville de Cambrai et des abbayes, des châteaux-forts et des antiquités du Cambrésis de Eugène Bouly.
  • 1549 - « Le jour de St-Pierre 29e de juing on fit procession générale....et fut portée N.D. de grâce en priant Dieu pour les bien de la terre, car il fesoit si froit et se pluvoittous les mois de may, juing, que les blés ne sçavoient meurir, et depuis qu’on eu porté la belle Dame de grâce, il fit

  • 1564 - « Le XVI de décembre il commencha à geller, et continua si très fort qu’il gella en aulcunes boves et caves...et continua ladite gellée VII sepmaines et II jours, dont toutes les vignes furent gellées et fut faute de vin l’année suivante. »

  • 1606 - « La dite année, l’hiver fut si rude et la gelée si forte, qu’il avoit aux environs de cette ville des glaces qu’elles avoientdeux pieds et demi de profondeur. Et dura ladite gelée l’espace de six à sept semaine : et vous puis assurer que, mettant dans un vaisseau des eaux devant le feu, le millieu se glaçoit. Les puits qui n’étoient pas des plus profonds, l’eau y étoit glacée, et 15 jours après Paques, Il y avoit encore des glaçons qui avoient plus de deux pieds d’épaisseur. Les anciens de cette ville disoient n’avoir jamais vu rien de semblable. »

  • 1615 - « L’hiver fut fort rude et fort abondant en neige, tellement que sembloit être la ville des montagnes de neige. Laquelle gelée dura près de six semaines, au bout desquelles vint tout à coup un dégeau (dégel) tellement que jamais de ma vie, je n’ai vu les eaux si hautes et si grandes. La rivière de Cambrai déborda dedans les fossés de la ville et surpassoit le pont de la porte de selle. »

  • 1709 - « L’année mil sept cent et neuf qu’on appele la chère année ou l’ année du grand hiver, a été remarquable par une gelée des plus excessives qui dura près de trois mois. La veille des Roys il fit une très grande pluye qui continuat bien avant la nuit, le matin l’on fut bien étonné de voir une gelée très forte, la continuation de cette gelée prognostiquoit beaucoup de misère aux pauvres. Elle fit cesser tout à fait le commerce ; les gens de mestier ne pouvoit travailler ; ce n’étoit qu’à force de feu dans les caves qu’il pouvoit faire leur travail ordinaire. Une si grande froidure causa beaucoup de ravages : plusieurs voyageurs moururent dans les chemins ; une quantité de sentinelles, quoique renouvellées très souvent, furent trouvées mortes à leur poste ; Une grande partie des arbres fruitiers, principalement les noyers et les vignes furent exterminés ; le gibier en souffrit beaucoup. A Cambrai l’Escaut n’avoit de la glace qu’à ses bords parcequ’il est assez rapide ; mais à Bouchain et aux tenures(1) de Neuville où il ne coule pas avec tant de rapidité, parce que son lit est plus large, les glaces étoient si fortes qu’on osoit y passer avec les chariots chargés de foin et autres denrées. Plus cette rivière s’éloignoit de sa source, plus sa glace étoit assurée : si bien qu’à Anvers ses eaux glacées resembloient à une place où on ne voyoit que tente et que barraques dressées pour y vendre du vin, de la bière et autres liqueurs.../... »Il tomba cet hiver beaucoup de neige... Enfin l’air plus doux tant attendu d’un chacun, arriva le 18e jour de mars : il dégela une bonne fois. les neiges fondues inondèrent plusieurs endroits. Nous avons vu les bas quartiers de Cambrai, vers la porte de Cantinpré tout remplis d’eaux. elles vinrent jusqu’au delà de l’abbaye des dames de Prémy(2) et contraignirent tous les habitant à se loger dans leurs chambres hautes. » La campagne étant délivrée de toutes ses neiges, les laboureurs faisant une revue de leurs terres, s’apperçurent que la racine des grains étoit pourrie. Peu de terre furent à l’abri de ce malheur. » Il résulta de tout cela une disette qui fit horriblement souffrir les habitants de Cambrai et du Cambresis.

  • 1740 - « La gelée commença le 6 de janvier le même jour que celle de 1709, elle dura jusqu’au 9 de mars. Elle ne fut pas moins opiniâtre que celle cy, on a même remarqué qu’elle la surpassa pendant quelques jours, principalement le samedy 9 de janvier, le dimanche et lundy suivant. Le 10 de ce mois il fit un si grand vent de bise qu’il étoit presque impossible d’ y résister. Plusieurs voyageurs que la nécessité a obligés de se mettre en chemin pendant ces trois jours, sont morts de froids. Cette gelée fit cesser le travail des ouvriers et causa beaucoup de misère. Pour y remédier on distribua dans Cambrai , beaucoup de bled et de grosses sommes d’argent aux pauvres. Le chapitre de N.D. donna, dans le commencement de la gelée, deux cents mencauds de bled, et deux cents autres sur la fin. L’archevêque fit donner toutes les semaines, depuis le mois de février jusque Pâques, à chaque paroisse de la ville, vingt mencauds de bled et cinquante florins. La reine de France fit distribuer par les eschevins douze cents florins. L’abbé de St-Sépulchre et plusieurs autres firent aussi de grandes aumônes. » « Voici le prix des denrées en 1740 : » L’orge de mars dans le temps des semaisons à valu 24 florins la rasière ; la pamelle 19 florins la rasière ; le bled 12 florins le mencaud ; le soucrion 8 florins la rasière ; l’avoine 4 florins ; le beurre 14 patars la livre ; les œufs 10 patars le quarteron ; la viande 7 patars la livre ; le pain 18 patars ; l’huile de lampe 9 patars la livre ; une couple de pigeon 12 patars ; la bière 4 patars et quatre doubles. »L’archevêque, considérant la misère commune, et ayant été requis par l’ archiduchesse, gouvernante des Pays-Bas, donna la dispense de manger de la viande pendant ce carême quatre jours de chaque semaine, à commencer le dimanche de la quadragésime, jusqu’au jeudi de la première pâques. Il accorda la même dispense en 1741. »Ce digne prélat, toujours attentif à soulager la misère de son peuple, depuis pâques, de faire de grosses aumônes en pain, que les pauvres allaient chercher avec un billet de leur pasteur au four du chapître, jusqu’à son départ pour Paris qui fut vers le commencement du mois d’aoust. »Les monastères de la ville donnèrent, vers le mois de may, la soupe aux pauvres, certains jours de la semaines jusqu’au mois d’aoust ; on la donnoit aussi à l’hôtel-de-ville , celle de St-Aubert étoit la meilleure (selon les dires des pauvres) et celle de Prèmy la plus mince. On fesoit entrer dans ces soupes du riz, etc… » Au mois de décembre, après une recherche exacte, on trouva en cette ville dix-neuf cents familles faisant le nombre de huit mille pauvres ou environ, sans compter les honteux. L’archevêque désirant encore les secourir donna depuis le mois de janvier 1741, jusqu’au premier du mois d’avril, cent écus par semaine ; le chapître de Notre-Dame donna aussi cent écus par semaine ; l’abbaye de St-Aubert 50 florins ; celle de St-Sépulchre aussi 50 florins ; le Chapître de St-Géry et les autres convenus à proportion ; si bien que les curés distribuoient aux pauvres de la ville, depuis le premier de Janvier, jusqu’au premier d’avril, plus de trois cents écus par semaine. »…/….
Batailles de Tourcoing en 1792

  • Le 5 sept 1792, le duc de Saxe-Teschen entre à Roubaix et prend les postes de Lannoye et de Tourcoing.

  • Le 09 sept 1792 - Invasion autri­chienne : le Département convoque 20.000 garde nationaux jusqu'à ce que l'invasion soit repoussée. L'enrôlement à prix d'argent (comme cela se faisait jusqu'alors) ne put avoir lieu : ils étaient trop nombreux. Mais après la victoire de Jemmapes (nov. 92) on renonce à ces mesures.

  • Le 23 sept, 1792, un dimanche à 17 h., les troupes françaises attaquent Warne­ton. L'ennemi occupe toujours "depuis quelque temps" Lannoye, Tourcoing, Roubaix.

  • 23 sept 1792 - Investissement de Lille par les Autrichiens. - Les Impéraux établissent plu­sieurs camps dans les environs de Lille : les plus importants à Annapes et Lezen­nes, sur la route de Tournai. L'inondation est tendue autour de Lille. - Les Autrichiens sont incapables de cerner totalement la place; il e reste une seule voie de libre, celle d'Armentières par où passent troupes et approvi­sion­nements.

  • 02 novembre 1792 - Prise du poste fortifié de Lannoy. C'était, dit-on, le seul poste fermé qui restait encore aux ennemis sur le territoire). Evacuation des Autrichiens. Un arbre de la liberté y est planté. - En plus de Lannoy, les Autrichiens occupaient aussi Roubaix et Tourcoing. Le général Labourdonnaye les en a chassés après sa victoire de Warneton [du 6], du 10 au 12-11-92.

  • 06/07-11-92 - Victoire de Jemmapes (Belgique). Conséquence : les Autrichiens perdent la Belgique jusqu'à la Meuse.
Curé de Ecques, hiver 1710
Source: Des fléaux et des hommes : Saint-Omer et Aire-sur-la-Lys de la guerre de Hollande à la mort de Louis XIV (1672-1715), 3 tomes, 2001, par DELVAUX Thomas
  • Extrait des registres d'Ecques, transcription par Thomas DELVAUX

    "Le premier [septem]bre 1710 l'arme formidable des puissances alliez ___________ le 27 aout, sont venu investire la ville d'Aire quy sest rendu sous leur obeissance le 8 ou 9 [octo]bre. La terreur nous at tellement saisy que par malheure nous avons tous quittez nos maisons et paroisse sans parler icy destruction, des batimens, des arbres abbatu et de lenlevement general de tous nos grains et fourage ce qui est comun aux armees je coucheray icy par ecry le nombre de mes paroissiens quy sont allez de vie a trespas dequy le premier [septem]bre cy dessus iusque au mois de mars suivant de cincq cent paroissiens que iamais la mort impitoiable meut at enleve 140 grands et petits et pour donner qelqe ordre a cette remarque ie commenceray par Cauchy.

    De 80 personnes ils en mourut 45 ... dont suivent les noms."
Epidémies de 1710 et 1750



  • 1708: l'Artois et la Flandre sont le théâtre de combats autour de Lille et de La Bassée. Lille est assiégée, La Bassée tombe au main de l'ennemi (une garnison hollandaise) Une partie des habitants de la région de La Bassée- Béthune partent se réfugier à Béthune. (sept - oct 1708)

    L’'hiver 1709-1710 fut très rude ! Une vague de froid a balayé le Nord de la France, beaucoup de décès entre décembre 1708 et mars 1709. L'épidémie de "suette" a emporté au moins 40.000 habitants de la province d'Artois.

    l'hiver 1740 fut également très rude dans la région. (général sur toute la France) d'où l'expression "vieux comme l'an 40" sur cet hiver 1740, les documents ne manquent pas

    L'année 1750 (janvier / février) a vu l'arrivée d'une très importante épidémie de dysenterie.

    En moyenne le nombre de sépulture en 1750 est multiplié par 10 par rapport à 1749 ou 1751 (par comparaison, l'hiver de 1709-1710 a multiplié en moyenne le nombre de décès par 5.



    Extrait d'un bulletin de l'association Alpha : Cette association qui effectue un travail très localisé sur la région de Isbergues et ses environs à un site : (http://gvandembuche.free.fr)

    sur les épidémies en Artois : "Dans la France du Nord, la peste disparaît définitivement après 1670, ce qui laisse le champ libre à la propagation des autres épidémies, qui se confondaient plus ou moins avec elle jusqu'alors. La dysenterie est signalée en 1676 à Isbergues, où elle provoque 44 décès en quelques mois (10% de la population).

    Mais l'épidémie la plus meurtrière se produit dans les derniers mois de 1710. Comme la plupart des épidémies précédentes, elle est étroitement liée aux troubles de la guerre (siège d'Aire de 1710), mais on ignore la nature exacte de la maladie. Tous les villages de la région sont sévèrement touchés : 104 décès à Isbergues, 207 à Berguette et Guarbecque, 137 à Molinghem, 273 à Ham-en-Artois ( dont 137 personnes domiciliées et 136 personnes étrangères au village, réfugiées dans l'abbaye), 262 à Gonnehem. Pour l'ensemble des localités étudiées, on peut considérer que la crise de 1710 a fait disparaître au moins 20% de la population."

    A St Pol sur Ternoise dans les derniers mois de 1710. Cette ville a perdu alors environ un quart de sa population, sans compter les décès de réfugiés des paroisses des environs à cause de la guerre qui sévissait dans la région. En particulier trente ans après on observe un déficit de naissances dû à la classe creuse de 1710. On observe aussi un fort excès de mariages l'année suivante 1711 et un peu 1712. Il y a un article de G.Sangnier: "St Pol en 1710", qui décrit ce qui s'est passé alors et qui a été publié dans la Revue du Nord en 1943. Il peut être consulté aux AD.

    Pour la région de Saint-Omer, la mortalité de 1708-1709 n'est pas exceptionnelle contrairement à 1710 qui vit une explosion des mortalité principalement due à la guerre et au siège de Aire-sur-la- Lys, la seconde cause est une épidémie "de fièvre maligne" qui se déclencha dans la ville elle-même en raison de la surpopulation à Saint-Omer (décès de 15000 soldats, 4000 réfugiés pour une population civile de 10000 habitants environ) multiplication par 10 du nombre des décès par rapport à la normale.



    Gennpdc: archives-thèmes un dossier sur les épidémies, famines,disettes etc

    http://www.gennpdc.net/archives_themes/21002

    http://www.gennpdc.net/archives_themes/21003


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