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Source:
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Histoire de la Flandre ¦
Les Grands Hivers ¦
La guerre de 1708-1710 ¦
Hiver 1710, curé d'Ecques ¦
Histoire du Nord-Pas de Calais ¦
Hivers Rigoureux, Cambrai ¦
Batailles de Tourcoing en 1792 ¦
PAGE PRINCIPALE
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Quelques Dates dans l'Histoire de la Flandre
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Source: Centre de Recherche Généalogique Frandre Artois
Auteurs: Lysiane Varlet / Didier Landron
Page: http://www.crgfa.org/histo.htm
- 1252 : les oeufs pouvaient cuire dans le sable.
- 1303 : le Rhin, le Danube, la Loire, la Seine étaient à sec.
- 1393 : canicule, les oiseaux tombaient morts de tout côté.
- 1426 : peste.
- 1596 - 1603 : peste.
- 1600 : Hiver très rigoureux
- 1602 : Tremblement de terre en Belgique et aux Pays-Bas
- 1606 : Chasse aux sorcières, nombreuses exécutions - Un enfant sur deux est mis à mort en Belgique.
- 1607 - 1608 : Hiver très rigoureux
- 1609 : Guerres - Inondations
- 1613 : Invasion de sauterelles en Belgique
- 1615 - 1617 : Sécheresse, famine, épidémie de peste
- 1617 - 1618 : La peste à Anvers, Enghien, Lille, Douai (7000 victimes)
- 1635 - 1637 : peste.
- 1646 : 58 jours de chaleur extenuante.
- 1709 : mois de Janvier exceptionnellement froid.
- 1718 : les rivières se desséchent, une seule pluie en 9 mois.
- 1740 : 3 mois de gelée qui a fait mourire tous les scorions et prèsque tous les bleds
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Les Grands Hivers
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Source: Textes tirés de "Recueil de données statistiques relatives à la
climatologie de la France" de J. Sanson, 1945
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763-764. Hiver très rigoureux au cours duquel la mer fut gelée sur nos
côtes.
Dans l'intérieur de la Gaule, des froids extraordinaires furent
signalés du début d'octobre 763 à la fin de février 764. En certaines
contrées de notre pays, il serait tombé, au dire des historiens,
jusqu'à 10 m de neige.
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821-822. Tous les fleuves d'Europe, en particulier la Seine, l'Elbe et
le Danube furent pris par les glaces pendant plus d'un mois. "Les plus
grandes rivières de la Gaule et de la Germanie furent tellement
glacées que, pendant l'espace de trente jours et davantage, on y
passait par dessus à cheval et avec des charrettes".
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1073-1074. Fortes gelées du début de novembre jusqu'au 15 avril,
accompagnées d'un vent de Nord violent et desséchant. "Les moulins ne
pouvant fonctionner par suite de la prise des fleuves et rivières,
l'armée d'Henry IV, empereur d'Allemagne, souffrit cruellement du
manque de farine et, par suite de pain."
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1114-1115. Hiver terrible en Bretagne de même qu'en Angleterre. "La
mer gela dans la Manche à quelque distance des côtes, et les pierres
les plus grosses se fendirent avec éclat."
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1124-1125. Froids extraordinaires avec chutes de neige abondantes en
France, Allemagne et Italie. "Dans les rivières, la glace était si
épaisse et si solide qu'elle supportait les voitures chargées ; les
chevaux circulaient sur le Rhin comme sur la terre ferme. Ces
intempéries se prolongèrent tellement que les arbres ne prirent leurs
feuilles qu'en mai."
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1218-1219. Dans le centre de la France, l'hiver fut si rude et si long
que par trois fois la Loire, la Seine et la Vienne se trouvèrent
suffisamment gelées pour qu'elles puissent être traversées sur la
glace."
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1233-1234. Hiver très rigoureux dans l'extrême Est de la France et en
Italie.
Le Rhône et le lac de Zurich furent congelés. Des voitures chargées
purent arriver de la terre ferme jusqu'à Venise en passant sur la
glace.
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1235-1236. Toutes les rivières furent prises par la glace, dont la
débâcle entraîna la chute des ponts de Saumur et de Tours.
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1302-1303. en décembre 1302, froids exceptionnels dans l'Est et le
sud-Est du pays, surtout vifs du 26 décembre au 6 janvier. Le Doubs,
le Rhin et le Rhône furent gelés."En leurs lits, on trouvait mort les
gens par angoisse de froid."
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1315-1316. L'hiver se montra si rigoureux en France, en Allemagne et
en Angleterre, depuis le début de décembre 1315 jusqu'à Pâques 1316,
qu'il provoqua une famine générale. "On était obligé, lit-on dans
l'Histoire d'Angleterre de Rapin de Thoyras, de cacher les enfants
avec un soin extrême, si on ne voulait les exposer à être dérobés pour
servir d'aliments aux larrons."
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1324-1325. Hiver très rigoureux dans le Nord de la France. La Seine
gela deux fois, et au cours de la débâcle, les ponts de bois de Paris
furent emportés.
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1363-1364. Dans le centre et le midi de la France, l'hiver fut très
long et ne se termina qu'à la fin de mars : à Paris, on compta 14
semaines consécutives de fortes gelées durant lesquelles le sol resta
couvert de neige. Le lac de Zurich, le Rhône et le Rhin furent gelés
jusqu'à une grande profondeur. La Loire étant gelée "la ville de Tours
employa 38 hommes pour rompre les glaces de la Loire afin d'empêcher
les assiégeants de passer."
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1407-1408. En Angleterre, en Allemagne et en France, cet hiver fut un
des plus rudes du Moyen Age, et il occasionna la destruction d'un
nombre considérable d'arbres fruitiers et de vignes. Il se prolongea
du 10 novembre au 31 janvier et du 15 février au 10 avril. On lit dans
les Registres du Parlement : "La St Martin dernière passée, il y eu
une telle froidure que nul ne pouvait besogner. Le greffier même, bien
qu'il eût près de lui du feu en une pellette pour empêcher l'encre de
son cornet de geler, voyait l'encre se geler en sa plume de trois mots
en trois mots, et tant que enregistrer ne pouvait." Par ailleurs
Félibien écrit : "tous les annalistes de ce temps là ont pris soin de
remarquer que cet hiver fut le plus cruel qui eut été depuis plus de
500 ans. Il fut si long qu'il dura depuis la St Martin jusqu'à la fin
de janvier et si âpre que les racines des vignes et des arbres
fruitiers gelèrent. Toutes les rivières étaient gelées et les voitures
passaient sur celle de Seine à Paris. On y souffrait une grande
nécessité de bois et de pain, tous les moulins de la rivière étant
arrêtés et l'on serait mort de faim dans la ville sans quelques
farines qui y furent apportées des pays
voisins." A Paris, durant 66 jours les gelées atteignirent une
intensité exceptionnelle : "Le dimanche après l'Epiphanie les gens
allèrent ribber et chouller en traversant la Seine d'un côté à
l'autre."
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1419-1420. hiver rude en France avec beaucoup de neige. Les loups
pénétraient jusque dans les faubourgs de la capitale, qui se trouvait
alors aux mains des Anglais.
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1434-1435. Hiver très long, appelé en Angleterre la grande gelée car
il s'y prolongea du 24 novembre au 10 février : "Dans le Nord, il
neigea près de 40 jours consécutifs, la nuit comme le jour". De
nombreux lacs et fleuves furent gelés. Les plus lourdes voitures
traversèrent la Seine à Paris et la Moselle à Metz. "L'eau qui
écoulait des linges mouillés placés devant le feu pour sécher gelait
en tombant."
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1442-1443. C'est surtout dans le Midi que cet hiver fut remarquable.
"Les rivières du pays de Gascogne, du Languedoc et du Quercy gelèrent
si fort que nul ne pouvait y aller ni à pied ni à cheval par suite des
neiges qui étaient chutes sur la terre." Les chroniques de l'époque
relatent qu'en cette année 1442 " la reine de France, Marie d'Anjou,
épouse du roi Charles VII, étant en la ville de Carcassonne, y fut
assiégée par les neiges hautes de plus de 6 pieds par les rues et
fallut qu'elle s'y tint l'espace de trois mois, jusqu'à ce que M. le
Dauphin, son fils, vint la quérir et la conduisit à Montauban où était
le roi son père." De son côté, en effet, Charles VII avait été
contraint à passer l'hiver à Montauban, depuis Noël 1442 jusqu'à la
fin de février 1443, sans pouvoir, en raison des rigueurs de la
saison, sortir de la ville.
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1480-1481. L'hiver fut très froid et très long, car il se prolongea
pendant plus de 6 mois. La Seine, l'Oise, la Marne et l'Yonne furent
gelées. En Bretagne, des gelées d'une exceptionnelle intensité se
produisirent de Noël 1480 à la fin de février 1481. Les vignes
périrent en grand nombre dans l'Est : dans certaines contrées, "on
coupait le vin avec la hache et la cognée et on le vendait au poids".
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1507-1508. hiver rigoureux dans le Midi. Le jour de l'Epiphanie, il
tomba à Marseille près d'un mètre de neige (3 pieds).
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1534-1535. L'hiver fut rude dans le Massif Central. "Le Lot gela en
janvier et on pouvait le traverser sans danger."
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1543-1544. "L'hiver fut si rigoureux en Bretagne que la plupart des
plantes gelèrent jusqu'à la racine." Dans le Nord du pays, le froid
fut si vif en décembre et au début de janvier qu'il fallait couper le
vin dans les muids à coup de hache et le vendre au poids.
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1552-1553. L'hiver fut dur dans le Nord et l'Est. Lors du siège de
Metz par Charles Quint, on fut obligé de couper les jambes à de
nombreux soldats transis par le froid.
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1564-1565. A Paris, les grands froids durèrent de la fin de décembre
1564 jusqu'au 20 mars 1565. Sur la Somme gelée, "on établit des loges
où il se vendait des vivres comme en plein marché". En Provence, les
oliviers périrent en grand nombre et, à Arles, le Rhône fut pris dans
toute sa largeur. Partout la neige tomba en abondance, en particulier
dans l'Aude où les chutes se prolongèrent pendant plus de 8 jours et
dans la Vendée où par places son épaisseur atteignit 6 pieds.
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1568-1569. En décembre 1568, toutes les rivières de France furent
prises par les glaces. Le froid reprit ensuite en février mars et
avril. En Vendée, les rigueurs de cet hiver s'y firent sentir "de Noël
1568 à la St Vincent 1569".
Devant Bordeaux "la mer gela et la glace y était de la hauteur d'un
homme".
En Provence, de nombreux figuiers et oliviers furent tués par ces
gelées.
Le 19 décembre, les rigueurs de l'hiver obligèrent le duc d'Anjou à
abandonner le siège de Loudun.
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1570-1571. L'hiver fut si rude de la fin de novembre 1570 à la fin de
février 1571 que, pendant ces trois mois, les rivières restèrent
suffisamment gelées pour supporter tous les charrois : le 10 mars, la
Meuse et le Rhin étaient encore pris. Un grand nombre d'arbres
fruitiers furent détruits par ces froids, même dans le Languedoc.
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1594-1595. Hiver rigoureux du début décembre jusqu'à la mi-janvier. Le
froid reprit le 13 avril avec une intensité aussi grande qu'en
décembre, ce qui occasionna à Paris beaucoup de morts subites,
principalement chez les femmes et les petits enfants : à cette même
date, de nombreuses hirondelles tombèrent mortes de froid. Toutes les
rivières de l'Europe occidentale et centrale, de même que les lagunes
de Venise, furent prises fortement.
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1607-1608. Appelé longtemps le grand hiver, car de la mi décembre 1607
jusqu'à la mi mars 1608 les rigueurs d'un froid intense se firent
sentir sur toute l'Europe septentrionale et occidentale. Le Rhin fut
pris depuis son embouchure jusqu'en amont de Cologne. "Devant Anvers,
l'Escaut gela si fort que l'on y bâtit dessus plusieurs tentes et
pavillons où s'y vendaient toutes sortes de victuailles : les
habitants d'Anvers y menaient banqueter leur femme et leurs enfants."
Le 10 janvier, le vin gela dans le calice à l'église
Saint-André-des-Arts de Paris, et , écrit l'Estoile, "il fallut
chercher un réchaud pour le fondre". En Champagne, "le vin gelait sur
les tables, quelles que proches du feu qu'elles fussent". Dans l'Est,
de nombreux voyageurs périrent dans les neiges.
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1615-1616. en cet hiver, le roi Louis XIII revenait de Bordeaux où son
mariage avait été célébré et se rendait à Paris avec sa nouvelle
épouse. L'intensité du froid fut telle que, dans le régiment des
Gardes composé de 3000 hommes formant l'escorte royale, plus de 1 000
périrent au cours du voyage : aussi la Cour dut-elle s'arrêter à
Tours, car, dit le Mercure Français, "le froid fit mourir tant de
valets et serviteurs des princes et seigneurs qu'ils furent
contraints, étant à Tours, de faire maison neuve".
Des historiens rapportent qu'en certains lieux de la Sarthe,
l'épaisseur de la couche de neige atteignait la hauteur d'un homme. A
Paris, la Seine fut gelée du 1er au 30 janvier, et, lors de la
débâcle, un côté du Pont Saint-Michel se trouva renversé.
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1620-1621. Hiver très long, avec gelées particulièrement rudes de la
fin de janvier à la fin de février. En ce dernier mois, la mer fut par
les glaces à Dunkerque. Le port de Calais fut gelé, de même que
l'Escaut. Les froids furent également très vifs en Provence, et les
glaces des lagunes de l'Adriatique emprisonnèrent la flotte
vénitienne.
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1640-1641. Dans le Massif Central, cet hiver "le plus terrible qui ait
été de la souvenance des vivants" se prolongea du début d'octobre
jusqu'au mois de mai.
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1657-1658. Les rigueurs de cet hiver se firent sentir dans toute
l'Europe. A Paris, le mois de janvier et le début de février 1658
furent extrêmêment froids et la Seine fut gelée du 1er au 21 février.
Dans le Massif Central, "il y eu si grand froids que de mémoire
d'homme on ne vit tant de glace dans le Lot". Cet au cours de cet
hiver que Charles X, roi de Suède, fit traverser le Petit Belt sur la
glace par toute son armée, y compris le cavalerie, l'artillerie, les
caissons...
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1659-1660. Il y eut deux séries de très fortes gelées, la première de
Noël à la mi-janvier et la seconde en février. "Cette froidure
surpassa, non seulement celle du grand hiver 1607-1608, mais aussi
l'industrie et l'expérience des plus grands éventeurs, puisqu'elle
purifia le butin et les maisons des pestiférés de la ville
incomparablement mieux qu'ils ne
l'avaient fait avec leurs feux et leurs parfums." Le Rhône fut gelé.
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1676-1677. A Paris, la Seine resta gelée du 9 décembre au 13 janvier,
soit 35 jours consécutifs. Pendant 3 semaines de ces deux mêmes mois,
on traversait, en Belgique, la Meuse sur la glace.
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1683-1684. Des froids rigoureux se firent sentir, surtout au mois de
janvier
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1684. Le long des côtes de l'Angleterre, de Hollande et de France, la
mer fut gelée sur une étendue de plusieurs milles au point que,
pendant plusieurs semaines, aucun bateau ne put sortir des ports ou y
rentrer : sur la Tamise même, qui resta gelée du 23 décembre au 7
février, on installa une foire qui put subsister pendant une
quinzaine. D'après les écrivains du temps, le tiers des campagnes
voisines de Tours mourut de faim au cours de cet hiver. Dans le Midi,
il tomba des quantités de neige extraordinaires.
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1708-1709. "Le lundi 7 janvier 1709, lit-on dans une chronique de
l'époque, commença une gelée qui fut ce jour-là la plus rude et la
plus difficile à souffrir : elle dura jusqu'au 3 ou 4 février. Pendant
ce temps là, il vint de la neige d'environ un demi-pied de haut :
cette neige était fort fine et se fondait difficilement. Quelques
jours après qu'elle fût tombée, il fit un vent fort froid d'entre bise
et galerne (c'est-à-dire d'entre N et NW) qui la ramassa sur les lieux
bas, ils découvrirent les blés qui gelèrent prèsque tous". Les
céréales manquèrent, en effet, dans la plus grande partie de la
France, et il n'y eu guère qu'en Normandie, dans le Perche et sur les
côtes de Bretagne qu'on pût juste récolter la quantité de grain
nécessaire pour assurer les semences ; aussi dans la région parisienne
le prix du pain atteignit-il, en juin 1709, 35 sous les neuf livres au
lieu de 7 sous, prix ordinaire. De nombreux arbres furent gelés
jusqu'à l'aubier, et la vigne disparut de plusieurs régions de la
France. Du 10 au 21 janvier, la température sous abri se maintint à
Paris aux environs de -20°, avec des minima absolus de -23.1° les 13
et 14 janvier ; le 11, le thermomètre s'abaissa jusqu'à -16.1° à
Montpellier et -17.5° à Marseille.
L'hiver de 1709 fit ressentir ses effet sur une grande partie de
l'Europe. L'Ebre, la Garonne, le Rhône et la Meuse gelés, mais la
Seine resta libre ; au début d'avril, la Baltique était encore
couverte de glaces. Aux dires de Réaumur et de Lavoisier, on n'avait
jamais encore observé en France de froids aussi rigoureux que ceux de
1709.
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1715-1716. Hiver froid et très neigeux du 20 décembre au 31 janvier. A
Paris, -20° le 22 janvier. En Savoie la neige avait 20 pieds
d'épaisseur : il en était de même en Alsace.
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1728-1729. Hiver long et rude, en particulier du 24 décembre au 22
janvier et du début mars à la mi-avril. En Poitou, l'encre gelait dans
les plumes, même dans les pièces chauffées. En Provence, les oliviers
périrent. A Paris, le thermomètre s'abaissa jusqu'à -15°. Le mois
d'avril fut marqué par de fortes chutes de neige.
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1739-1740. "Le nom d'année du grand hiver est devenu propre à 1709,
écrivait Réaumur dans les Mémoires de l'Académie des Sciences ; celui
de l'année du long hiver est dû à aussi bon titre à 1740."
En France la saison froide dura du mois d'octobre 1739 jusqu'à mars
1740 ; à Paris on compta pendant ce temps 75 jours de gelées dont 22
consécutifs.
Les gelées de 1740 furent moins rigoureuses que celles de 1709, mais
la neige tomba en beaucoup plus grande abondance en janvier et
février. Grâce à cette dernière circonstance, les blés se trouvèrent
protégés et au début de juin ils présentaient une magnifique
apparence. Malheureusement la récolte fut compromise par les froids
pluvieux de l'été 1740, qui présenta une température si basse qu'on
put écrire que dans la région parisienne "il avait gelé en 1740
pendant tous les mois de l'année".
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1775-1776. Très rude dans le Nord, cette saison ne présenta par contre
aucune anomalie remarquable dans le Centre et le Midi. D'après la
description d'un contemporain, "l'embouchure de la Seine sur une
largeur de plus de 8000 mètres, se montra, dès le 29 janvier 1776 et
les jours suivants, toute couverte de glaces, ainsi que cette partie
de la mer comprise entre la baie de Caen et et le Cap de la Hève, en
sorte que du Havre, la mer paraissait couverte de glace jusqu'à
l'horizon ; cette glace était rompue par le flux et le reflux, ce qui
donnait à notre mer l'apparence de la Baltique".
Les fortes gelées commencèrent en France dans la nuit du 8 au 9
janvier et durèrent jusqu'au début de février.
A Paris, la Seine fut entièrement gelée du 25 janvier au 6 février. Le
minimum absolu de température atteignit -17.2° le 29 janvier à Paris
et -22.5° à Nancy le 1er février, mais la couche de neige, qui
dépassait 4 pouces d'épaisseur, permit à de nombreux végétaux de
résister à ces gelées exceptionnelles.
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1783-1784. C'est surtout dans le Nord de la France que cet hiver fit
sentir ses rigueurs depuis le début de novembre jusqu'en avril, et la
neige y tomba avec une telle abondance entre le 26 décembre et le 17
février que la circulation fut fréquemment interrompue. Le 30 décembre
1783, le minimum thermométrique à Paris s'abaissa jusqu'à -19.1° et
dans la capitale on enregistra 69 jours de gelée consécutifs. La terre
fut gelée jusqu'à 65 cm de profondeur.
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1788-1789. L'Europe entière subit les rigueurs de ce remarquable
hiver, principalement de la fin de novembre 1788 à la mi-janvier 1789.
A Paris, où la Seine resta gelée du 26 novembre au 20 janvier, on
compta cinquante six jours de gelée consécutifs avec un minimum absolu
de -21.8° le 31 décembre 1788. Le Rhône fut pris à Lyon, la Garonne à
Toulouse, de même que le Rhin, la Tamise et le lac Léman. La masse des
glaces intercepta les communications entre Calais et Douvres et les
navires se trouvèrent bloqués dans les ports de la Manche : on
traversait à pied et à cheval le port d'Ostende.
A Marseille, les bords du bassin étaient couverts de glace. Au moment
du dégel, les blés apparurent très verts et très propres, car la neige
qui avait été très abondante les avait protégés et les mauvaises
herbes s'étaient trouvées en grande partie détruites. .
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1794-1795. Deux périodes de gelée intense : la première de la
mi-décembre à la fin de janvier et la seconde de la mi-février à la
fin de mars.
A Paris, il y eut quarante-deux jours de gelée consécutifs et la Seine
fut gelée du 25 décembre au 28 janvier : le 23 janvier le thermomètre
descendit à -23.5°. C'est au cours de cet hiver que la cavalerie de
Pichegru s'empara de la flotte hollandaise bloquée par les glaces dans
le Zuydersée." Le Zuydersée était gelé, raconte Thiers ; nos escadrons
traversèrent au galop ces plaines de glace, et l'on vit des hussards
et des artilleurs à cheval sommer comme une place forte ces vaisseaux
devenus immobiles et qui se rendirent à ces assaillants d'une espèce
si nouvelle".
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Notes du Curé de Cambrin sur la guerre de 1708-1710
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Source:
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Que s'est-il passé vers les années 1710 dans la région de Saint-Omer?
C'est l'époque de la Guerre de succession d'Espagne : Lille 11/07/1708,
Malplaquet 11/09/1709, Denain 24/07/1712.
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La lecture du curé de Cambrin donne quelques informations pouvant donner
quelques pistes ! Cambrin se trouve sur la route entre La Bassée et Béthune
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"L'an de grace 1708 dans le courant du mois de novembre est décédé en cette
paroisse Mathieu Caron agé aux environ de 52 ans, marié à Marguerite Myon,
il fut inhumé dans le cimetière de ce lieu par les paysans, moy étant
réfugié dans la ville de Béthune, ne pouvant sortir à cause des courses
journalières des Hollandois en ce quartier, nous lui avons fait ...."
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" L'an de grace 1708 quelques jours après la mort du précédent est trépassé
en cette paroisse Pasquier Beugnier, réfugié chez Ferdiand Marischal, son
beau fils, agé aux environ de 80 ans, son corps fut inhumé dans le cimetère
de ce lieu par les paysans ayans encor osé sortir de Béthune, ou estos
réfugié en raison des mauvais traitements que l'on recevoit tous les jours
des troupes Hoolandoises et Angloises après la rebellion de la ville de
Lille, ses funérailles luy furent fait dans la fuite."
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"Le ving quatriemme jour d'aoust mil sept cens et dix, feste de la saint
barthelemy aposthume, un convoy de chariots chargé de poudre passant par La
Bassée pour être conduit au siège de Béthune, un de ces tonneau, ayant
commencé à filer dessus les pavés du grand marché, le fer d'un pied de
cheval fit feu dessus le pavé et fit sauter toute la poudre, et de plusieurs
autres suivants, ce qui causat en même temps un fracas épouvantable dessus
la place et emporta plus de cens personnes de la ville et plusieurs dont on
ne sait pas le nom, quelques uns furent brûlés et d'autres sont morts
depuis"
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Cet accident relaté par le curé de Cambrin se déroula en fait au beau milieu
du bourg de La Bassée. Il n'existe plus de registres avant 1737 à La Bassée,
mais d'après plusieurs sources, cet accident aurait fait entre 150 et 250
vicitmes, pratiquement toutes civiles, dans la populationde La Bassée.
Le curé de La Bassée, lors de mariages de jeune gens après 1737 (plus de
registres avant cette date), parle encore de "jenue homme ou de jeune fille
orphelins après le terible accident de 1710"
Je descends moi-même d'un couple où la jeune fille est dite "orpheline dès
son plus jeune age depuis la mort accidentelle de ses parents en 1710 lors
du passage des Hollandois en cette ville"
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Le curé de Cambrin a écrit: "le 29 septembre 1710 s'est rendu aux Hollandois, après un siège de trois
semaines, la ville de Saint-Venant".
" le huitième de novembre 1710 s'est rendu aux Hollandois et après un siège
de deux mois la ville d'Aire elle fut vaillement défendue par Mgr de
Gabriant"
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Histoire du Nord-Pas de Calais
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Source: Livre de Paul Joanne edition 1909 Hachette
Géographie du Pas de Calais 1892 d'Adolphe Joanne
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A l’époque celtique, le département du Pas-de-Calais était occupé par
les tribus belges des Morins et des Atrébates. Les Morins couvraient les
hautes collines du Boulonnais, avaient des établissements maritimes à
l’embouchure de la Liane, près de laquelle était Gesoriacum (nom Gaulois
de Boulogne) et ont laissé leur nom aux marais (moërs) de la vallée de
l’Aa, qui formait un vaste golfe jusqu’à Sithiu ( Saint-Omer). Ils
s’étendaient même au-delà et se confondaient, dans les Flandres, avec
les Ménapiens. Les Atrébates habitaient les vallées de la Scarpe et des
autres affluents de l’Escaut.
-
Les uns comme les autres d’ailleurs luttèrent avec énergie contre les
Romains. Ils entrèrent avec ardeur dans les ligues formées par les
peuples belges pour arrêter le conquérant Jules César (57 avant J.C).
Les Morins, qui pouvaient armer 25000 hommes, luttèrent à la fois sur
terre et sur mer. Ils joignirent leurs vaisseaux à ceux des populations
de la presqu’île du Cotentin et de la presqu’île de Bretagne (56 av.
J.C). Mais les lourds vaisseaux gaulois furent dispersés par les galères
rapides des Romains. Jules César, qui avait apprécié la situation
avantageuse de la Morinie, utilisa les ports de ce pays et y rassembla
la flotte avec laquelle il se disposait à franchir la Manche pour
descendre dans la Grande-Bretagne.
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S’embarqua-t-il à Wissant ou à Boulogne ? Faut-il placer le port Itius,
que mentionnent César et Strabon, dans l’une ou l’autre de ces villes ?
Cette question a soulevé parmi les érudits et les archéologues autant de
discussions peut-être que celle de l’emplacement d’Alise : on formerait
une véritable bibliothèque avec les Mémoires et ouvrages écrits à propos
du Portus Itius. Contentons nous de dire que le savant auteur de la
Géographie de la Gaule Romaine, M.E.Desjardins, après avoir résumé et
pesé tous les arguments produits de part de d’autre, s’est prononcé pour
Gesoriacum (Boulogne), en prouvant que le port naturel de cette ville se
prolongeait par la Liane jusqu’au Pont de Briques en amont de Boulogne.
Il explique les changements apportés par les alluvions dans le lit de la
Liane et pense que ce fleuve avait alors une largeur et une profondeur
triples de celles qu’il présente de nos jours. ; Ce qui permettait aux
navires de le remonter sans difficulté jusqu’à Isques, c’est-à-dire
jusqu’à 7 kilomètres de son embouchure actuelle.
-
Les Atrebates, comme les Morins, s’étaient soumis à César, et leur chef
Commius avait même, comme presque tous les autres chefs de la Gaule,
suivi le général romain en Bretagne. Mais bientôt Commius travailla à
soulever ses compatriotes et joua un rôle brillant dans la dernière
guerre de l’indépendance gauloise (52) ; il fut l’un des principaux
chefs de l’immense armée gauloise qui vint attaquer le camp des Romains
devant Alise et qui ne se retira défaite qu’après plusieurs jours de
combats acharnés. Malgré le désastre de’Alise, Commius ne désespèra pas.
Errant de forêt en forêt, il se recomposa une petite armée, qui
toutefois ne lui permit de faire aux légions romaines qu’une guerre de
partisans incessante et meurtrière. Obligé à la fin, de demander la
paix, mais lié par le serment qu’il avait prononcé de ne plus se trouver
face à face avec un Romain que sur le champ de bataille, il traita par
des intermédiaires et rentra dans ses forêts pour n’en plus sortir.
-
La civilisation romaine séduisit bientôt les Morins et les Atrébates,
qui rivalisèrent avec les autres peuples de la Gaule dans l’industrie et
les arts. Les ports des Morins devinrent rapidement florissants, par
suite du commerce qui s’établit entre la Bretagne et la gaule.
L’empereur Caïus Caligula vint y donner le triste spectacle de sa folie.
Claude, plus sérieux, partit de Gesoriacum pour se rendre en Bretagne.
Cette ville changea son nom au quatrième siècle, contre celui de
Bononia. La contrée avait encore un port à Quentavicus (aujourd’hui
Etaples), sur la Canche. Les Atrébates se livrèrent plutôt à
l’industrie. Les étoffes d’Arras devinrent renommées, et une
insurrection ayant éclaté dans les Gaules, l’empereur Galien s’écria en
raillant ses courtisans de leur frayeur : " La République est-elle en
danger de périr, si la laine des Atrébates vient à lui manquer ? "
-
Le christianisme paraît dans la Morinie et l’Atrébatie au troisième et
quatrième siècle. Saint Victorin, Saint Fuscien et Saint Victrice le
préchèrent à Boulogne. Le plus célèbre apôtre des Gaules, Saint Martin,
évêque de Tours, parcourut à plusieurs reprises le pays à la fin du
quatrième siècle. Enfin, après Saint Maxime, Saint Vaast acquit une
grande popularité et devint évêque d’Arras en 500. Saint Eloi et Saint
Omer achevèrent la conversion du pays.
-
Les pays qui forment aujourd'hui, le département du Nord furent
habites des l'époque préhistorique par des populations qui y ont laisse
des traces de leur passage dans le domen de HAMEL, dans les
PIERRES-JUMELLES de CAMBRAI et les menhirs de l'ECLUSE, de SARS-POTERIES
et de SOLRE le CHATEAU.Suivant une opinion autrefois generale, naguere
abandonnee, aujourd'hui reprise par un grand nombre de savants, ces
populations ne seraient autres que les GAULOIS eux memes.
-
A l'arrivée de César, le territoire était occupé par deux puissantes
nations appartenant à la race belge, plus belliqueuse et moins civilisée
que les autres races celtiques :l aussi fit-elle l'opposition la plus
acharnée aux armées romaines. Ces deux nations étaient les MORINS, au
nord-ouest, et les NERVIENS, au sud-est. Les premiers s'étendaient sur
le département actuel du Pas de Calais, où ils avaient leur capitale
TARVANNA ou TEROUANNE, et leur ville de commerce BONONIA ou GESSORIACUM,
le principal port de la GAULE sur la Manche.; dans le département qui
nous occupe, ils ne possédaient guere que DURONUN (ETROENGT), DUACUM (
DOUAI et VIRIVIACUM ( WERVICK), simples bourgades, dont les deux
dernières sont meme posterieures à l'occupation romaine. Les Nerviens,
plus nomades, ne paraissentg pas avoir eu de centre fixe avant le temps
d'Auguste; tout ou moins BAGACUM ou BAVAI, leuir capitale et CAMERACUM
ou CAMBRAI, n'apparaissent pas avant le premier siècle de notre ère.
FANUM MARTIS ou FAMARS est certainement d'origine romaine, comme
l'indique son nom, formé de deux mots latins signifiant "Temple de Mars".
N'ayant point de villes à défendre, les Nerviens tinrent la campagne en
l'an 57 avant Jesus Christ, dès qu'ils se virent menacés par les
premiers succès des Roamins. Avec les Morins eet quelques autres
peuples, ils accoururent au secours des Suessins attaqués, mais la
soumission de ceux-ci entraina celle de la plupart de leurs alliés;
seuls avec les Atrébates et les Veromanduens, les Nerviens se replierent
vers leurs foyers pour y organiser la résistance.
-
Sous la conduite de
Boduognat, à qui de nos jours ANVERS a élevé une statue, ils
attendirent l'envahisseur au bord de la Sambre. La rencontre eut lieu en
l'absence du proconsul; la charge des barbares fut si imprévue et si
vive que les légionnaires, d'abord culbutés, eussent été mis en pièces
sans l'habitude qu'ils avaient de leurs manoeuvres; le combat fut
bientôt rétabli, les Nerviens écrasés, et leur general fut trouvé parmi
les morts. Leur courage arracha un cri d'admiration à leurs vainqueur,
qui! se montra humain evers les femmes, les enfants et les vieillards
qu'il trouva dans leur camp, mais ne put réussir à les dompter. Ils lui
causèrent encore des embarras sérieux lors du second soulèvement de la
Belgique en l'an 54, et plus tard envoyèrent 5000 hommes à
Vercingétorix, assiégé dans Alésia.Ce furent leur dernier effort :
lorsque les Bellovaques se soulevèrent trop épuisés pour leur venir en aide.
-
Dans la région qui environne CASSEL était etabli un petit peuple, les
Ménapiens, qui se renforca, au temps même des campagnes de César, par
l'immigration d'une de ses tribus qui habitait les bouches du Rhin et
que les invasions des Germains, provoquées elles-mêmes par les
incursions des Sueves, peuple puissant et tracassier, avaient forcé
d'avancer à l'ouest. Les Ménapiens virent s'agrandir en même temps leur
territoire aux dépens des Morins, et pour se mieux protéger désormais,
ils batirent le MONT-CASSEL, la forteresse de CASTELLUM MENAPIORUM, dont
la ville actuelle a retenu le nom, et qui fut dans les derniers temps de
la dominations romaine le siège d'un commandement militaire.
-
Cambrai, alors, avait la préponderance politique et religieuse, que
Bavai en décadence ne pouvait lui disputer, ni Cassel partager avec lui,
les Ménapiens n'existant plus a l'état de cité. Aussi CAMBRAI fut il
vivement disputé entre les Romains et les Francs. Clodion, qui s'en
était emparé en 445, en fut chassé deux ans après par Aetius en
508,il appartenait, par droit de conquête sans doute, à un roitelet
nomme Ragnacaire, parent de Clovis, qui le fit mettre à mort pour
arrondir ses domaines.
-
Au commencement de la féodalite, l'antique pays des Ménapiens formait un
comté appelé la Flandre (Flandria), et Nervie le comté de Hainaut (
Hannonia), dont une partie garda une existence distincte sous le nom de
Cambresis. Des le temps de Charles le Chauve, la Flandre et le Hainaut
sont deux fiefs puissants que les fortunes des mariages firent par deux
fois passer aux mêmes mains. Les comtes de Flandre possederent le
Hainaut de 1171 a 1280, le laisserent de 1280 a 1433 aux comtes de
Hollande, et le reprirent en 1433 alors qu'ils étaient en même temps
ducs de Bourgogne. Les capitales des deux comtes étaient hors de France:
Mons pour le Hainaut, Bruges pour la Flandre. Néanmoins Bruges eut plus
tard une rivale dans l'Ile ou Lille, qui, de simple chateau comtal,
devint des le 14e siècle, sous la domination bourguignonne, le second
centre administratif de la province, Cambrai, ou les évêques avaient
exerce le pouvoir temporel des le temps des fils de Clovis, resta un
fief ecclesiastique mais fut le premier, après une lutte energique et
parfois sauvage, a conquérir ses libertes communales. Elles lui furent
octroyées, quoique à regret, par l'évêque Godefroi, en 1227 ; Lille,
huit ans plus tarde, obtint à son tour des comtes de Flandre une charte
de privileges qui contribua au développement de son commerce et de son
industrie. D'autres villes qui commençaient à prendre le rang qu'elles
occupent aujourd'hui: Valenciennes, Douai, Orchies, Maubeuge, furent
également dotées au 13e siècle, de franchises très étendues.
-
C'est depuis ce même 13e siècle, que la Flandre et le Hainaut commencent
a être vivement disputés entre les français et les peuples voisins.? On
voit d'abord un Ferrand comte de Flandre, refuser l'hommage à son
suzerain et faire cause commune avec le roi d'Angleterre et l'empereur
d'Allemagne contre Philippe Auguste. Il ne s'agissait de rien moins que
de démembrer ; cent mille hommes s'avançaient pour nous
accabler.Philippe Auguste était numériquement plus faible de moitié,
mais il y avait parmi les siens une force que les guerres intestines de
la féodalite avaient assoupie et que le péril national réveillait: le
patriotisme, sentiment nouveau qui éclatait surtout parmi les milices
communales incorporées pour la premiere fois dans les armees françaises
La Victoire de Bouvines, remportée près du village de ce nom, le 27
juillet 1214, excita dans la France une allegresse generale.
-
Malheureusement les guerres soutenues contre les Flamands un siècle plus
tard eurent une cause moins honorable. Les Flamands, dont le commerce et
l'industrie avaient besoin
pour se développer de larges franchises se révoltèrent contre leur
souverain. Le roi de France, en qualité de suzerain se crut oblige de
soutenir son vassal jusque dans ses injustices; Philippe le Bel vient
d'abord tailler en pièces les insurges à Mons en Pevele, en 1304, et 24
ans après, Philippe de Valois se prèsente avec une nouvelle armee pour
les assieger dans Cassel, leur place la plus forte et qu'ils croyaient
imprenable. Ils avaient peint sur une des portes, en temoignage de leur
confiance, un coq avec cette inscription:
"Quand ce coq chante aura Le roi Cassel conquetera"
Malgre le silence du coq, Cassel fut "conquete" , et ses defenseurs
punis de leur insolente bravade par le pillage de la ville. En 1382,
nouvelle révolte, que le jeune Charles VI ecrase a Roosbecque, village
aujourd'hui belge, ou il fait brillamment ses premieres
armes.Vainqueurs, mais epuises eux mêmes par leurs victoires, les comtes
de Flandre finirent par comprendre que de la tranquille prosperite de
leurs sujets dependait leur propre richesse, et ils se montrerent moins
durs aux bourgeois des villes et au peuple des campagnes.
-
Sous les successeurs de Charlemagne, les invasions des Normands,
facilites par le voisinage de la mer, hatèrent la décadence de
l'autorité royale et la sésorganisation du pays, où se formèrent un
grand nombre de seigneuries. Le comté de Flandre, un des premeiers
créées (865), par Beaudoin-Bras de fer, comprit tout d'abord, outre la
Flandre ,le pays des Atrébates et des Morins. Cette partie du comté de
Flandre se démembra elle-même en comtés de Boulogne et de Saint-Pol,
comté de Guînes, sans parler du comté de Montreuil et de la baronnie
d'Ardres. Le comté d'Artois fut détaché de celui de Flandre en 1191 et
rentra pour quelques temps dans la maison de France. Philippe Auguste
avait , en effet, épousé une nièce du comte de Flandre Philippe
d'Alsace, Elisabeth de Hainaut, et reçu en dot l'Artois avec les cités
d'Arras, d'Aire, de St Omer, d'Hesdin, de Bapaume. Après la mort de
cette princesse (1190, Philippe garda l'Artois.
-
Le comté de Boulogne passa successivement dans différentes maisons, qui
ne furent pas toutes amies des rois de France. Ainsi renaud de
Dammartin, comte de Boulogne, se fit remarquer par son acharnement
contre Philippe Auguste : il fut l'un des principaux chefs de la ligue
formée contre ce prince par plusieurs seigneurs français aidés du roi
d'Angleterre, de l'empereur d'Allemagne, du comte de Flandre. A la
journée Bouvines, il combattit au milieu des Anglais et ne fut fait
prisonnier quaprès une résistance opini¨tre. Un autre comte de Boulogne,
Philippe Hurepel, fut encore le chef de la coalition formée contre la
régente Blanche de castille pendant la minorité de Louis IX, dont
cependant il était l'oncle. Les comtes de Béthune, de Saint Pol, prirent
souvent part à ces luttes et se montrèrent jaloux de leur indépendance
vis-à-vis des rois de France.
-
Ceux-ci toutefois s'appliquaient de plus en plus à affermir leur
influence sur la vallée de l'Escaut, et Louis IX donna le comté d'Artois
à un de ses frères, Robert (1237). Robert d'Artois périt à la bataille
de Mansourah en Egypte (1250), victime de son aveugle intrépidité. Son
fils Robert II d'Artois, héritier de la vaillance de son père triompha
des Flamands à la bataille de Furnes en 1297, sous le règne de Philippe
le Bel, mais il avait aussi hérité de la témérité paternelle et périt à
la désastreuse journée de Courtrai (1302). Puis cette famille, issue de
sang royal devint bientôt infidèle aux devoirs que lui imposait son
origine : le petit-fils du vainqueur de Furnes, dépouillé du comté
d'Artois par sa tante Mahaut, n'écouta que ses rancunes, se fit l'ennemi
de Philippe de Valois et passa en Angleterre où il excita le roi Edouard
III à revendiquer la couronne de France.
-
Les Anglais, maîtres de la Guyenne au midi, avaient déjà mis le pied au
nord de la France, dans le voisinage de l'Artois même. Le roi
d'Angleterre Edouard Ier avait épousé une princesse de Castille,
Eléonore, héritière du Ponthieu. La possession de ce pays avait été
reconnu aux rois anglais par un traité signé dans une des villes
importantes de la contrée, à Montreuil(1299), traité d'une importance
exceptionnelle, s'il en fut , car il réglait le mariage du fils
d'Edouard avec Isabelle, fille de Philippe le Bel. Ce mariage allait
donner aux rois anglais des droits à la couronne de France, droits qui
eussent été sérieux sans la loi Salique et le patriotisme des Français,
mis, en Artois peut-être plus qu'ailleurs, à une rude épreuve.
-
En effet, lros de l'invasion d'Edouard III, en 1346, après la
désastreuse journée de Crécy, les Anglais se dirigèrent sur Calais.
Cette ville était parvenue, au moyen-âge, grâce à son port, à un haut
degré de prospérité : elle avait été admise au nombre des villes
Hanséatiques ( La Hanse était une association des villes de commerce de
la mer du Nord et de la mer Baltique). Ses marins avaient causé de
grands dommages au commerce anglais,et le roi Edouard détestait les
habitants de cette ville autant qu'il désirait avoir en sa possession un
port à proximité de celui de Douvres, en Angleterre. Il vint mettre le
siège devant Calais, et, pour montrer sa ferme volonté de ne point se
retirer sans avoir triomphé, il fit construire une ville de bois
destinée à abriter son armée. Grâce à l'émouvant récit de froissard, ce
siège fameux est un des épisodes les plus dramatiques et les plus connus
de l'histoire de France. Le dévouement d'Eustache de Saint Pierre, de
Jean d'Aire, de Jacques, de Pierre de Wissant, de Jean de Fiennes et
d'André d'Andres, sera éternellement cité comme un trait du plus noble
patriotisme, malgré les critiques dont il a été l'objet , de nos jours,
à Calais même.
-
Calais, Guines et le Ponthieu furent cédés aux Anglais par le traité de
Brétigny en 1360, mais, sauf la ville de Calais quiq devait rester deux
cent onze ans aux mains des étrangers, les autres pays furent repris,
sous Charles V, grâce à la vaillance et à l'habileté de Du Guesclin.
L'Artois, le Boulonnais, eurent beaucoup à souffrir de ces guerres, car
leur territoire était le premier traversé par les armées anglaises
venant de Calais.
-
Cependant les destinées de l'Artois allaient etre bien changees, et ce
pays qui,depuis si longtemps, se regardait comme francais, allait par
les consequences bizarres d'alliances raisonnables en apparence etre
separe de la patrie francaise.
La succession d'Artois avait ete en partie cause de la guerre de Cent
ans. La meme succession fut aussi la causse de la gravite que cette
guerre prit dans sa seconde periode. En effet, une serie d'alliances
avait uni des les premieres annees du quatorzieme siecle les maisons
d'Artois et de Bourgogne. Meme lorsque, en 1361, se fut eteinte, en la
personne de Philippe de Rouvre, fils de Jeanne de Boulogne, la premiere
maison capetienne de Bourgogne, l'Artois fut rattache a la seconde
maison de Bourgogne, qui devait etre si redoutable a la maison de
france. En effet, Marguerite II (neuvieme successeur de Mahaut d'Artois,
devenue veuve de Louis de Creci, epousa en 1368, Philippe le Hardi, fils
de Jean le Bon et chef de la nouvelle maison de Bourgogne. Ce qui etait
plus grave encore, c'est que Marguerite possedait non seulement
l'Artois, mais la Flandre, et la deuxieme maison de Bourgogne devenait
ainsi maitresse de pays riches et importants au nord du royaume. Les
princes de cette maison surent etablir et developper leur puissance dans
les deux groupes d'etats qui constituaient leur domaine, et l'Artois se
trouva ainsi oblige de suivre les destinees de cette famille devenue
bientot ennemie de la maison de France.
-
Lorsqu'eclata entre la famille du duc d'Orleans et celle du duc de
Bourgogne la rivalite qui, sous le nom de querelle des Armagnacs et des
Bourguignons, troubla si profondement la France, l'Artois devint
necessairement un des principaux theatres de la guerre. En 1414, Jean
Sans-Peur eut a se defendre dans Arras contre une armee royale que
commandaient les Armagnacs.Le pays fut horriblement ravage; les
assiegeants faisaient des courses jusqu'a Saint Polo et incendierent les
faubourgs de cette ville.Jean signa avec ses ennemis un accommodement
qui fut le premier traite d'Arras, mais qui ne dura guere, car les
hostilites ne tarderent pas a recommencer.
-
Le Roi d'Angleterre intervint cette fois et profita de nos discordes
civiles pour renouveler les anciennes invasions. Henri V descendit en
Normandie, a Harfleur (1415) ; mais, apres quelques mois de campagne,
son armee ayant eu beaucoup a souffrir, il chercha a regagner Calais.
Les chefs des Armagnacs, qui tenaient alors le gouvernement, se mirent a
sa poursuite et l'atteignirent, en Artois, a Azincourt ( 25 Octobre
1415). La bataille s'engagea sur un terrain mou et effondre par les
plues. Les Francais voulurent combattre a pied, comme a Poitiers, mais
ils etaient si charges de leurs armures qu'a peine pouvaient ils se
porter en avant: ils etaient serres en longues files et tellement
presses que, sauf ceux du premier rang, ils ne pouvaient lever leurs
lances pour frapper l'ennemi.La poussee qui partait des profondeurs de
cette masse renversait ceux qui se trouvaient en premiere ligne. Arretes
par l'ennemi, excites par les derniers rangs, les Francais
s'etouffaient. Les archers anglais eurent beau jeu a tirer sur cette
masse confuse. Jetant arcs et fleches, ils saisirent les pesantes haches
qui pendaient a leur ceinture ou ces lourds maillets de plomb qui
devenaient dans leurs mains des armes terribles. Ce fut un desastre
epouvantable qui depassait ceux de Poitiers et de Crecy.
-
Bientot le duc de Bourgogne fut assassine au pont de Montereau (1419);
alors le fils de Jean Sans Peur, Philippe le Bon, se jeta dans les bras
des Anglais et ne se rallia a la cause francaise qu'en 1435 par le
deuxieme traite d'Arras ( le plus important). On le vit alors, revenu a
des sentiments patriotiques, prouver sa sincerite en allant mettre le
siege devant Calais (1436), mais sans succes. Toutefois le fils de
Philippe le Bon, Charles le Temeraire, trop ambiitieux, ne tarda pas a
redevnir l'ennemi de la maison de France. I fut l'ame de toutes les
ligues qui se formerent contre Louis XI : il voulait demembrer le
royaume pour se rendre independant, et le roi ne fut delivre de cet
adversaire redoutable qu'en 1477.
-
Grande fut la joie de Louis XI lorsqu'il apprit que Charles avait peri
sous les murs de Nancy, et il se hata de mettre la main sur sa riche
succession, car Charles ne laissait qu'une fille pour heritiere de ses
immenses domaines. L'Artois etait une des partie les plus enviees de
cette succession, et surtout des plus utiles pour reculer la frontiere
vers le nord. Ne pouvant s'appuyer sur des droits incontestables comme
pour la réunion du duche de Bourgogne, et sachant bien que l'Artois
etait un fief feminin, Louis XI employa la force : il fit entrer ses
troupes dans l'Artois et soumit rapidement la province. Mais la perfidie
avec laquelle il avait agi vis-a-vis de la fille de Charles le
Temeraire, Marie de Bourgogne, ne tarda pas a soulever de nouvelles
difficultes. Les habitants d'Arras se revolterent contre le roi eet
obligerent les Francais a un siege en regle. Confiants dans la solidite
de leurs remparts, ils ne craignaient pas de les insulter. Ils avaient
ecrit au-dessus d'une porte :
<
"Quand les souris mangeront les chats,
Le roi sera seigneur d'Arras.
Quand la mer, qui est grande et large,
Sera à la Saint Jean gelee,
On verra par-dessus la glace
Sortir ceux d'Arras de la place.
br>
-
Mais les Artesiens durent céder ; Louis XI voulut entrer dans la ville a
cheval et par la breche, et ordonna de nombreux supplices. Puis, deux
ans apres, comme les habitants d'Arras avaient averti les habitants de
Douai d'une attaque préparée contre eux, Louis XI donna cours a sa
colere jusqu'alors contenue : avec la rigueur tyrannique qui a fait
fletrir la memoire de ce prince, il chassa de la ville d'Arras, tous les
habitants, sans egard au sexe ni a l'age. Pour la repeupler, il donna
l'ordre d'y envoyer des colons de toute la France, et pour arreter
autant que possible la ruine du commerce, il fit venir des marchands de
tout le pays; il avait efface le nom meme de la ville, voulant qu'elle
s'appelat "Franchise" ( 1479)
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Les hivers rigoureux
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Source: l'Histoire de la ville de Cambrai et des abbayes, des châteaux-forts et des antiquités du Cambrésis de Eugène Bouly.
-
1549 - « Le jour de St-Pierre 29e de juing on fit procession générale....et
fut portée N.D. de grâce en priant Dieu pour les bien de la terre, car il
fesoit si froit et se pluvoittous les mois de may, juing, que les blés ne
sçavoient meurir, et depuis qu’on eu porté la belle Dame de grâce, il fit
-
1564 - « Le XVI de décembre il commencha à geller, et continua si très fort
qu’il gella en aulcunes boves et caves...et continua ladite gellée VII
sepmaines et II jours, dont toutes les vignes furent gellées et fut faute de
vin l’année suivante. »
-
1606 - « La dite année, l’hiver fut si rude et la gelée si forte, qu’il
avoit aux environs de cette ville des glaces qu’elles avoientdeux pieds et
demi de profondeur. Et dura ladite gelée l’espace de six à sept semaine : et
vous puis assurer que, mettant dans un vaisseau des eaux devant le feu, le
millieu se glaçoit. Les puits qui n’étoient pas des plus profonds, l’eau y
étoit glacée, et 15 jours après Paques, Il y avoit encore des glaçons qui
avoient plus de deux pieds d’épaisseur. Les anciens de cette ville disoient
n’avoir jamais vu rien de semblable. »
-
1615 - « L’hiver fut fort rude et fort abondant en neige, tellement que
sembloit être la ville des montagnes de neige. Laquelle gelée dura près de
six semaines, au bout desquelles vint tout à coup un dégeau (dégel)
tellement que jamais de ma vie, je n’ai vu les eaux si hautes et si grandes.
La rivière de Cambrai déborda dedans les fossés de la ville et surpassoit le
pont de la porte de selle. »
-
1709 - « L’année mil sept cent et neuf qu’on appele la chère année ou l’
année du grand hiver, a été remarquable par une gelée des plus excessives
qui dura près de trois mois. La veille des Roys il fit une très grande pluye
qui continuat bien avant la nuit, le matin l’on fut bien étonné de voir une
gelée très forte, la continuation de cette gelée prognostiquoit beaucoup de
misère aux pauvres. Elle fit cesser tout à fait le commerce ; les gens de
mestier ne pouvoit travailler ; ce n’étoit qu’à force de feu dans les caves
qu’il pouvoit faire leur travail ordinaire. Une si grande froidure causa
beaucoup de ravages : plusieurs voyageurs moururent dans les chemins ; une
quantité de sentinelles, quoique renouvellées très souvent, furent trouvées
mortes à leur poste ; Une grande partie des arbres fruitiers, principalement
les noyers et les vignes furent exterminés ; le gibier en souffrit beaucoup.
A Cambrai l’Escaut n’avoit de la glace qu’à ses bords parcequ’il est assez
rapide ; mais à Bouchain et aux tenures(1) de Neuville où il ne coule pas
avec tant de rapidité, parce que son lit est plus large, les glaces étoient
si fortes qu’on osoit y passer avec les chariots chargés de foin et autres
denrées. Plus cette rivière s’éloignoit de sa source, plus sa glace étoit
assurée : si bien qu’à Anvers ses eaux glacées resembloient à une place où
on ne voyoit que tente et que barraques dressées pour y vendre du vin, de la
bière et autres liqueurs.../...
»Il tomba cet hiver beaucoup de neige... Enfin l’air plus doux tant attendu
d’un chacun, arriva le 18e jour de mars : il dégela une bonne fois. les
neiges fondues inondèrent plusieurs endroits. Nous avons vu les bas
quartiers de Cambrai, vers la porte de Cantinpré tout remplis d’eaux. elles
vinrent jusqu’au delà de l’abbaye des dames de Prémy(2) et contraignirent
tous les habitant à se loger dans leurs chambres hautes.
» La campagne étant délivrée de toutes ses neiges, les laboureurs faisant
une revue de leurs terres, s’apperçurent que la racine des grains étoit
pourrie. Peu de terre furent à l’abri de ce malheur. »
Il résulta de tout cela une disette qui fit horriblement souffrir les
habitants de Cambrai et du Cambresis.
-
1740 - « La gelée commença le 6 de janvier le même jour que celle de 1709,
elle dura jusqu’au 9 de mars. Elle ne fut pas moins opiniâtre que celle cy,
on a même remarqué qu’elle la surpassa pendant quelques jours,
principalement le samedy 9 de janvier, le dimanche et lundy suivant. Le 10
de ce mois il fit un si grand vent de bise qu’il étoit presque impossible d’
y résister. Plusieurs voyageurs que la nécessité a obligés de se mettre en
chemin pendant ces trois jours, sont morts de froids. Cette gelée fit cesser
le travail des ouvriers et causa beaucoup de misère. Pour y remédier on
distribua dans Cambrai , beaucoup de bled et de grosses sommes d’argent aux
pauvres. Le chapitre de N.D. donna, dans le commencement de la gelée, deux
cents mencauds de bled, et deux cents autres sur la fin. L’archevêque fit
donner toutes les semaines, depuis le mois de février jusque Pâques, à
chaque paroisse de la ville, vingt mencauds de bled et cinquante florins. La
reine de France fit distribuer par les eschevins douze cents florins. L’abbé
de St-Sépulchre et plusieurs autres firent aussi de grandes aumônes. »
« Voici le prix des denrées en 1740 :
» L’orge de mars dans le temps des semaisons à valu 24 florins la rasière ;
la pamelle 19 florins la rasière ; le bled 12 florins le mencaud ; le
soucrion 8 florins la rasière ; l’avoine 4 florins ; le beurre 14 patars la
livre ; les œufs 10 patars le quarteron ; la viande 7 patars la livre ; le
pain 18 patars ; l’huile de lampe 9 patars la livre ; une couple de pigeon
12 patars ; la bière 4 patars et quatre doubles.
»L’archevêque, considérant la misère commune, et ayant été requis par l’
archiduchesse, gouvernante des Pays-Bas, donna la dispense de manger de la
viande pendant ce carême quatre jours de chaque semaine, à commencer le
dimanche de la quadragésime, jusqu’au jeudi de la première pâques. Il
accorda la même dispense en 1741.
»Ce digne prélat, toujours attentif à soulager la misère de son peuple,
depuis pâques, de faire de grosses aumônes en pain, que les pauvres allaient
chercher avec un billet de leur pasteur au four du chapître, jusqu’à son
départ pour Paris qui fut vers le commencement du mois d’aoust.
»Les monastères de la ville donnèrent, vers le mois de may, la soupe aux
pauvres, certains jours de la semaines jusqu’au mois d’aoust ; on la donnoit
aussi à l’hôtel-de-ville , celle de St-Aubert étoit la meilleure (selon les
dires des pauvres) et celle de Prèmy la plus mince. On fesoit entrer dans
ces soupes du riz, etc…
» Au mois de décembre, après une recherche exacte, on trouva en cette ville
dix-neuf cents familles faisant le nombre de huit mille pauvres ou environ,
sans compter les honteux. L’archevêque désirant encore les secourir donna
depuis le mois de janvier 1741, jusqu’au premier du mois d’avril, cent écus
par semaine ; le chapître de Notre-Dame donna aussi cent écus par semaine ;
l’abbaye de St-Aubert 50 florins ; celle de St-Sépulchre aussi 50 florins ;
le Chapître de St-Géry et les autres convenus à proportion ; si bien que les
curés distribuoient aux pauvres de la ville, depuis le premier de Janvier,
jusqu’au premier d’avril, plus de trois cents écus par semaine. »…/….
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Batailles de Tourcoing en 1792
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Le 5 sept 1792, le duc de Saxe-Teschen entre à Roubaix et prend les postes de
Lannoye et de Tourcoing.
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Le 09 sept 1792 - Invasion autrichienne : le Département convoque 20.000
garde nationaux jusqu'à ce que l'invasion soit repoussée. L'enrôlement à prix
d'argent (comme cela se faisait jusqu'alors) ne put avoir lieu : ils étaient
trop nombreux. Mais après la victoire de Jemmapes (nov. 92) on renonce à ces
mesures.
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Le 23 sept, 1792, un dimanche à 17 h., les troupes françaises attaquent
Warneton. L'ennemi occupe toujours "depuis quelque temps" Lannoye,
Tourcoing, Roubaix.
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23 sept 1792 - Investissement de Lille par les Autrichiens. - Les Impéraux
établissent plusieurs camps dans les environs de Lille : les plus importants
à Annapes et Lezennes, sur la route de Tournai. L'inondation est tendue
autour de Lille. - Les Autrichiens sont incapables de cerner totalement la
place; il e reste une seule voie de libre, celle d'Armentières par où passent
troupes et approvisionnements.
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02 novembre 1792 - Prise du poste fortifié de Lannoy. C'était, dit-on, le
seul poste fermé qui restait encore aux ennemis sur le territoire).
Evacuation des Autrichiens. Un arbre de la liberté y est planté. - En plus de
Lannoy, les Autrichiens occupaient aussi Roubaix et Tourcoing. Le général
Labourdonnaye les en a chassés après sa victoire de Warneton [du 6], du 10 au
12-11-92.
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06/07-11-92 - Victoire de Jemmapes (Belgique). Conséquence : les Autrichiens
perdent la Belgique jusqu'à la Meuse.
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Curé de Ecques, hiver 1710
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Source: Des fléaux et des hommes : Saint-Omer
et Aire-sur-la-Lys de la guerre de Hollande à la mort
de Louis XIV (1672-1715), 3 tomes, 2001, par DELVAUX
Thomas
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Extrait des registres d'Ecques, transcription par Thomas DELVAUX
"Le premier [septem]bre 1710 l'arme formidable des
puissances alliez ___________ le 27 aout, sont venu
investire la ville d'Aire quy sest rendu sous leur
obeissance le 8 ou 9 [octo]bre. La terreur nous at
tellement saisy que par malheure nous avons tous
quittez nos maisons et paroisse sans parler icy
destruction, des batimens, des arbres abbatu et de
lenlevement general de tous nos grains et fourage ce
qui est comun aux armees je coucheray icy par ecry le
nombre de mes paroissiens quy sont allez de vie a
trespas dequy le premier [septem]bre cy dessus iusque
au mois de mars suivant de cincq cent paroissiens que
iamais la mort impitoiable meut at enleve 140 grands
et petits et pour donner qelqe ordre a cette remarque
ie commenceray par Cauchy.
De 80 personnes ils en mourut 45 ... dont suivent les noms."
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Epidémies de 1710 et 1750
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1708: l'Artois et la Flandre sont le théâtre de combats autour de Lille et de La Bassée. Lille est assiégée, La
Bassée tombe au main de l'ennemi (une garnison hollandaise) Une partie des habitants de la région de La Bassée-
Béthune partent se réfugier à Béthune. (sept - oct 1708)
L’'hiver 1709-1710 fut très rude ! Une vague de froid a balayé le Nord de la France, beaucoup de décès entre
décembre 1708 et mars 1709. L'épidémie de "suette" a emporté au moins 40.000 habitants de la province
d'Artois.
l'hiver 1740 fut également très rude dans la région. (général sur toute la France) d'où l'expression "vieux comme
l'an 40" sur cet hiver 1740, les documents ne manquent pas
L'année 1750 (janvier / février) a vu l'arrivée d'une très importante épidémie de dysenterie.
En moyenne le nombre de sépulture en 1750 est multiplié par 10 par rapport à 1749 ou 1751 (par comparaison,
l'hiver de 1709-1710 a multiplié en moyenne le nombre de décès par 5.
Extrait d'un bulletin de l'association Alpha : Cette association qui effectue un travail très localisé sur la région de
Isbergues et ses environs à un site : (http://gvandembuche.free.fr)
sur les épidémies en Artois :
"Dans la France du Nord, la peste disparaît définitivement après 1670, ce qui laisse le champ libre à la
propagation des autres épidémies, qui se confondaient plus ou moins avec elle jusqu'alors. La dysenterie est
signalée en 1676 à Isbergues, où elle provoque 44 décès en quelques mois (10% de la population).
Mais l'épidémie la plus meurtrière se produit dans les derniers mois de 1710. Comme la plupart des épidémies
précédentes, elle est étroitement liée aux troubles de la guerre (siège d'Aire de 1710), mais on ignore la nature
exacte de la maladie. Tous les villages de la région sont sévèrement touchés : 104 décès à Isbergues, 207 à
Berguette et Guarbecque, 137 à Molinghem, 273 à Ham-en-Artois ( dont 137 personnes domiciliées et 136
personnes étrangères au village, réfugiées dans l'abbaye), 262 à Gonnehem. Pour l'ensemble des localités
étudiées, on peut considérer que la crise de 1710 a fait disparaître au moins 20% de la population."
A St Pol sur Ternoise dans les derniers mois de 1710. Cette ville a perdu alors environ un quart de sa population, sans compter les décès de réfugiés des paroisses des
environs à cause de la guerre qui sévissait dans la région. En particulier trente ans après on observe un déficit de
naissances dû à la classe creuse de 1710. On observe aussi un fort excès de mariages l'année suivante 1711 et un
peu 1712. Il y a un article de G.Sangnier: "St Pol en 1710", qui décrit ce qui s'est passé alors et qui a été publié
dans la Revue du Nord en 1943. Il peut être consulté aux AD.
Pour la région de Saint-Omer, la mortalité de 1708-1709 n'est pas exceptionnelle contrairement à 1710 qui vit une
explosion des mortalité principalement due à la guerre et au siège de Aire-sur-la- Lys, la seconde cause est une
épidémie "de fièvre maligne" qui se déclencha dans la ville elle-même en raison de la surpopulation à Saint-Omer
(décès de 15000 soldats, 4000 réfugiés pour une population civile de 10000 habitants environ) multiplication par 10 du
nombre des décès par rapport à la normale.
Gennpdc: archives-thèmes un dossier sur les épidémies, famines,disettes etc
http://www.gennpdc.net/archives_themes/21002
http://www.gennpdc.net/archives_themes/21003
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